Controverses autour du programme pour l’énergie
La Roumanie dispose d’importantes réserves de gaz et de
pétrole, ce qui la rend moins dépendante aux hydrocarbures russes que les
autres pays occidentaux. Elle est de fait moins vulnérable face aux caprices
imprévisibles de Moscou. Le pays dispose aussi d’une centrale nucléaire
relativement neuve, située à Cernavodă, (sud-est). Elle compte deux réacteurs
fonctionnels et deux autres sont à l’état de projet. A cela s’ajoute les champs
d’éoliennes ainsi qu’un réseau hydrographique généreux qui permet la construction
de centrales hydrauliques.
Bogdan Matei, 24.03.2022, 11:15
La Roumanie dispose d’importantes réserves de gaz et de
pétrole, ce qui la rend moins dépendante aux hydrocarbures russes que les
autres pays occidentaux. Elle est de fait moins vulnérable face aux caprices
imprévisibles de Moscou. Le pays dispose aussi d’une centrale nucléaire
relativement neuve, située à Cernavodă, (sud-est). Elle compte deux réacteurs
fonctionnels et deux autres sont à l’état de projet. A cela s’ajoute les champs
d’éoliennes ainsi qu’un réseau hydrographique généreux qui permet la construction
de centrales hydrauliques.
Les fluctuations continues du marché mondial contraignent
cependant la classe politique roumaine à trouver de nouvelles solutions pour
conserver sur le long terme l’indépendance énergétique du pays. Le Parlement,
composé à la majorité de la coalition Parti social-démocrate (PSD), Parti
national libéral (PNL) et de l’Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR), a
approuvé mercredi un projet controversé de loi visant à finaliser
l’installation de centrales hydrauliques abandonnées au cours des dernières
années au nom de la protection de l’environnement. Leur construction, entamée
avant l’adhésion de la Roumanie à l’UE en 2007, avait été interrompue, les
normes environnementales imposées par Bruxelles étant bien plus strictes.
C’est la Chambre des députés qui a eu le dernier mot.
L’argument du déficit en énergie électrique en cette période de crise a eu
raison de la protection de l’environnement. Les sociaux-démocrates, les plus
nombreux au sein du Parlement, soutiennent qu’une telle loi permettrait de
rentabiliser les montants importants déjà investis en euros dans ces projets
avortés de centrales hydrauliques.
« La construction de ces centrales
hydrauliques a débuté dans les années 2000 sur l’ensemble du territoire roumain.
Les aires protégées d’aujourd’hui n’existaient pas à cette époque. La
Commission européenne ne l’avait pas imposé. A partir de 2003, des centaines de
millions d’euros ont été investis légalement, mais ceux qui ont ensuite
dessinés les cartes des aires protégées l’ont fait depuis leur bureau. Nous
perdons des centaines de millions d’euros, et aujourd’hui nous sommes
confrontés à un déficit énergétique. Nous avons besoin d’accroitre notre
puissance de production. » a déclaré Alfred Simonis, député du PSD
Les députés de l’USR, d’opposition, ont été les seuls à
s’opposer à ce projet de loi. Ils affirment que les bénéfices apportés par ces
centrales hydrauliques seront insignifiants proportionnellement aux
conséquences graves que de tels projets auront sur l’environnement.
« Nous allons détruire une importante
partie de nos aires protégées de Roumanie pour augmenter de 0,4 % notre
production nationale d’énergie. Il existe d’autres solutions. Certaines
entreprises souhaitent investir dans l’éolien, mais les ministères ne font pas
leur travail et ne leur facilitent pas la tâche sur le plan administratif. Nous
sommes en train de détruire la nature de manière irréversible. » a
déclaré le député Stelian Ion du parti USR :
Le président Klaus Iohannis sera en charge de trancher la
question, en choisissant ou non de promulguer la loi. (Trad : Charlotte Fromenteaud)