La semaine du 8 au 13 février 2016
Elections municipales en juin
Roxana Vasile, 13.02.2016, 13:18
Elections municipales en juin
En Roumanie, les élections municipales auront lieu le 5 juin prochain, et la campagne électorale se déroulera du 6 mai au 4 juin. C’est ce qu’a décidé mercredi le gouvernement de Bucarest. Les fonds alloués du budget de l’Etat pour l’organisation du scrutin se chiffrent à 350 millions de lei, (soit 75 millions d’euros), une somme plus élevée que celle d’il y a 4 ans. En cas de ballottage ou de fraude électorale, un nouveau tour de scrutin sera organisé le 19 juin. Mécontent de l’actuelle loi électorale et souhaitant la réintroduction du scrutin en deux tours, le Parti National Libéral a annoncé sa décision d’attaquer en justice le gouvernement.
La coprésidente des libéraux Alina Gorghiu affirme :« Il n’y a pas de démocratie en Roumanie, si nous ne réussissons pas à imposer deux tours de scrutin. S’il n’y a qu’un seul tour de scrutin, 15 à 17% des maires seulement seront remplacés. Si la loi permet un 2e tour, le taux des nouveaux maires dépassera les 70%. »
A noter que les élections municipales de cet été seront suivies pas les élections législatives, à l’automne.
Stratégie gouvernementale contre la pauvreté
Et c’est toujours mercredi que l’Exécutif de Bucarest a approuvé une stratégie sur le long terme visant à lutter contre la pauvreté. Selon le premier ministre Dacian Ciolos, de très nombreux Roumains vivent en-dessous du seuil de la pauvreté ; parmi eux on retrouve 1,7 millions d’enfants. Le chef du gouvernement propose donc des mesures censées compenser les fonds provenant du budget de l’Etat par des fonds communautaires.
Dacian Ciolos: « Il faut faire en sorte qu’ils bénéficient, au moment de leur naissance, d’examens médicaux et de vaccins, il faut aussi s’assurer que tous les nouveaux-nés reçoivent une identité. Parce qu’il y a des cas où les familles n’ont pas de domicile précis et par conséquent, leurs enfants restent sans identité et finissent par être exclus. Pour les petits arrivés à l’âge préscolaire, nous mettrons en place le programme national « Le jardin d’enfants pour tous » et qui a pour objet de leur offrir des fournitures scolaires, des vêtements et des vitamines. En même temps, nous souhaitons réduire l’abandon scolaire».
Cette stratégie de lutte contre la pauvreté comporte aussi des programmes d’assistance sociale et d’intégration professionnelle.
Les Roumains et la santé
Il est bien moins cher de prévenir que de guérir, et les effets d’un programme de prévention seront visibles d’ici 5 à 10 ans. En partant de ce principe, plusieurs parlementaires libéraux ont déposé une initiative législative selon laquelle les Roumains qui refusent de participer aux programmes nationaux de prévention dans le domaine de la santé pourraient se voir obliger de couvrir totalement ou partiellement les coûts des traitements. Ce projet controversé est en débat public jusqu’au 1er mars.
Par ailleurs, selon le Centre national de Surveillance et de contrôle des maladies transmissibles, la grippe porcine a fait 8 victimes en Roumanie au cours de la première semaine de février. Au total, 9 Roumains sont décédés à cause d’une infection par le virus AH1N1. Les autorités sanitaires locales sont également en alerte après que des dizaines d’enfants âgés de moins de 2 ans du département d’Arges (sud) ont dû être hospitalisés en raison d’infections digestives graves, qui ont causé des complications rénales chez certains d’entre eux.
La direction du Fisc – destituée
Daniel Diaconescu assurera les fonctions de président par intérim de l’Agence nationale d’administration fiscale (le Fisc roumain). L’annonce a été faite après que le premier ministre roumain, Dacian Cioloş, a destitué jeudi l’ancien président, Gelu Ştefan Diaconu. Lui et le vice président de l’institution Mihai Gogancea Vătăşoiu font l’objet de poursuites pénales dans une affaire de corruption. Les députés Mădălin Voicu (Parti Social Démocrate) et Nicolae Păun, représentant au Parlement de la minorité rom, sont sous enquête dans le même dossier. Pour ces deux derniers, les procureurs anticorruption ont demandé l’approbation pour qu’ils soient retenus et placés en garde à vue. Madalin Voicu et Nicolae Păun sont accusés d’avoir obtenu et utilisé de manière illicite des fonds européens destinés à différents projets pour la communauté rom de Roumanie. Selon les procureurs, entre 2010 et 2015, les deux auraient détourné plus de 6 millions d’euros sous prétexte d’aider des milliers de Roms à trouver un emploi ou à devenir entrepreneurs. Madalin Voicu est accusé de trafic d’influence, fausses déclarations et blanchiment d’argent. Pour sa part, Nicolae Paun est soupçonné de faux en écritures, détournement de fonds, mais aussi d’avoir changé de manière illégale l’utilisation des fonds européens et d’avoir effectué des opérations financières incompatibles avec ses fonctions.
Le premier tortionnaire roumain, derrière les barreaux
Alexandru Visinescu, 90 ans, l’ex-commandant de la prison de Râmnicu Sarat (dans le sud-est de la Roumanie), est arrivé mercredi derrière les barreaux, quelques heures après avoir été définitivement condamné par la Haute Cour de Cassation et de Justice à 20 années de prison ferme pour crimes contre l’humanité. C’est la première décision de ce type rendue par un tribunal roumain et visant des faits remontant à l’époque communiste. Selon les procureurs, entre 1956 et 1963, lorsqu’il a dirigé cet établissement pénitentiaire, nombre de détenus politiques, opposants du régime communiste, ont été soumis à des conditions de vie et à des traitements de nature à les détruire physiquement.
Voici les explications du juge Valentin Şelaru: « La Cour a conclu qu’en sa qualité de comandant du pénitentiaire de Râmincu Sarat, l’accusé Vişinescu Alexandru a soumis pour des raisons politiques le collectif des détenus à des traitements inhumains, à la torture physique et psychique et à l’extermination ».
Le décès de détenus intervenait donc suite à un processus lent, mais efficace, de torture physique et psychique. Selon les historiens, plus de 600.000 Roumains ont été emprisonnés pour des raisons politiques pendant le régime dictatorial communiste, entre 1947 et 1989. (Trad. Valentina Beleaavski, Ligia Mihaiescu)