La semaine du 8 au 12 novembre 2021
Newsroom, 13.11.2021, 10:29
La
situation politique à Bucarest
A Bucarest, le PNL, au pouvoir, ne veut plus refaire l’alliance
avec l’USR et il dirige son attention vers le PSD, aux côtés duquel, il a déjà
gouverné entre 2013 et 2014. La future coalition gouvernementale comportera
aussi l’UDMR. Un premier round de négociations a eu lieu mardi et les
pourparlers ultérieurs se sont concentrés sur le programme de gouvernance. Même
si la plupart des sujets jouissent du consensus des deux partis, il y en a qui
provoquent des tensions entre les libéraux et les socio- démocrates. C’est le
cas, par exemple, de certains aspects économiques. Tandis que le PSD soutient
la croissance du SMIC, de la pension de retraite minimale et des allocations
parentales, les libéraux s’y opposent, en affirmant que le budget ne pourra pas
soutenir de telles majorations. Une fois mis en place un programme commun de
gouvernance, les consultations se dirigeront vers la configuration du nouveau
cabinet. Rappelons-le, en septembre, après le départ de l’USR du gouvernement,
le cabinet minoritaire PNL-UDMR a été destitué suite à une motion de censure
avancée par le PSD et soutenue également par l’USR. Depuis, le chef de l’Etat a
avancé deux propositions de premier ministre, les deux rejetées par le
Parlement.
Le système médical à genoux et un
taux de vaccination très faible
La baisse des cas de contamination au coronavirus enregistrée
dernièrement par la Roumanie a entraîné une chute de l’intérêt des Roumains
pour la vaccination. Tout cela dans le contexte où selon le dernier rapport de
l’Institut national de la Santé publique, presque 70% des cas de Covid-19
rapportés cette semaine et 90% des décès enregistrés durant le même laps de
temps ont touché les personnes non vaccinées. Les autorités affirment que si le
rythme quotidien de vaccination reste similaire d’ici la fin de l’année, la
Roumanie aura jusqu’à la fin 2021, 8,5 millions de personnes immunisées contre
le coronavirus âgés de plus de 12 ans. Un taux de vaccination insuffisant, s’alertent
les autorités. Afin de mieux lutter contre la quatrième vague pandémie, les
responsables roumains ont offert au Ministère de la Santé une enveloppe
supplémentaire de plus de 330 millions de lei, soit plus de 66 millions d’euros.
L’argent provient des réserves du Gouvernement et sera utilisé pour acheter des
antiviraux et pour financer des programmes nationaux de santé. Pendant que le
système médical de Roumanie est mis à dure épreuve en raison du nombre
important de cas graves et du surpeuplement des hôpitaux, encore un drame a
frappé cette semaine la Roumanie. Un
nouvel incendie s’est déclaré dans un hôpital Covid de Ploiesti, en faisant
deux morts dans les rangs des patients et en blessant une infirmière. Ce n’est
pas le premier incident de ce type qui se produit dernièrement dans les
hôpitaux roumains. En octobre, sept patients sont morts dans un incendie à l’Hôpital
de Maladies Infectieuses de Constanta. Antérieurement, à Piatra Neamt, 10 malades
ont trouvé la mort dans le feu éclaté à l’hôpital où ils étaient hospitalisés. Et
puis à Bucarest, 4 personnes hospitalisées dans des unités Covid sont également
décédées dans un incendie déclenché à l’Hôpital Matei Bals.
