La semaine du 9 au 14 mars 2015
Pourparlers roumano-allemands à Bucarest
Corina Cristea, 15.03.2015, 15:48
Lors de la visite qu’il a effectué cette semaine à Bucarest, le ministre allemand des affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a déclaré qu’il fallait identifier une solution qui puisse permettre à la Roumanie d’intégrer l’espace Schengen et souligné que le dernier rapport élaboré par la Commission européenne dans le cadre du Mécanisme de coopération et de vérification faisait état des progrès enregistrés par Bucarest en matière de justice. Selon les autorités de Bucarest, la Roumanie se conduit déjà comme un Etat membre de l’espace de libre circulation et son adhésion formelle ne ferait que renforcer la sécurité de cette espace. Lors des pourparlers avec les officiels roumains, le chef de la diplomatie de Berlin a également affirmé que les investisseurs allemands appréciaient les progrès de la Roumanie, tout en précisant qu’il restait encore beaucoup de travail à faire pour ce qui est de la transparence. Le ministre allemand a par ailleurs souligné le fait que les plus de 350 mille Roumains travaillant en Allemagne comptent parmi les ressortissants étrangers les mieux intégrés sur le marché allemand de l’emploi et que les préjugés à leur égard sont injustifiés. L’Allemagne est le principal partenaire commercial et le troisième grand investisseur étranger en Roumanie.
Visite du président Klaus Iohannis en Pologne
Le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, a effectué une visite en Pologne. Lors de l’entretien avec son homologue polonais Bronisław Komorowski il a abordé la question de la situation sécuritaire de la région, un accent particulier étant mis sur la crise ukrainienne. Bronisław Komorowski a déclaré que la Pologne comptait sur l’appui de Bucarest pour ce qui est du renforcement du flanc oriental de l’OTAN et précisé que le sommet de l’Alliance, qui se tiendra l’année prochaine à Varsovie, devrait prendre des décisions à même de contribuer à l’accroissement de la sécurité régionale.
Les deux hommes ont également discuté du Partenariat stratégique entre leurs pays et signé une déclaration conjointe relative à l’approfondissement de celui-ci. Bronisław Komorowski : « Ce partenariat est extrêmement nécessaire dans le contexte des évolutions dans cette partie de l’Europe, marquée par des changements négatifs en matière de sécurité. »
Le président roumain Klaus Iohannis a lui aussi fait référence à la situation en Ukraine : « J’ai réaffirmé le soutien ferme de la Roumanie pour la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues. Nous avons condamné dans les termes les plus fermes la grave détérioration de la situation sécuritaire dans le sud-est de l’Ukraine et espéré que le paquet de mesures agréé le 12 février à Minsk serait mis en œuvre progressivement. »
Klaus Iohannis a par ailleurs fait savoir que la Roumanie souhaite attirer un nombre croissant d’investissements polonais, ainsi qu’une présence plus importante des compagnies polonaises sur le marché roumain.
Maximum historique du dollar américain
Le dollar américain a atteint dans le courant de la semaine dernière un maximum historique de 4,2 lei, selon le taux de change communiqué par la Banque centrale roumaine. Sur le marché roumain des changes, ce taux est établi en fonction de la parité dollar – euro affichée par les marchés internationaux de devises. Du coup, son évolution est dictée principalement par la différence entre les politiques monétaires menées par la Banque centrale européenne et celle américaine, précise Ionut Dumitru, vice président de l’Association des experts financiers et bancaires de Roumanie. Quant aux répercussions économiques de la hausse du dollar sur le marché roumain, celles-ci sont assez limitées depuis l’adhésion de la Roumanie à l’UE.
Commissaires européens à Bucarest
La Commission européenne versera, d’ici 2020, 6,8 millions d’euros pour des projets d’infrastructure dans le cadre de la Stratégie nationale intégrée des Transports. C’est ce qu’a déclaré à Bucarest Corina Creţu, commissaire européenne à la Politique régionale. Elle a également précisé que Bruxelles attendait que la Roumanie présente la variante finale de son plan général des transports, afin de se voir approuver le programme opérationnel de grande infrastructure. Le masterplan contient des projets susceptibles d’être financés par le Programme opérationnel d’infrastructure, ainsi que d’autres projets qui pourraient être mis en œuvre avec des fonds européens durant l’exercice budgétaire 2014 — 2020. Le ministre roumain des transports, Ioan Rus a précisé que la liste des projets d’investissements prévus dans le plan général a été élaborée et que le document devrait être achevé à la fin avril. Un autre haut responsable européen a également visité Bucarest ces jours-ci. Il s’agit du commissaire à l’agriculture, Phil Hogan qui a évoqué entre autres, dans ses discussions avec les autorités roumaines, la situation de la viande de porc dans certains Etats européens, dont la Roumanie, dans le contexte de l’embargo imposé par la Russie. Même si elles ne font pas d’exportations vers le marché russe, les fermes de Roumanie sont confrontées à certaines difficultés, causées par l’excédent de produits à base de porc sur le marché communautaire, lequel a entraîné une forte baisse des prix.
Nouveaux dossiers anticorruption
A la longue liste des politiciens et des responsables de l’administration faisant l’objet d’enquêtes menées par la Direction nationale anti-corruption a été complétée vient de s’ajouter un autre nom, celui de Marian Vanghelie, ex-social-démocrate et maire du 5e arrondissement de Bucarest. Selon les procureurs anti-corruption, a compter de 2007, Marian Vanghelie aurait illégalement attribué plusieurs contrats de marchés publics en échange de commissions de 20% de leur montant. Les sociétés bénéficiaires des contrats appartiennent à un homme d’affaires placé en détention provisoire dans un autre dossier. Les pots de vin, estimés à 90 millions d’euros seraient parvenus à Marian Vanghelie par l’intermédiaire de plusieurs de ses proches et de certaines sociétés commerciales. Une d’entre elles est gérée par sa compagne, Oana Niculescu Mizil, ex-députée sociale – démocrate, elle aussi impliquée dans cette affaire judiciaire. (trad.: Mariana Tudose, Ioana Stancescu, Alex Diaconescu)