Coopération dans le domaine judiciaire
L'ex-maire fugitif Cătălin Cherecheş, accusé de corruption, exécutera sa peine de 5 ans de prison ferme dans un pénitencier roumain, après qu'un tribunal allemand a décidé de le rapatrier.
Sorin Iordan, 14.03.2024, 12:58
L’ex-maire de la ville de Baia Mare (nord-ouest de la Roumanie), Cătălin Cherecheş, sera rapatrié en Roumanie pour exécuter sa peine de 5 ans de prison ferme pour corruption. Il s’est enfui du pays le 24 novembre 2023, lors que le tribunal a prononcé la sentence, mais il a été arrêté par la police 4 jours plus tard, à la gare d’Augsbourg en Allemagne. M Cherecheş s’est opposé au rapatriement en invoquant les conditions difficiles dans les prisons roumaines. Et pourtant, les procureurs roumains ont expliqué devant le tribunal allemand que dans le système pénitentiaire roumain, toutes les exigences de la Cour européenne des droits de l’homme étaient respectées. Cela a déterminé les magistrats allemands de donner leur aval à l’extradition de l’ancien maire.
A Bucarest, lLa ministre roumaine de la Justice, Alina Gorghiu, a déclaré que la décision du tribunal allemand témoignait une fois de plus de l’excellente coopération judiciaire dans le domaine pénal avec l’Allemagne.
Alina Gorghiu: « Cătălin Cherecheș restera en détention jusqu’à ce qu’il soit pris en charge par les autorités roumaines compétentes. Le délai en est de 10 jours à compter de la décision rendue par le tribunal allemand. Dans ce cas, nous le fugitif arrivera dans le pénitencier de Roumanie avant la fin de ce mois. Dans la communication qu’il nous a remise, le parquet de Munich, nous a informés que cette décision de justice pouvait encore faire l’objet d’un appel, mais que la procédure de rapatriement de Cătălin Cherecheș en Roumanie aux n’en était aucunement affectée. »
Une longue liste de fugitifs
D’ailleurs, Cătălin Cherecheş n’est qu’un nom sur une longue liste de personnes qui ont jugé nécessaire d’échapper à la prison en Roumanie. Parmi elles, rappelons l’ancien maire de Bucarest, Sorin Oprescu, l’ancienne cheffe du Parquet antiterrorisme, Alina Bica, ou encore le petit-fils du roi Carol II, Paul Lambrino. Dans ce contexte, la ministre roumaine de la Justice a signé à Rome une déclaration commune avec son homologue italien, Carlo Nordio, en vue d’une coopération judiciaire plus étroite dans le domaine pénal, pour ramener au pays les Roumains qui fuient l’exécution des peines.
Elle a montré qu’en 2023, l’Etat roumain a fait venir d’Italie 120 condamnés fugitifs, et deux depuis le début de cette année, même si entre 15 et 20 % du nombre des demandes présentées par la Roumanie étaient toujours rejetées par les tribunaux italiens. En même temps, Madame Gorghiu a rappelé qu’elle avait initié deux lois importantes dans ce domaine, à savoir la « Loi sur les Fugitifs », selon laquelle les personnes ayant écopé d’une condamnation définitive et qui ne se présentent pas à la Police dans un délai de 7 jours pour être incarcérées, seront considérées comme des évadés et encouraient une peine de 6 mois à 3 ans de prison ferme. S’y ajoute une autre loi aux termes de laquelle les fugitifs paieront les frais de leur rapatriement au pays. La ministre a précisé que l’année dernière, la Roumanie avait rapatrié 803 fugitifs et payé plus de 2 millions d’euros pour ces procédures.