La semaine du 8 au 14 mai
Réduction
des dépenses publiques
Ştefan Stoica, 14.05.2023, 11:19
Réduction
des dépenses publiques
La coalition au
gouvernement en Roumanie a décidé de réduire les dépenses publiques, une
démarche imposée par le déficit budgétaire actuel trop élevé. Selon le décret
d’urgence adopté vendredi par l’Exécutif, les institutions publiques sont
tenues de diminuer de 10 % leurs dépenses concernant les acquisitions de biens
et les services. De même, le nombre de postes de conseillers publics sera
réduit de moitié et une personne ne pourra plus détenir plus de deux mandats au
sein des conseils d’administration des entreprises d’Etat ou autres
institutions publiques. Les embauches dans le système public ont aussi été gelées,
à l’exception des secteurs de la santé et de l’éducation. Le tout sur toile de
fond de la situation de déficit excessif, dans laquelle la Roumanie se trouve
depuis avril 2020, un déficit qui avait dépassé les 3 % du PIB en 2019. A
compter de 2021, Bucarest a commencé à ajuster afin de s’aligner sur les
recommandations de l’UE, mais son niveau reste encore très élevé. Par les
mesures figurant dans le décret d’urgence adopté vendredi, le gouvernement
estime faire des économies de plus de 5 milliards de lei (environ 1 milliard
d’euros).
Les salariés de
l’enseignement protestent
En milieu de
semaine, les salariés de l’éducation nationale ont organisé une marche de
protestation à Bucarest, entre les sièges du gouvernement et du parlement. Y
ont participé des professeurs, des instituteurs, du personnel didactique et non-didactique.
Tous réclament la majoration des salaires dans le respect de l’importance
sociale de leur travail. Plus précisément, ils exigent que le salaire d’un
enseignant débutant soit au moins égal au salaire moyen brut en Roumanie. Les représentants
syndicaux de l’Education demandent également l’ajustement annuel des revenus
selon le taux d’inflation, le paiement des heures supplémentaire et l’octroi de
primes pour les conditions de travail. Enfin, ils demandent une croissance
annuelle des investissements dans l’enseignement, afin d’améliorer les infrastructures
et la dotation des écoles. Les enseignants menacent de lancer un appel à la
grève générale en cas de réponse négative à leurs revendications.
Les lois sur
l’éducation, adoptées par les députés
Les députés
roumains ont voté en faveur du paquet de lois sur l’Education nationale, visant,
selon le ministère de l’Education, à remédier aux problèmes chroniques du
système, dont les plus urgents sont l’abandon scolaire et l’analphabétisme
fonctionnel. Selon la ministre Ligia Deca, faire des investissements, donner la
priorité aux zones défavorisées pour les financements budgétaires et prendre
des mesures qui visent le succès sur l’ensemble du parcours scolaire d’un
enfant – ce sont les piliers de ce paquet législatif. Voici maintenant quelques
exemples de nouveautés. Pour l’enseignement pré-universitaire, on donne la
possibilité aux lycées d’organiser, pour la moitié de leurs places disponibles,
des examens d’admission, en plus de l’évaluation nationale du brevet. De même, les
élèves pourront désormais opter pour la religion parmi les options au Bac, le
programme d’acquisition de fournitures scolaires pour les enfants des milieux
défavorisés est élargit et un programme national de lutte contre la violence
dans les écoles a été mis en place. Enfin, la nouvelle loi prévoit des amendes
plus élevées pour les personnes qui rachètent ou vendent des ouvrages
scientifiques, des rapports ou des devoirs pour les examens d’évaluation ou les
thèses de master et doctorat, dans une tentative de combattre le plagiat.
La Roumanie, un
pilier de la cybersécurité européenne
Le Centre
européen de compétences en matière de cybersécurité a ouvert ses portes mardi 9
mai, à Bucarest, en présence du premier ministre roumain, Nicolae Ciuca et de
plusieurs hauts responsables européens. L’objectif de ce Centre est d’appuyer
l’innovation et la politique industrielle dans le domaine de la cybersécurité,
ainsi que de développer et de coordonner les projets de l’UE en la matière. Il
gèrera aussi les projets relatifs aux centres d’opérations sécuritaires, dans
le cadre de la proposition de la Commission d’instituer un bouclier
cybernétique européen, et collaborera avec un réseau de centres nationaux de
coordination dont le but est de créer un écosystème pour l’innovation et la
compétitivité en matière de sécurité cybernétique à travers l’Union européenne.
« La sécurité cybernétique est une priorité essentielle et la protection de
notre souveraineté numérique implique des efforts communs » a précisé à cette
occasion, Thierry Breton, commissaire au marché Intérieur. « Le centre européen
de compétences en matière de sécurité cybernétique réunit des ressources et des
experts de très haut niveau de toute l’Union européenne afin de développer des
solutions innovantes face aux menaces cybernétiques et pour augmenter la
résilience face aux attaques. En travaillant ensemble, nous pouvons construire
un monde numérique plus sûr et plus sécurisé pour tous les européens. », a
conclu le responsable européen.
Triple
anniversaire : la fête de l’Indépendance, la Journée de la Royauté et la
Journée de l’Europe
Le 10 mai, la
Roumanie célébrait, par des cérémonies militaires et religieuses, la Journée de
l’Indépendance nationale. Le 10 mai 1877, le prince Carol Ier, signait la
Proclamation d’Indépendance de la Roumanie face à l’Empire Ottoman. 4 ans plus
tard, le 10 mai 1881, Carol Ier devenait le premier roi de Roumanie. De nos
jours, ce moment est célébré en tant que Journée de la Royauté, mais avant
l’arrivée au pouvoir du régime communiste en 1945, le 10 mai était la Fête
nationale de la Roumanie. Et puis, ce 9 mai, la Roumanie a marqué elle aussi la
Journée de l’Europe. A cette occasion, le chef de l’Etat roumain, Klaus
Iohannis, a déclaré que « l’Europe n’était pas un bien acquis, au
contraire, il faut la protéger constamment, dans le contexte où les valeurs sur
lesquelles repose la paix mondiale d’après la Seconde guerre mondiale sont
aujourd’hui menacées ». En même temps, « au niveau mondial les
tendances à la fragmentation et à la réorganisation géopolitique sont de plus
en plus visibles ». « En protégeant l’Europe, nous nous protégeons
nous-mêmes, notre sécurité et notre prospérité. Les solutions européennes aux
défis actuels sont des solutions pour l’avenir de nos citoyens », a souligné le
président roumain. Il s’est aussi dit confiant que l’appui des Roumains à l’UE
et aux valeurs fondamentales de l’Europe resterait immuable. (Trad.
Valentina Beleavski)