Baisse progressive de l’inflation en Roumanie
Les experts estiment quen Roumanie, le taux dinflation devrait diminuer dans les prochains mois, mais pourrait bien flamber à nouveau lannée prochaine.
Bogdan Matei, 06.10.2023, 12:17
Le taux d’inflation en Roumanie va continuer à baisser
jusqu’à la fin de l’année, mais cet indicateur devrait être influencé par le
train de mesures fiscales bientôt introduit par le Gouvernement roumain pour
équilibrer le budget de l’Etat. Voilà les conclusions de l’évaluation de la
Banque nationale de Roumanie (BNR) qui a décidé, ce jeudi, de maintenir les
taux d’intérêt de la politique monétaire à 7 % par an, valeur qui n’a pas subit
de modification depuis janvier dernier.
Les experts estiment que cette décision a été anticipée
par la plupart des acteurs du marché financier, bien que la baisse de
l’inflation semble se faire plus lentement que prévu et que l’économie ait
connu une croissance modérée au cours des derniers mois. Selon les dernières
évaluations, le taux annuel d’inflation devrait malgré tout continuer à baisser
jusqu’à la fin de cette année. Ce phénomène est en partie due à la réduction de
la valeur de certains produits sur les marchés internationaux, mais aussi à de
bonnes récoltes agricoles et au plafonnement temporaire des prix des denrées
alimentaires de base. La BNR a aussi souligné que l’année prochaine serait
marquée par l’incertitude et les risques liés à l’évolution de l’inflation.
Ce phénomène découle de la configuration du paquet de mesures
fiscales et budgétaires qui sera adopté par le gouvernement en vue de la
consolidation du budget de l’Etat, ainsi que de la gestion future des dépenses
et recettes, susceptibles d’engendrer des effets inflationnistes à court terme.
Adrian Codirlaşu, expert en économie, a partagé ses pronostiques sur les ondes
de Radio Roumanie, estimant que le processus déflationniste devrait se
poursuivre, mais à un rythme plus lent que prévu, et qu’il est possible que
l’inflation reprenne dès le premier trimestre de l’année prochaine avant de
baisser à nouveau.
Adrian Codirlaşu a fait référence au « choc »
produit par l’introduction de nouvelles mesures fiscales, ces dernières
prévoyant entre autres, l’augmentation des droits d’accises et de la TVA pour
certains produits de base. Dans le même temps, le prix du pétrole a augmenté,
ce qui devrait entraîner une hausse des prix des combustibles. L’introduction
de ces nouvelles taxes aura pour conséquence prévisible la hausse des prix de
vente. Enfin, Adrian Codirlaşu a évoqué l’augmentation du salaire minimum
roumain, synonyme de coût supplémentaire pour les entreprises, ce qui devrait
provoquer une nouvelle augmentation des prix.
De leur côté, les experts de la Banque Nationale ont ajouté que les incertitudes et les risques concernant
l’activité économique et, implicitement, l’évolution à moyen terme de
l’inflation roumaine, étaient dus à la guerre en Ukraine voisine d’une part,
mais aussi aux évolutions économiques européennes inférieures aux prévisions
initiales, ainsi qu’au faible niveau d’absorption des fonds de l’UE. D’autre
part, le chef de mission du FMI, Kees Martjin, a déclaré
lors de sa venue à Bucarest en début de semaine, que la guerre en Ukraine
voisine et la diminution de l’activité économique à l’échelle du continent,
voire du monde entier, provoquerait inévitablement un ralentissement de la
croissance économique roumaine.
(Trad : Charlotte Fromenteaud)