Compensation partielle du prix du carburant
Leyla Cheamil, 24.06.2022, 11:55
Le prix du carburant a augmenté
constamment ce dernier temps, en provoquant la colère des chauffeurs roumains
qui ont protesté devant les stations-service. Suite à des discussions au sein
de la coalition gouvernementale, le premier ministre roumain, Nicolae Ciuca, a
annoncé jeudi que le prix du carburant
sera compensé de 0.5 LEU (50 bani) par litre, 3 mois durant, à partir du 1er
juillet. La compensation sera valable pour toutes les catégories de clients et
elle apparaîtra sur le reçu fiscal. Nicolae Ciuca a affirmé: « Avec nos experts, on a identifié
une solution de compensation de 50 bani, appliquée directement à la pompe. Ce
mécanisme censé nous permettre d’assurer la stabilité des prix du carburant
sera mis en place trois mois durant. La compensation apparaitra sur tous les
reçus fiscaux délivrés par les stations-service ».
La mesure attend maintenant le feu vert
du gouvernement, à travers un acte normatif mis en place à partir de la semaine
prochaine. Aux dires du premier ministre, le mécanisme de compensation disposera
d’un budget de deux milliards de lei dont un versé par le budget public et l’autre,
par les compagnies pétrolières. Nicolae Ciuca a encore précisé qu’à la fin des
trois mois de compensation, son gouvernement examinera l’opportunité d’adopter
un nouvel ensemble de mesures. Et lui d’ajouter que l’Exécutif de Bucarest
dispose également d’un outil utile, à savoir une ordonnance d’urgence sur la
lutte contre les effets spéculatifs. « Cette ordonnance nous permettra d’assurer
une haute protection des consommateurs contre une hausse non justifiée des prix »,
a encore précisé le premier ministre.
Pour sa part, le PSD, membre de la
coalition au pouvoir, soutient que la meilleure solution de lutte contre la
flambée des tarifs des carburants serait de les plafonner. Nous
respectons la décision du premier ministre, mais si les prix continuent à
augmenter, on se voit obligé d’avancer sur la table de la coalition au pouvoir
la proposition de fixer un prix maximal ou de limiter la marge commerciale, ont
affirmé les sociaux- démocrates.
Du côté de l’opposition, l’USR a
critiqué la décision du gouvernement, en plaidant pour une baisse de la TVA sur
le prix du carburant de 19 à 5%. A son tour, le chef de l’Etat, Klaus Iohannis
a déclaré qu’une réduction des accises sur le carburant n’était pas possible,
tout comme il n’était possible ni le plafonnement direct, ni la subvention des
tarifs. « Le premier ministre m’a assuré que le budget public pourra
supporter la compensation de 50 bani » a -t-il déclaré. « C’est juste
une illusion de croire que la baisse des accises est à portée du main des
gouvernements. En fait, elle ne l’est pas en raison des normes européennes
en vigueur. Il est toujours possible de majorer les accises, en revanche, on ne
saurait les diminuer en dessous d’un certain niveau » a expliqué Klaus
Iohannis.