La semaine du 8 au 14 février
Daniela Budu, 13.02.2021, 00:01
Le projet du budget de l’Etat
2021 a été soumis au débat public. L’Exécutif table dans ses prévisions sur une
croissance économique de 4,3%, un déficit public légèrement supérieur à 7,1% du
PIB et un taux annuel de l’inflation de 2,4%. Le projet de la loi des finances
prévoit le gel des salaires et des primes des fonctionnaires publics au niveau
de 2020, la suppression des chèques vacances, le non-paiement d’heures
supplémentaires qui ne seront plus compensées que par des heures de repos, et
une réduction de seulement 50% sur le prix des billets de train à l’intention
des étudiants à la place de la gratuité au transport. Le premier ministre,
Florin Cîtu, assure qu’aucune majoration de taxe n’est préconisée afin que les
citoyens et les compagnies privées n’en soient pas impactés. Le gouvernement
continuera à financer les programmes de soins et la campagne de vaccination contre
le Covid-19. La nouvelle construction budgétaire prévoit une réduction de 11%
de l’enveloppe destinée au ministère de la Santé et une majoration d’1% de
celle de l’Education. Le projet du budget sera adopté par le Gouvernement la
semaine prochaine, avant d’être soumis au vote du Législatif. Le PSD, d’opposition,
a annoncé son intention de déposer des amendements à tous les chapitres
importants prévus au budget 2021. Les sociaux- démocrates dénoncent l’absence
de vision stratégique et de solutions concrètes aux problèmes actuels. C’est un
budget d’austérité, un budget des coupes qui n’est pas orienté vers les
citoyens et n’encourage pas l’économie, a martelé le sénateur PSD Radu Oprea,
pour Radio Roumanie. Mercredi, le PSD a avancé une motion simple contre
l’actuel ministre de la Santé, Vlad Voiculescu.
Les protestations syndicales continuent
en Roumanie
Entre temps, les protestations
syndicales se multiplient. La décision du gouvernement de geler les pensions de
retraite a fait sortir dans les rues les représentants des retraités. Le mécontentement
a gagné aussi les syndicalistes des établissements pénitentiaires qui ont
protesté pour des raisons de personnel insuffisant et de non-paiement des primes.
La Fédération Sanitas a organisé des manifestations aussi bien à Bucarest,
devant les sièges de plusieurs ministères et du gouvernement, que devant les
préfectures d’autres villes du pays. Cartel Alfa, une des principales
confédérations syndicales de Roumanie, a protesté cette semaine devant le siège
du ministère du Travail, pour réclamer un montant décent du SMIC, des retraites
équitables, des services publics de qualité et le déblocage des négociations
collectives. La décision du gouvernement de supprimer la gratuité du transport
pour les élèves et les étudiants a alimenté le mécontentement de ceux-ci dont
les représentants sont également sortis dans les rues à Bucarest. Ils affirment
que le sous-financement de l’Education aura de graves répercussions sur le
processus d’éducation.
Premiers cas de Covid-19 dans
les écoles depuis le retour en classe
La
situation est bonne après la reprise des cours en présentiel dans les écoles et
les maternelles de Roumanie, a déclaré le chef de l’Etat, Klaus Iohannis. Et
lui de préciser que plus de 10 000 établissements scolaires ont rouvert leurs
portes et quelque 2 millions d’élèves roumains (70% de l’ensemble) vont en classe
ces jours-ci, tandis que les autres continuent la formation à distance. On doit
pouvoir offrir aux enfants des cours en présentiel, a complété le chef de l’Etat.
Pourtant, il a tenu à préciser que la pandémie se poursuit et que les
restrictions sanitaires doivent être respectées. Ces déclarations interviennent
à l’issue d’une entrevue, jeudi, entre le président roumain et le ministre de
l’Education, Sorin Cîmpeanu. Leurs pourparlers ont porté principalement sur la réouverture
des écoles et le financement de l’Education nationale à travers les fonds
européens que la Roumanie se verra offrir grâce au Mécanisme de redressement et
de résilience. Tout en précisant que de nombreuses écoles de Roumanie ont du
mal à fonctionner en raison du sous-financement du système d’éducation,
Iohannis a affirmé que l’argent communautaire peut servir à la numérisation et
à la modernisation des établissements scolaires, tout comme à la mise en place des
« écoles vertes ». Jeudi, quatre jours après la reprise des cours en
présentiel, les premiers cas de Covid-19 ont été signalés parmi les enfants et
les professeurs, à Bucarest et dans plusieurs départements du pays.
Prolongation de l’état
d’alerte
Dans l’actuel contexte, le
Gouvernement de Bucarest a décidé de prolonger l’état d’alerte de 30 jours, en
maintenant les restrictions sanitaires actuellement en vigueur. Il a été décidé
que dorénavant, le taux de contamination par localité prendra en considération
le nombre de cas enregistrés dans les clusters. Pour sa part, le Comité
national pour les situations d’urgence a actualisé la liste des pays et des
régions à risque épidémiologique élevé. Les voyageurs qui arrivent en Roumanie
en provenance de toutes ces entités seront tenus d’observer une période de quarantaine
une fois sur le sol roumain. Cette période pourra être raccourcie à dix jours,
à condition qu’une fois arrivés en Roumanie, ils présentent un test PCR au résultat
négatif, réalisé moins de 72 heures avant le départ. Entre temps, la campagne
de vaccination se poursuit en Roumanie. Quelque 35 000 personnes sont
immunisées chaque jour, la plupart avec le vaccin Pfizer et le reste avec celui
produit par Moderna. A partir du 15 février, la Roumanie commencera à utiliser
aussi le vaccin d’AstraZeneca. Selon la Stratégie nationale d’immunisation, ce
vaccin s’adresse aux malades chroniques et aux travailleurs des domaines clé,
âgés de 18 à 55 ans. Limités dans un premier temps à la population à haut
risque, les rendez-vous pour se faire vacciner ont repris depuis le 10 février.
Les autorités annoncent que 180 nouveaux centres d’immunisation contre le
coronavirus seront ouverts en février sur l’ensemble du territoire national,
dont 22 sur Bucarest. De nouveaux lots de vaccin de Pfizer BioNTech, Moderna ou
AstraZeneca devront arriver prochainement en Roumanie, selon le calendrier fixé.
En attendant, le pays a dépassé le seuil d’un million de doses administrées. (trad. Ioana Stancescu)