Coordination européenne dans le domaine de l’énergie.
L’UE est confrontée à une crise énergétique sans précédent, conséquence directe de l’invasion russe de l’Ukraine. La décision de Moscou de couper une grande partie des livraisons de gaz à l’Europe a compliqué davantage la situation et a provoqué une véritable flambée des prix. La Commission européenne propose de nouvelles mesures pour solutionner ce problème, utilisant 40 milliards d’euros pour aider les familles et les entreprises qui souffrent à cause des factures énergétiques élevées. Le paquet inclut aussi un cadre pour des achats communs de gaz a expliqué la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen « Nous savons que la demande d’énergie de l’Europe est très grande, et donc c’est tout à fait logique qu’au lieu d’être en compétition, les Etats membres et les entreprises énergétiques utilisent leur pouvoir d’achat en commun. Pour cela, nous proposons des instruments pour mettre en commun la demande énergétique au niveau européen. Ce que nous faisons est de donner la possibilité aux entreprises énergétiques de fonder un consortium afin d’acheter du gaz ensemble et pour cela nous incluons un élément obligatoire : l’agrégation de la demande sera obligatoire pour au moins 15% des volumes nécessaires pour remplir les dépôts » a déclaré Ursula von der Leyen qui a également souligné que le plafonnement du prix du gaz naturel était la dernière solution.
Mihai Pelin, 19.10.2022, 10:00
Certains Etats tels, l’Allemagne, l’Autriche et les Pays-Bas s’opposent toujours à cette mesure qui à leur avis pourrait provoquer une pénurie du gaz et empêcher les économies d’énergie. En échange, des Etats tels la Belgique, la Grèce, l’Italie et la Pologne plaident pour un « couloir des prix » qui s’appliquerait aux transactions avec des volumes importants, menant à des dépenses plus réduites.
La crise énergétique devrait durer, puisqu’elle n’a pas de précédent en Europe après la Seconde guerre mondiale, souligne Daniel Daianu, le président du Conseil fiscal. Il a expliqué pourquoi la croissance économique enregistrée par la Roumanie actuellement n’est pas visible dans le niveau de vie de la population. Daniel Dăianu : « Lorsqu’il y a un transfert de revenus vers les producteurs d’énergie, la majorité décompte les pertes. C’est pourquoi on ne ressent pas cette croissance économique et la crise énergétique devrait durer parce que cette hausse massive du prix relatif de l’énergie ne fait qu’ajourner les tensions dans les économies. Ce n’est pas une crise à résoudre en six mois, ni même en deux ans. Il s’agit donc d’un syndrome des économies de guerre, même si chez nous il n’y à pas de missiles qui survolent le pays, ni de bombes qui tombent. Certes, la guerre se trouve à proximité de nous, mais sa présence est ressentie par l’inflation très élevée, par le coût des services communaux, par l’aversion envers le risque manifestée par le milieu des affaires » a précisé Daniel Daianu, soulignant que l’inflation était causée en grande partie par la flambée du prix de l’énergie. A son avis, la Roumanie devrait enregistrer l’année prochaine une croissance économique de seulement 2 à 3% et l’inflation devrait baisser de 16 à 10%.