A qui de former le nouveau gouvernement?
Suite aux résultats des élections parlementaires de dimanche, aucun parti de Roumanie n’a remporté suffisamment de voix pour former à lui seul le gouvernement. Du coup, les formations ayant accédé au nouveau Législatif – le PSD, le PNL, l’USR-PLUS, l’UDMR et l’AUR- sont à présent obligées de mener des négociations afin de mettre en place une majorité pour appuyer la formation d’un nouvel Exécutif. Le leader libéral et premier ministre démissionnaire, Ludovic Orban, a affirmé que son objectif serait de former un gouvernement avec les partenaires partageant la même orientation politique. « Je suis convaincu que, les jours à venir, les négociations déboucheront sur la formation d’un gouvernement capable de faire progresser la Roumanie et surtout de relancer l’économie roumaine, une fois la pandémie terminée ».
Leyla Cheamil, 08.12.2020, 12:25
Pour sa part, le premier vice-président du PSD, Sorin Grindeanu, considère que son parti, désormais en opposition, devrait avoir le droit d’avancer en premier la proposition de chef du gouvernement et de former une majorité parlementaire. Par son résultat, le scrutin de dimanche a sévèrement sanctionné l’actuel pouvoir de Roumanie et la façon dont le gouvernement libéral a géré la crise sanitaire, opine Sorin Grindeanu :«C’est un vote de blâme pour sanctionner aussi bien la façon dont le gouvernement actuel a défié le pays tout entier, que sa gestion désastreuse de la crise sanitaire et économique. Par leur vote, les Roumains ont accordé au PSD la légitimité de proposer le premier ministre et de tenter de rassembler une majorité parlementaire ».
Et Sorin Grindeanu de préciser que les chances du PSD de former une alliance avec l’Alliance pour l’Union des Roumains, AUR, nouvellement créée et entrée au Parlement sont presque nulles. Pourtant, une décision finale en ce sens appartient au Conseil politique national du parti. L’Alliance USR-PLUS s’est dit favorable à l’idée d’une gouvernance aux côtés du PNL et de l’UDMR. Aux dires de son co-président, Dacian Ciolos, le pays nécessite rapidement d’un plan de réformes censé offrir davantage de prédictibilité. Pour sa part, le leader de l’USR, Dan Barna a tenu à préciser que toute négociation menée afin de créer une future coalition gouvernementale se fera aux termes d’un document intitulé « La révolution de la bonne gouvernance ». « La création d’une majorité confortable réunissant l’USR PLUS, le PNL et l’UDMR sera une majorité capable de mener à terme les engagements visant le régime spécial des pensions de retraite ou l’élimination de l’immunité parlementaire ».
Fraîchement créée et à peine entrée au Parlement, l’Alliance pour l’Union des Roumains, AUR, a annoncé rester en opposition. Son co-président, George Simion, a précisé :« L’Alliance pour l’Union des Roumains n’accepte pas de faire des transactions avec les voix de ses partisans. Aucune coalition ne s’avère possible : ni avec la soit-disant gauche, ni avec la soi-disant droite ».George Simion a également affirmé que les parlementaires issus des structures de son parti se proposent notamment de changer des lois électorales, après la manière désastreuse dont s’est déroulé le vote au sein de la diaspora. Enfin, le leader de l’UDMR, Kelemen Hunor, a précisé que sa formation essayera d’équilibrer la balance au sein du futur Parlement. A ses dires, le nouveau gouvernement devrait être installé au plus vite possible pour que la loi du futur budget public soit adopté d’ici la fin de l’année. (trad. Ioana Stancescu)