14 candidats à l’élection présidentielle en Roumanie
Sans doute, la compétition la plus passionnante de cette année électorale bien remplie en Roumanie se donne cet automne pour le fauteuil présidentiel. Prévu le dimanche 24 novembre, le premier tour du scrutin présidentiel opposera 14 candidats, dont deux seulement s’affronteront au second tour, deux semaines plus tard, le dimanche 8 décembre.
Ştefan Stoica, 11.10.2024, 14:56
Une candidate s’est vue refuser l’accès au scrutin
Tout comme il y a 5 ans, 14 candidats sont officiellement restés en lice, après avoir reçu l’avis favorable de la Cour Constitutionnelle : 10 sont soutenus par des formations politiques et 4 sont des candidats indépendants. La CCR a refusé la candidature déposée par la controversée députée européenne Diana Şoşoacă, cheffe du parti SOS Roumanie, représentante radicale du courant souverainiste, anti-occidental, voire pro-russe, en raison de ses tentatives – par des gestes et déclarations – de miner les piliers constitutionnels portant sur l’appartenance de la Roumanie aux structures européennes et euro-atlantiques. Le rejet de sa candidature a pourtant causé un véritable tollé dans l’espace public roumain, de nombreuses critiques notamment, en dépit du fait que ce personnage politique soit considéré comme toxique en raison notamment de l’agressivité de son langage et de ses idées. Et pourtant, le courant nationaliste et souverainiste sera quand même représenté au scrutin présidentiel de cette année par George Simion, le leader du parti ultra-nationaliste l’Alliance pour l’Union des Roumains (AUR).
Le chef de file des sociaux-démocrates, Marcel Ciolacu, candidat à la présidentielle
La gauche politique roumaine sera, elle, représentée par l’actuel premier ministre et chef de file du Parti Social-Démocrate, Marcel Ciolacu. A en croire les sondages d’opinion, c’est lui qui a le plus de chances de remporter le premier tour du scrutin présidentiel. Il est même très confiant dans sa victoire finale, bien que l’expérience de ces 20 dernières année ait montré que l’électorat a toujours préféré le candidat de la droite.
Nicolae Ciuca, partenaire au gouvernement et adversaire électoral
Et justement à propos de la droite politique roumaine, ici la situation est plutôt compliquée. Le candidat proposé par le Parti National Libéral, le principal parti de droite en Roumanie, est son leader pas trop charismatique, ancien premier ministre et actuel chef du Sénat, Nicolae Ciuca. Dans les sondages, il a une position inférieure par rapport à son parti côté intentions de vote, et son accès au second tour de scrutin est plutôt incertain. Apparemment, c’est là une des conséquences, du « mariage gouvernemental » du PNL et du PSD. La tentative de libéraux se distancer des sociaux-démocrates sur la scène politique, sans pour autant quitter le gouvernement, n’est pas crédible aux yeux de l’électorat.
Plusieurs candidats de la droite
Par ailleurs, toujours du côté de la droite, nous avons la présidente de l’Union Sauvez la Roumanie (USR), Elena Lasconi, maire d’une petite ville du sud de la Roumanie, qui aspire elle aussi au fauteuil présidentiel. Persuadée de pouvoir accéder au second tour présidentiel, elle milite pour une réunification de la droite. Également en lice et avec des chances d’entrer au tour décisif : Mircea Geoana, candidat indépendant, ancien secrétaire général délégué de l’OTAN. Il affirme avoir tiré les leçons des erreurs du passé, une allusion directe à sa candidature de 2009, en tant que leader du PSD, lorsqu’il a connu une défaite dramatique. Il parle aussi du besoin de changement pour la Roumanie, étant persuadé être le meilleur candidat dans le contexte géopolitique actuel. Enfin, sur la liste des aspirants à la plus haute fonction du pays l’on retrouve également l’ancien ministre de la Justice et des AE, Cristian Diaconescu, et l’ancien premier ministre et leader libéral, Ludovic Orban. Ce sont là les principaux personnages politiques roumains admis dans la course présidentielle.
Trois weekends consécutifs d’élections
Une période très intense s’annonce donc en Roumanie fin novembre-début décembre, pusiqu’entre les deux tours de l’élection présidentielle, les Roumains seront appelées aux urnes pour élire aussi les membres du futur Législatif de Bucarest, le dimanche 1er Décembre, le jour même de la Fête Nationale de la Roumanie. A ne pas oublier non plus qu’en cette année électorale, les Roumains ont déjà participé en juin dernier à l’élection pour le Parlement Européen et aux élections municipales. Autant de défis majeurs pour la scène politique roumaine en 2024.