Des mesures européennes face à la hausse des factures énergétiques
Corina Cristea, 14.10.2021, 10:41
Bruxelles
a présenté dernièrement une série de mesures temporaires censées aider les pays
communautaires à amortir la flambée des prix de l’énergie. La Commission
européenne appelle notamment les Etats à soutenir les ménages via des bons
d’achat. En même temps, l’Exécutif européen conseille aux pays membres à
légiférer l’interdiction de débranchement des retardataires auxquels on
pourrait proposer un rééchelonnement de leurs dettes. Bruxelles soutient aussi
les aides publiques à l’intention des entreprises et la baisse de lourdes taxes
sur l’énergie, y compris de la TVA. La Commission a également avancé l’idée de créer
une réserve stratégique européenne de gaz, selon le même scénario utilisé pour faire
des stocks de vaccin, une idée qui ne pourra voir le jour avant 2022. La
commissaire européenne chargée de l’Energie, Kadri Simson, a déclaré: Nos
groupes de risque seront censés examiner les zones où les réserves de gaz s’avèrent
particulièrement faibles pour prendre en considération le scénario de créer des
réserves régionales communes.
La
Commission européenne continuera à appuyer les investissements dans les
énergies renouvelables, tout en gardant un œil sur le marché de l’électricité. Du
coup, Bruxelles n’exclut pas un renforcement de la position du consommateur sur
le marché énergétique, à travers un système lui permettant aussi bien de
choisir ou de changer de fournisseur que de pouvoir générer sa propre énergie
électrique, tout en ayant le droit de former des communautés énergétiques. On
doit identifier des mesures à moyen terme afin de veiller à ce que notre
système énergétique soit plus résilient et plus souple pour résister à toute
volatilité future des prix au cours de la transition. a encore précisé la
responsable européenne, avant d’ajouter La situation actuelle est
exceptionnelle, et le marché intérieur de l’énergie a été bénéfique pour les
Européens au cours des 20 dernières années. Nous devons toutefois nous assurer
que ce dernier restera bénéfique à l’avenir, en mettant en œuvre le pacte vert
pour l’Europe, en renforçant notre indépendance énergétique et en réalisant nos
objectifs en matière de climat.»
Certains
partenaires internationaux tels la Norvège, ont affirmé envisager déjà à
supplémenter leurs livraisons énergétiques vers l’Europe. C’est aussi le cas de
Moscou qui s’est dit prête à augmenter ses exportations vers l’Europe, à
condition que celle-ci signe des contrats à long terme. C’est ce qu’a déclaré le
leader russe, Vladimir Poutine, tout en rejetant les accusations selon
lesquelles la Russie limiterait les livraisons pour des raisons politiques. Moscou
a été déjà accusée de pratiques anti-concurrentielles et de chantage, car à
force de limiter les exportations gazières, elle voudrait démontrer que le Nord
Stream 2, le gazoduc qui la relie à l’Allemagne via la mer Baltique, est
indispensable.