Démission à la tête du parquet en charge de la lutte contre le crime organisé.
Le président roumain, Klaus Iohannis, a signé ce mercredi le décret de révocation de ses fonctions du procureur en chef de la Direction d’Investigation du crime organisé et du terrorisme (DIICOT), Felix Bănilă, a annoncé l’Administration présidentielle. Antérieurement, ce dernier avait annoncé sa démission, une démission demandée d’ailleurs par le chef de l’Etat, lors d’un point de presse ce lundi. Klaus Iohannis: « La direction d’investigation des infractions de crime organisé est une institution dont l’implication dans le dossier « Caracal » aurait dû faire preuve de davantage de professionnalisme et de crédibilité. Et pourtant, sous la direction de M Bănilă, l’enquête ne fait que laisser des points d’interrogation majeurs. La manière dont les choses se sont déroulées jusqu’ici ne fait que causer des suspicions et d’accentuer le manque de confiance du public dans les autorités. Une telle approche ne fait que produire de mauvais résultats. Je demande donc à M Bănilă de démissionner de ses fonctions de procureur en chef de la Direction nationale d’investigation des infractions de criminalité organisée et de terrorisme » a déclaré Klaus Iohannis.
Roxana Vasile, 03.10.2019, 13:20
Le président roumain, Klaus Iohannis, a signé ce mercredi le décret de révocation de ses fonctions du procureur en chef de la Direction d’Investigation du crime organisé et du terrorisme (DIICOT), Felix Bănilă, a annoncé l’Administration présidentielle. Antérieurement, ce dernier avait annoncé sa démission, une démission demandée d’ailleurs par le chef de l’Etat, lors d’un point de presse ce lundi. Klaus Iohannis: « La direction d’investigation des infractions de crime organisé est une institution dont l’implication dans le dossier « Caracal » aurait dû faire preuve de davantage de professionnalisme et de crédibilité. Et pourtant, sous la direction de M Bănilă, l’enquête ne fait que laisser des points d’interrogation majeurs. La manière dont les choses se sont déroulées jusqu’ici ne fait que causer des suspicions et d’accentuer le manque de confiance du public dans les autorités. Une telle approche ne fait que produire de mauvais résultats. Je demande donc à M Bănilă de démissionner de ses fonctions de procureur en chef de la Direction nationale d’investigation des infractions de criminalité organisée et de terrorisme » a déclaré Klaus Iohannis.
En fait, le chef de l’Etat a déploré la manière dont les enquêtes avaient été menées au sujet du meurtre de deux jeunes filles à Caracal, localité du sud du pays, un dossier difficile qui a engendré d’importants échos dans la société roumaine. L’auteur présumé des faits, Gheorghe Dincă est également soupçonné de faire partie d’un réseau de traite de personnes. Or, Klaus Iohannis dénonce les réactions tardives et des gestes scandaleux de la part des autorités, y compris de la part du parquet anti-mafia, qui, à son avis, témoignent d’un manque de préoccupation pour les victimes et pour leurs familles.
De son côté, Felix Bănilă soutient ne pas avoir échoué dans l’accomplissement de ses tâches et affirme avoir prix la décision de démissionner pour que ses collègues puissent travailler dans un climat dépourvu de pression publique. Pourtant, de l’avis des analystes, la demande du président Iohannis ne serait qu’une démarche électorale puisque le chef de l’Etat est candidat à sa propre succession au scrutin présidentiel de novembre prochain. Ce qui plus est, jusqu’ici, le président Klaus Iohannis n’a fait qu’ignorer le dossier Caracal, ses déclarations publiques à ce sujet étant presqu’inexistantes.
Et ce n’est pas tout. Farouche défenseur de l’indépendance de la Justice et initiateur d’un référendum à ce sujet, le chef de l’Etat est accusé d’avoir perpétué une situation sans précédent pour la justice roumaine. Désormais, tous les principaux parquets de Roumanie ont à leur tête des directeurs par intérim, ce qui peut nuire à leur fonctionnement. Depuis six mois, il n’y a plus de procureur en chef au Parquet général, alors que la Section d’investigation des infractions dans la Justice n’a plus de directeur depuis juin dernier. Et cela fait déjà 15 mois que le Parquet anticorruption est dirigée par un chef par intérim, puisque le président Klaus Iohannis a rejeté la personne nomée par l’ex-ministre de la justice Tudorel Toader. (Trad. Alex Diaconescu)