Des compensations pour les victimes de l’incendie de Colectiv
Le Sénat roumain a approuvé lundi, à l’unanimité, une proposition législative au terme de laquelle les victimes de l’incendie meurtrier du club Colectiv se voient payer par l’Etat les frais de greffe tout au long de leur vie. Initiée par un groupe de sénateurs issus des rangs du PNL, USR, UDMR et ALDE, la proposition a été adoptée par les voix de tous les 111 sénateurs présents en salle. Du coup, ce sera au Ministère de la Santé de couvrir tous les frais des traitements que les personnes blessées lors de l’incendie qui a ravagé le club Colectiv, doivent subir aussi bien en Roumanie qu’à l’étranger. Ce sera à la Chambre des députés de donner le vote décisif.
Daniela Budu, 04.02.2020, 13:08
Le Sénat roumain a approuvé lundi, à l’unanimité, une proposition législative au terme de laquelle les victimes de l’incendie meurtrier du club Colectiv se voient payer par l’Etat les frais de greffe tout au long de leur vie. Initiée par un groupe de sénateurs issus des rangs du PNL, USR, UDMR et ALDE, la proposition a été adoptée par les voix de tous les 111 sénateurs présents en salle. Du coup, ce sera au Ministère de la Santé de couvrir tous les frais des traitements que les personnes blessées lors de l’incendie qui a ravagé le club Colectiv, doivent subir aussi bien en Roumanie qu’à l’étranger. Ce sera à la Chambre des députés de donner le vote décisif.
Rappelons-le, le 30 octobre 2015, un incendie s’est déclaré dans le club rock Colectiv, suite auquel 64 personnes ont perdu la vie et 200 autres ont souffert des blessures. La plupart des victimes, des jeunes ou mêmes des adolescents, étaient venus assister au concert du groupe de hard-rock roumain «Goodbye to Gravity» qui faisait la promotion de son nouvel album en cette veille d’Halloween. Alors que la salle était bondée avec plusieurs centaines de jeunes, un incendie s’est déclaré pendant un show pyrotechnique. Un pilier et une partie du plafond a pris feu, puis une épaisse fumée s’est dégagée dans l’établissement semant la panique dans la foule.
Deux ans durant, le procès fut bloqué pour des raisons de procédure, après que le juge désigné dans un premier temps à s’en charger a pris sa retraite, en étant remplacer par un autre, en 2018. Celui-ci s’est engagé à accélérer le procès et depuis, chaque semaine, il a entendu des dizaines de témoins et de victimes. Quatre ans après la tragédie, le Tribunal de Bucarest a donné le mois dernier, une première sentence, pas encore définitive. Ainsi, l’ancien maire du 4e arrondissement, Cristian Popescu-Piedone, fut-il condamné à 8 ans et 6 mois de prison ferme pour abus et complicité à l’abus de fonction, les trois patrons de la boîte de nuit devront purger 11 ans et 8 mois de prison ferme, pour homicide involontaire grave, blessures involontaires et non-respect des mesures légales de sécurité et de santé sur le lieu de travail. Les patrons de la compagnie d’artifices ont été eux aussi condamnés à 12 ans et 8 mois de prison ferme, respectivement 3 ans et 6 mois de prison, et deux pyrotechniciens – à 9 ans et 8 mois, et respectivement à 10 années de prison ferme. Deux sapeurs pompiers de l’Inspection pour les situations d’urgence de Bucarest qui ont vérifié la discothèque Colectiv sans prendre les mesures légales pour faire respecter les normes ont été condamnés à des peines de 9 ans et 2 mois ferme.
Les personnes condamnées dans cette affaire sont solidairement tenues de payer avec la Mairie et l’Inspection pour les situations d’urgence plus de 50 millions d’euros de dédommagements aux survivants et aux familles des victimes. A la fin, disons que toutes les personnes condamnées clament leur innocence. (trad. Ioana Stancescu)