La semaine du 9 au 14 octobre 2017
Tensions politiques à Bucarest
Corina Cristea, 14.10.2017, 15:40
Le principal parti de la coalition au pouvoir en Roumanie a réussi à désamorcer à la dernière minute les tensions internes, qui risquaient d’entraîner un nouveau changement de gouvernement. Ces tensions, survenues suite à un désaccord entre le leader social-démocrate Liviu Dragnea et le premier ministre Mihai Tudose, sont liées surtout aux ministres enquêtés pour corruption. Il s’agit de la vice-première ministre et ministre du Développement régional, Sevil Shhaideh, de la ministre en charge des Fonds européens, Rovana Plumb, et du ministre des Transports, Razvan Cuc. Suite à la démission des ministres en question, les esprits se sont calmés. Le chef du gouvernement, Mihai Tudose, avait invoqué le préjudice d’image causé au parti par ces personnes, insistant sur leur départ. Le chef du PSD, Liviu Dragnea, quant à lui, accuse des erreurs de communication dans sa relation avec le premier ministre. Notons aussi, qu’il y a quelques mois, l’insubordination du premier ministre de l’époque Sorin Grindeanu face à l’homme fort du PSD, avait obligé la majorité à faire un geste unique dans l’histoire de la politique roumaine : la destitution de son propre gouvernement par motion de censure.
Réunion de l’OTAN en Roumanie
Bucarest a accueilli, cette année, la 63e session annuelle de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN, centrée sur la situation sécuritaire dans la région de la mer Noire, le positionnement de la Russie dans le voisinage de l’Alliance et les menaces cybernétiques. Le secrétaire général de l’organisation, Jens Stoltenberg, a apprécié la contribution importante de la Roumanie au sein de l’Alliance nord-atlantique, et l’allocation par Bucarest de 2% du PIB à la défense. M Stoltenberg a ajouté que l’Alliance ne souhaitait ni une nouvelle Guerre froide ni un isolement de la Russie, mais qu’elle était préoccupée par la présence militaire russe croissante à ses frontières et par le manque de transparence des exercices militaires organisés par Moscou cette année. Le président roumain Klaus Iohannis a estimé que la Roumanie était un contributeur pertinent à la sécurité régionale, euro-atlantique et internationale et qu’elle continuerait d’être un membre responsable de l’Alliance. L’Assemblée parlementaire de l’OTAN a adopté plusieurs résolutions qui visent, entre autres, la stabilité et la sécurité dans la zone de la mer Noire, la coopération plus étroite entre l’UE et l’OTAN et la transformation de l’information en arme de guerre.
Position de la Roumanie par rapport à la Loi de l’éducation d’Ukraine
L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a adopté, jeudi, une résolution critiquant sévèrement la nouvelle loi ukrainienne de l’éducation, qui limite drastiquement l’accès à l’enseignement en langue maternelle des minorités ethniques d’Ukraine, la minorité roumaine comprise. Avant de faire appel à l’APCE, Bucarest avait entrepris d’autres démarches dans une tentative de bloquer la mise en œuvre de l’acte réglementaire. Aux côtés de ses homologues hongrois, bulgare et grec, le ministre roumain des Affaires étrangères, Teodor Meleşcanu, a signé une lettre qui exprimait l’inquiétude face à la décision de Kiev. En plus, le ministre de l’Education, Liviu Pop, s’est déplacé en Ukraine pour plaider contre l’application de cette loi. Le parlement de Bucarest a demandé qu’elle soit réexaminée, et le président Klaus Iohannis a ajourné la visite qu’il devait faire à Kiev. Près d’un demi-million de Roumains habitent en Ukraine voisine, la plupart dans des régions ayant appartenu à la Roumanie jusqu’à leur annexion, par l’URSS suite à un ultimatum, en 1940, et repris par l’Ukraine en tant qu’Etat successeur.
Prévisions économiques du FMI
Le FMI a révisé à la hausse, de 4,2% à 5,5% ses estimations sur l’évolution de l’économie roumaine pour cette année, selon son plus récent rapport « World Economic Outlook », rendu public mardi. L’institution a également amélioré ses prévisions en ce qui concerne le rythme de croissance de l’économie roumaine en 2017, à 4,4%, par rapport à 3,4% comme estimé en avril. Cette avancée a été favorisée par la croissance significative des investissements, du commerce et de la production industrielle de Roumanie. Le taux de chômage a été lui aussi révisé à la baisse – 5,3% en 2017 et 5,2% en 2018. Pour ce qui est du déficit du compte courant de la Roumanie, le FMI table sur 3% cette année, par rapport aux 2,8% estimés en avril. Selon le document portant sur les perspectives de l’économie globale, la Roumanie et l’Islande connaîtront cette année la croissance économique la plus importante, de 5,5%. Et c’est toujours cette semaine que l’Institut national de la statistique de Roumanie a révisé à la hausse le progrès économique du pays au 2e trimestre de cette année; des chiffres qui coïncident pour la plupart avec les prévisions du FMI.
Simona Halep est la numéro un du tennis mondial féminin
Pour la première fois dans l’histoire du tennis féminin, une Roumaine, Simona Halep, occupe la première place au classement mondial des joueuses professionnelles (WTA), rendu public lundi dernier. Simona Halep est le 25e leader de l’histoire de la hiérarchie WTA et le 2e joueur roumain leader du tennis mondial, après Ilie Nastase dans les années 70. Simona Halep (26 ans) compte à son palmarès 12 finales et 15 trophées WTA, dont ceux d’Indian Wells et Madrid. (Trad. Ligia Mihaiescu, Valentina Beleavski)