Baisse des prix de certains produits alimentaires de base
Sorin Iordan, 28.06.2023, 12:24
Selon
les données d’Eurostat, la Roumanie est l’Etat-membre de l’UE ayant enregistré
les prix des aliments et des boissons non alcoolisées les plus bas en 2022. Ces
produits étaient en fait à près de 30 % moins chers par rapport à la moyenne
européenne. Pourtant, c’est toujours la Roumanie qui se retrouvait l’année
dernière en queue du peloton communautaire en terme de salaire minimum, avec
515 euros par mois. Seules la Bulgarie et la Lettonie affichaient un SMIC
inférieur à celui de la Roumanie. Dans le même temps, le taux annuel
d’inflation en Roumanie était de 12,2 % en mars dernier, alors que la moyenne
européenne se situait aux alentours de 8,3 %. Ces données expliquent en partie
pourquoi la Roumanie s’est classée 14e en UE en termes de niveau de
vie, niveau mesuré en fonction de la consommation individuelle.
C’est
dans ce contexte que l’Exécutif de Bucarest prépare un acte normatif visant à
limiter les marges commerciales, afin de faire baisser les prix des denrées alimentaires
de base dans les magasins. Cette décision a été prise, puisque la proposition
de réduire la TVA sur les aliments, faite par le ministre des Finances, Marcel Boloş, n’a pas été retenue par le Premier
ministre Marcel Ciolacu, qui a expliqué :
« Selon notre expérience passée, toute
réduction de la TVA entraîne une baisse des prix sur une période très courte,
ainsi que des recettes budgétaires plus réduites et deux semaines plus tard,
les prix retrouvent le même niveau qu’auparavant. Donc, cela ne fonctionne pas.
Moi, je ne parle pas de prix plafonnés, je pense à tout un ensemble de mesures
et à un schéma appliqué à l’ensemble des chaînes de distribution que je veux
présenter au Gouvernement roumain.»
La mesure évoquée par le Premier ministre doit être instituée par une
ordonnance d’urgence publiée sur le site du ministère de l’Agriculture. Le
projet prévoit le plafonnement des marges commerciales sur une période de trois
mois pour les grands acteurs de la chaînes alimentaires. Seront concernés 14
produits de base, dont le pain, le lait, les yaourts, le beurre, l’huile, les
œufs, la viande et les légumes. En outre, l’industrie de la transformation devra
établir une liste des coûts comprenant les dépenses directes et indirectes, et
ce n’est qu’alors qu’elle pourra appliquer des marges à condition qu’elles ne
dépassent pas les 20 %. De leur côté, les
distributeurs pourront appliquer des marges de 5% maximum, et les supermarchés
pourront inclure 20% maximum de marge dans le prix des produits.Ce régime doit également être mis en œuvre
dans le cas des produits importés. Le projet d’ordonnance passera jeudi sur la
table de l’Exécutif et entrera en vigueur immédiatement après sa publication au
bulletin officiel. Parallèlement,
l’Agence nationale de l’administration fiscale et le Conseil de la concurrence
effectueront des contrôles pour vérifier, sur le terrain, le respect de la
législation. On estime que les premiers effets de ces mesures se feront sentir
à partir du 1er août. (trad : Valentina Beleavschi)