Des films roumains présentés à Cannes
Plusieurs films roumains ont été projetés au festival de Cannes cette année: « Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde », un film sur l'amour inconditionnel, "NASTY" - une immersion dans la vie du légendaire Ilie Nastase et « Les violons humains : Prélude », un retour sur l'Holocauste en réalité virtuelle.
Mihai Pelin, 24.05.2024, 10:39
Plusieurs films roumains sont présents cette année à l’affiche du célèbre Festival de Cannes, l’un des événements cinématographiques les plus importants au monde, qui touche à sa fin.
« Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde », un film sur l’amour inconditionnel
Le long métrage « Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde », réalisé par Emanuel Pârvu, a été projeté en première mondiale dans la « Compétition officielle » du festival. Il raconte l’histoire d’Adi, un adolescent de 17 ans qui vit dans un village du delta du Danube, et qui, grâce aux efforts de ses parents, fait ses études à Tulcea. Lorsque les parents sont confrontés à une vérité qu’ils ne peuvent pas comprendre, l’amour inconditionnel qu’ils devraient lui offrir disparaît soudainement, laissant à Adi une seule solution. À la fin de la projection, le film a déjà été « récompensé » par le public qui l’a longuement applaudi. A son tour, la critique a vivement apprécié ce film roumain et son réalisateur, à en croire aux commentaires publiés après la projection.
« Trois kilomètres jusqu’à la fin monde » est le troisième long métrage du réalisateur Emanuel Pârvu, après ses débuts avec « Meda ou le côté moins bon des choses / Meda sau Partea nu prea fericită a lucrurilor » (2017) et « Marocco », qui a eu sa première internationale au Festival de San Sebastian en 2021.
Emanuel Pârvu: « La Compétition officielle de Cannes – tout réalisateur en rêve toute sa vie, c’est l’endroit où l’on veut montrer ses films, où l’on veut être. Quant au film, il y a eu tellement de « chemins » à parcourir – à commencer par de l’idée du film jusqu’au scénario, en passant par les lieux du tournage jusqu’au tournage proprement dit, de l’interprétation au montage… Bref, je ne sais même plus exactement comment le tout a pris forme. Certainement grâce à Dieu. Un grand merci à tous ceux impliqués, nous avons formé une merveilleuse équipe ensemble et voici notre première reconnaissance. »
« NASTY », immersion dans la vie du légendaire Ilie Nastase
Un autre film roumain, « NASTY », réalisé par Cristian Pascariu, Tudor D. Popescu et Tudor Giurgiu, a été présenté dans la section « Projections spéciales ». Le long métrage offre au public une incursion captivante dans la vie du joueur de tennis roumain devenu légendaire – Ilie Năstase – le premier rebelle de l’histoire du tennis. Il a dominé la scène du tennis roumain et mondial dans les années 70, devenant le premier leader du classement ATP après sa création. Ilie Năstase a été applaudi à la fin de la projection de Cannes. Pour le réalisateur du documentaire, Tudor Giurgiu, la sélection de sa production à Cannes est « quelque chose d’extraordinaire ».
Tudor Giurgiu: « En France, Ilie Năstase est tout aussi aimé qu’en Roumanie. Le fait que ce documentaire soit inclus dans la sélection du festival est une reconnaissance du travail de notre équipe et une preuve que l’on peut être sélectionné à Cannes même avec un film qui ne relève pas nécessairement du cinéma d’auteur » .
« Les violons humains : Prélude », une création en réalité virtuelle
Avant de terminer, disons aussi que l’édition 2024 du Festival de Cannes propose, en avant-première, une « compétition immersive ». Il s’agit de créations en réalité virtuelle (VR), et parmi les 8 projets figure un projet roumain intitulé « Les violons humains : Prélude/ Viorile umane: Preludiu ». Réalisé par l’artiste Ioana Mischie, il est inspiré d’un fait réel déchirant : pendant l’Holocauste, de nombreux Juifs avaient le droit de choisir un seul objet avant d’être déportés dans les camps, et certains ont choisi leur violon.
Autant de présences roumaines sur le grand écran de Cannes cette année. (trad. Valentina Beleavski)