Des solutions pour le système sanitaire
Le gouvernement roumain promet de débloquer les recrutements dans le système sanitaire public, qui accuse un manque sérieux de personnel.
Bogdan Matei, 09.01.2024, 13:07
Ce n’est pas la première fois que les dirigeants roumains
reviennent sur leurs propres décisions, pourtant tout juste adoptées. A la fin
de l’année dernière, le gouvernement PSD-PNL annonçait que dans un objectif de
réduction du déficit budgétaire, les recrutements dans le secteur public
seraient gelés en 2024. Ils constatent à présent que le système sanitaire
manque cruellement de personnel qualifié et annoncent vouloir débloquer des
milliers de postes. Bien que depuis quelques années les salaires des médecins
roumains sont équivalents à ceux de leurs confrères des pays d’Europe de
l’ouest, ils demeurent nombreux à s’expatrier pendant qu’en Roumaine de plus en
plus de communes n’ont plus de médecins et que les hôpitaux des grandes villes
manquent de spécialistes.
Les médecins manquent presque partout en Roumanie
Les données statistiques montrent que seuls
Bucarest et quelques grands centres universitaires comme Cluj, Târgu Mureş, Iaşi et Craiova ont suffisamment de
médecins. Dans le reste du pays, trois quarts des départements accusent en
revanche un déficit de médecins. Le parti d’opposition Union Sauvez la Roumanie
soutient qu’au niveau national il y a un déficit de plus de 20 000 infirmiers
et aides soignants et d’environ 8 000 médecins. Pour la directrice générale de
l’Administration des hôpitaux et des services médicaux de Bucarest, Oana
Sivache, il s’agit plutôt de 15 000 médecins qui manquent dans le pays.
Elle affirme que les mesures gouvernementales
de réduction des dépenses ont conduit tant à la perte de personnel soignant
qu’à une situation grave pour les patients. Elle a déclaré, je cite,
« Nous demandons au ministre de la Santé de reconnaître l’état d’urgence
en ce qui concerne le manque de personnel et de mettre en place une
méthodologie d’occupation des postes dans la santé pour une période déterminée
d’un an, similaire à celle mise en place pendant la pandémie ». Elle déplore que les décisions de réduction budgétaire aient été
prises sans analyse préalable permettant de prendre en compte la réalité du
système.
L’occupation des postes vacants, une urgence
Alexandru Rafila, le ministre de la Santé,
sous le feu des critiques du corps médical, a exprimé son souhait qu’au cours
de cette semaine les mémorandums concernant l’occupation des postes tant dans
les hôpitaux placés sous l’autorité de son ministère que dans ceux gérés par
les autorités locales soient approuvés par le ministère des finances.
Le ministre a précisé au micro de Radio
Roumanie que plusieurs milliers de postes étaient en jeu, en premier lieu des
médecins, notamment ceux qui ont obtenu leur examen de spécialité à la fin de
l’année dernière, mais aussi des infirmiers et des aides-soignants. Le ministre
des Finances, le libéral Marcel Boloş dont l’avis est nécessaire pour débloquer
les fonds destinés au recrutement des personnels médicaux, estime que la
situation devrait être résolue cette semaine. La décision finale revient au premier
ministre social-démocrate Marcel Ciolacu.
(trad. Clémence Lheureux)