Les élèves sont rentrés en classe
Deux sur trois millions d’élèves
du milieu scolaire et préscolaire de Roumanie sont rentrés dans les salles de
classe, lundi dernier, après deux semaines de vacances imposées par le
ministère de l’Education sur toile de fond de la hausse sans précédent des
infections au coronavirus. Il existe toutefois une condition essentielle pour
qu’un établissement scolaire puisse organiser des cours en présentiel : il faut
qu’au moins 60% de son personnel soit vacciné. Sinon, les cours sont dispensés
en ligne. Le chef de la campagne de vaccination, Valeriu Gheorghita, avoue que
la reprise des cours dans les salles de classe fera croître le risque de tomber
malade et favorisera la croissance de cas, mais il est tout aussi persuadé que
les enfants ont besoin d’apprendre en présentiel ; c’est donc aux adultes de
leur offrir la sécurité dont ils ont besoin à l’école.A son tour, le ministre par
intérim de l’Education, Sorin Cîmpeanu, affirme que les nouvelles conditions
dans lesquelles les écoles ont rouvert, malgré les controverses suscitées, ont
stimulé davantage d’enseignants à se faire vacciner. Enfin, pour rattraper la
matière scolaire perdue durant les vacances forcées, le ministère de
l’Education a changé la structure de cette année scolaire et a raccourci les
vacances d’hiver pour les élèves de collège et de lycée.
Inflation record en Roumanie
En Roumanie, l’inflation ne cesse de croître, dépassant
de loin les prévisions et causant les plus grandes hausses de prix que le pays
ait connu ces dernières années. Dans son rapport annuel sur l’inflation publié
ce jeudi, la Banque Nationale de Roumaniefait savoir que le taux annuel d’inflation approchait les
8 % au mois d’octobre, soit son niveau le plus élevé des 13 dernières années.En décembre, le taux d’inflation devrait atteindre les
7,5 %, pour se tempérer jusqu’à 5,9 % vers la fin de l’année prochaine. Les
hausses des tarifs de l’énergie et des combustibles ont causé des majorations
de prix qui ne cesseront de croître avant la moitié de l’année prochaine,
estiment encore les spécialistes de la Banque Centrale. Le porte-parole de la
Banque Centrale, Dan Suciu, a déclaré pour Radio Roumanie que la poussée de
l’inflation et les hausses importantes des prix ont déjà eu lieu, les
variations à suivre n’étant plus significatives. « La grande croissance est déjà
derrière nous. Cela ne veut pas dire que dorénavant les prix commenceront à
baisser. Probablement, il y aura encore des hausses de prix, mais elles seront
marginales ».
Dans ce contexte, la Banque nationale de Roumanie a
décidé mardi dernier de majorer son taux directeur et le taux d’intérêt à payer
par les banques qui souhaitent contracter des crédits auprès d’elle, tout cela
dans une tentative de garder sous contrôle l’inflation galopante.
Pourparlers roumano-américains à Washington
En début de semaine, le chef de la diplomatie roumaine,
Bogdan Aurescu, se trouvait à Washington afin de renforcer la coopération avec
les Etats-Unis en matière de sécurité. L’occasion pour le ministre roumain
d’attirer l’attention, sur les conflits toujours sans solution en mer Noire.
« Cela fait plus de deux décennies que Bucarest plaide à Washington pour
l’importance de la sécurité en mer Noire, en tant que partie intégrante de la
sécurité transatlantique », a rappelé Bogdan Aurescu devant le Conseil
Atlantique. Il s’est aussi entretenu avec le secrétaire américain d’Etat,
Anthony Blinken, plaidant pour une présence renforcée de l’armée américaine
dans la région de la mer Noire et en Roumanie. Les deux pays ont aussi
reconfirmé leur engagement de consolider leur Partenariat stratégique, à
commencer par la coopération militaire, jusqu’à la coopération dans d’autres
domaines, tels la politique, l’économie, l’énergie et les relations
interhumaines. Qui plus est, Bogdan Aurescu a réitéré à cette occasion
l’intérêt de Bucarest, en tant que partenaire stratégique de Washington, de
faire des progrès concrets en ce qui concerne l’accès de la Roumanie au
programme Visa Waiver, qui supprime les visas pour les ressortissants roumains
qui voyagent aux Etats-Unis.(Trad.
Ioana Stancescu, Valentina Beleavski)