13 pour la Roumanie
Le 24 novembre, les Roumains se rendent aux urnes pour le premier tour du scrutin présidentiel.
Ştefan Stoica, 21.11.2024, 11:47
En Roumanie, l’élection présidentielle suscite l’intérêt des masses et enflamme les esprits. D’autant plus cette année quand les deux tours de scrutin sont organisés avant et après les élections législatives, ce qui ne fait qu’accroître l’enjeu. Si la demande de l’électorat s’avère significative, l’offre politique est plutôt faible. Malgré le nombre assez importants de candidats, à savoir 13, la course au Palais de Cotroceni est, selon les analystes, la plus faible de ces 35 dernières années, en raison du niveau très bas des participants. Et pour cause: la plupart des candidats manquent d’un profil professionnel clair, ils sont dépourvus de charisme politique et certains font l’objet des affaires de corruption. Même ceux ayant déjà fait preuve de compétences en matière de diplomatie et de sécurité, deux domaines qui dominent les prérogatives présidentielles, souffrent de l’absence du soutien politique, puisqu’ils se sont inscrits dans la course en tant qu’indépendants.
Plusieurs candidats ont de chances pour accéder au second tour
Si le nom d’un des candidats censé accéder au second tour est pratiquement sans surprise, l’autre reste sujet d’inquiétude, car à l’heure où l’on parle, deux, même trois responsables politiques se partagent les intentions de vote ce qui diluent, paradoxalement, les tensions compétitives. Les Roumains se rappellent les confrontations politiques entre Ion Iliescu et Emil Constantinescu en 1992 et 1996, entre Traian Băsescu et Adrian Năstase, en 2004 ou encore entre l’actuel chef d’Etat, Klaus Iohannis et Victor Ponta, en 2014. Autant de batailles électorales entre les blocs politiques de gauche et de droite, ce dernier ayant remporté les élections ces deux dernières décennies. Cette fois-ci, la situation est différente. Déjà parce que durant l’actuelle campagne présidentielle, les Roumains ont eu droit à un seul débat télévisé censé réunir tous les candidats. Sauf que deux des principaux aspirants au fauteuil présidentiel se sont absentés. Idéologiquement parlant, la bataille électorale de cette année s’est livrée entre des représentants de tous les groupes politique, les sociaux-démocrates, les libéraux, les pro-européens, les centristes, les nationalistes populistes ou les souverainistes.
950 bureaux de vote pour la diaspora
Rappelons-le, le bal électoral de cette année a débuté le 9 juin, quand les Roumains ont voté simultanément leurs élus locaux et leurs euro-parlementaires. Les deux tours de l’élection présidentielle sont prévus cette année le 24 novembre et le 8 décembre. Entre ces deux tours, l’électorat est appelé encore une fois aux urnes, le 1 décembre, jour de la fête nationale, pour les élections législatives. Les électeurs de la diaspora ont trois jours à leur disposition, du 22 au 24 novembre, pour voter au premier tour de la présidentielle. Cette année, les Roumains de l’étranger ont à leur disposition un nombre record de bureaux de vote, à savoir quelque 950 bureaux. Selon l’Autorité électorale permanente, 7000 citoyens roumains vivant à l’étranger ont opté pour le vote par correspondance.