L’aperçu des principaux événements roumains de 2016
Bogdan Matei, 07.01.2017, 11:46
Un nouveau gouvernement en Roumanie
La Roumanie a un nouveau premier ministre, en la personne de Sorin Grindeanu, ancien président du Conseil Départemental de Timis (ouest) et ancien député social-démocrate. Ce fut dailleurs, la 2nd option pour le fauteuil de premier ministre, le président Klaus Iohannis ayant rejeté, sans donner dexplications, la première proposition des sociaux-démocrates, en la personne de Mme Sevil Shhaideh, ancienne ministre du Développement et une présence très discrète sur la scène politique roumaine. Si elle avait été acceptée, elle serait devenue la première femme chef de gouvernement de lhistoire de la Roumanie, en plus, de confession musulmane. Par conséquent, le Parti Social Démocrate, soutenu par lAlliance des Libéraux et des Démocrates, revient au pouvoir, après une année de gouvernance technocrate, installée en novembre 2015 suite à damples manifestations de rue contre la corruption de la classe politique et qui ont entraîné la démission du premier ministre social-démocrate de lépoque et de son cabinet.
Victoire retentissante du PSD aux élections parlementaires
Les sociaux-démocrates et les libéraux – démocrates se sont adjugé la majorité au sein du nouveau Législatif, suite aux élections parlementaires du 11 décembre. Le chef du PSD, Liviu Dragnea, est devenu le président de la Chambre des Députés de Bucarest, alors que le co-président de lAlliance des Libéraux et des Démocrates, Călin Popescu-Tăriceanu, reste le chef du Sénat. Le PSD a remporté haut la main les élections législatives, avec plus de 45% des voix exprimées. Il est suivi à grande distance, avec 20% des voix seulement, par le Parti National Libéral (PNL), un résultat qui a déterminé sa présidente, Alina Gorghiu, à démissionner. En 3e position on retrouve une ONG transformée en parti politique quelques mois avant les élections, il sagit de lUnion sauvez la Roumanie (USR) qui a remporté 9% des votes. Parmi les autres formations qui ont franchi le seuil électoral de 5% figurent lAlliance des Libéraux et des Démocrates, lUnion Démocratique des Magyars de Roumanie et le Parti du Mouvement Populaire de lancien président Traian Basescu. Notons que lALDE est le partenaire avec lequel le PSD forme la majorité au Parlement et bénéficie donc de 4 portefeuilles de ministres. Pour sa part lUDMR a fait savoir quelle soutiendrait le cabinet de Sorin Grindeanu, sans pour autant recevoir de portefeuilles de ministres. Il convient aussi de préciser que moins de 40% des électeurs roumains se sont présentés aux urnes, pour élire les 456 députés et sénateurs. Ajoutons que le système de vote uninominal a été abandonné en faveur du système de listes de candidats, vu que le premier avait généré un Parlement trop nombreux, avec 586 élus.
Première électorale à Bucarest
Le 5 juin 2016, les Bucarestois ont élu, en première, une femme au fauteuil de maire de la capitale, la sénatrice sociale-démocrate Gabriela Vrânceanu-Firea. Ancienne journaliste, entrée en politique il y a 4 ans, celle-ci a ramassé 41% des voix dun électorat considéré comme favorisant la droite. La présence aux urnes a été de 33% à Bucarest, inférieure à la moyenne nationale de 48%. Les maires ont été élus en un seul tour de scrutin, le gagnant étant le candidat ayant réuni la majorité simple des voix exprimées. Cette mesure a été critiquée par la société civile et par la presse, selon lesquelles, la présence réduite aux urnes affaiblit la légitimité des édiles.
Une politique étrangère constante
En 2016, la Roumanie a maintenu sa position tradiitonnelle en matière de politique étrangère, tant en rapport avec ses alliés de lOTAN, quavec ses partenaires de lUE, mais aussi face à la Russie. Au cours de son mandat, lancien chef de la diplomatie roumaine, Lazar Comanescu, a constamment souligné limportance dune relation transatlantique solide et plaidé pour le renforcement du flanc oriental de lAlliance. Pour ce qui est de la Fédération de Russie, le mot dordre a été le pragmatisme – a encore affirmé lancien ministre. La position de Bucarest est restée ferme et concordante avec celle de lUE et de lOTAN en ce qui concerne les sanctions économiques et diplomatiques infligées à Moscou.
Un président pro-russe en République de Moldova voisine
Comme dhabitude, la politique étrangère roumaine a soutenu en 2016 aussi le processus de réforme en République de Moldova voisine, pour renforcer le parcours européen de ce pays ex-soviétique, à population majoritaire roumanophone. Toutefois, les relations bilatérales excellentes, facilitées par lattachement visible à la Roumanie de lancien président moldave Nicolae Timofti et par lexistence à Chisinau dun gouvernement et dune majorité parlementaire pro-occidentaux, risquent dêtre perturbées par les effets de lélection, en novembre dernier, du nouveau président – le socialiste pro-russe Igor Dodon. En apprenant le résultat du scrutin présidentiel moldave, le président roumain Klaus Iohannis sest contenté dannoncer dans un communiqué quil avait « pris acte du vote exprimé par les citoyens moldaves », sans mentionner le nom dIgor Dodon, connu pour sa virulente rhétorique anti-roumaine. Dans son communiqué, le chef de lEtat roumain nutilise que le syntagme « le nouveau président de la République de Moldova», qui, à son avis, devra faire preuve de sagesse et déquilibre au cours de son mandat.
Une année sportive médiocre
2016 a été une année sportive plutôt décevante pour la Roumanie. Aux JO de Rio, la Roumanie na décroché que 5 médailles – une dor, une dargent et trois de bronze. Par la suite, la médaille de bronze en haltérophilie a été retirée et le sportif Gabriel Sîncrăian, catégorie des 85 kilos, a été disqualifié pour dopage à la testostérone. La Roumanie occupe donc la 47e place au classement des médailles obtenues aux JO, soit son pire classement depuis 1952. Puis, en juin, à lEuro 2016, en France, la sélection nationale de foot de Roumanie a terminé dernière dans la Poule A du tournoi final. Suite à ce résultat, lentraîneur Anghel Iordanescu a été remplacé par lAllemand Cristoph Daum, le premier entraîneur étranger de lhistoire de léquipe nationale roumaine. Toutefois, les performances des footballeurs roumains ne se sont pas améliorées dans les premiers matchs des qualifications à la Coupe du monde 2018. En handball, bien que favorite aux médailles, la sélection nationale féminine de Roumanie a fini sur la 5e place au Championnat dEurope tenu en Suède. Enfin, en tennis, la meilleure joueuse roumaine, Simona Halep, a terminé lannée sur la 4e place de la hiérarchie mondiale. (Trad. Valentina Beleavski)