La semaine du 7 au 13 octobre 2024
14 candidats aux élections présidentielles/ L’adhésion à l’espace Schengen de nouveau à l’agenda européen/ La Roumanie achète quatre radars de haute puissance de production américaine/ Décisions économiques et changements législatifs à Bucarest/ Sommet du Patrimoine culturel européen à Bucarest. Voici les sujets ayant dominé l’actualité roumaine cette semaine.
Daniela Budu, 13.10.2024, 10:30
14 candidats aux élections présidentielles
Le Bureau électoral central a annoncé jeudi la liste finale des candidats aux élections présidentielles roumaines de cette année. 10 candidats soutenus par des partis politiques et quatre indépendants sont en lice pour la plus importante fonction de l’Etat. Le Bureau électoral central a réalisé par tirage aux sorts, l’ordre selon lequel les candidats figureront sur les bulletins de vote au premier tour. En première place sur le bulletin de vote se trouve Elena Lasconi de l’Union Sauvez la Roumanie, suivie de George Simion de l’Alliance pour l’Unité des Roumains. L’actuel premier ministre social-démocrate Marcel Ciolacu est en troisième position alors que l’actuel Président du Sénat, le libéral Nicolae CIuca se trouve en quatrième position. Il est suivi par Kelemen Hunor de l’Union démocrate magyare de Roumanie et par l’indépendant Mircea Geoana. La candidature à la présidence de la leader du parti S.O.S. România, Diana Şoşoacă, a été invalidée par les juges de la Cour Constitutionnelle. Ceux-ci ont motivé leur décision en affirmant que le discours politique de Diana Şoşoacă met en doute et traite avec mépris l’obligation de respecter la Constitution tout en exhortant au changement des fondements démocratiques de l’Etat. De son côté la candidate a taxé d’abusive la décision de la Cour Constitutionnelle de Roumanie. Le premier tour des élections présidentielles est prévu pour le 24 novembre et le deuxième pour le 8 décembre. La campagne électorale débutera officiellement le 25 octobre.
L’adhésion à l’espace Schengen de nouveau à l’agenda européen
L’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l’espace Schengen avec leurs frontières terrestres a de nouveau figuré à l’agenda des ministres européens de l’Intérieur réunis à Luxembourg. L’Autriche est l’unique Etat qui s’y oppose encore a l’adhésion complète des deux états, mais le ministre autrichien de l’Intérieur, Gerhard Karner, affirme que les débats vont bon train. Présent au Conseil Justice et Affaires Intérieures, le ministre roumain de l’Intérieur, Cătălin Predoiu, a réaffirmé que la Roumanie remplissait tous les critères d’adhésion. Cătălin Predoiu:
« La Roumanie est prête de tous les points de vue d’adhérer à Schengen aussi avec les frontières terrestres. Nous avons rempli toutes les conditions et le processus d’adhésion avec les aéroports s’est très bien déroulé. Les chiffres illustrent clairement combien nous avons réduit la migration clandestine » a déclaré Cătălin Predoiu.
La Commissaire européenne aux Affaires Intérieures, Ylva Johansson, affirme que l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie figurera à nouveau à l’ordre du jour du Conseil en décembre et d’ici là les négociations se poursuivront. « La Roumanie et la Bulgarie ont rempli toutes les conditions et ont fait plus que le nécessaire et je suis très optimiste. J’espère que cette décision sera prise au plus vite, pendant que je suis en poste », a déclaré la responsable européenne.
La Roumanie achète quatre radars de haute puissance de production américaine.
Le système Sentinelle est capable de détecter une large palette d’objets aériens et augmentera de manière significative la capacité de dissuasion et de défense contre les menaces potentielle de la Roumanie. Les radars de dernière génération compléteront les capacités de défense aérienne du pays, notamment pour ce qui est de la détection précoce des drones, des menaces qui se manifestent à proximité des frontières nationales dans le contexte de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, a déclaré le ministre roumain de la Défense, Angel Tîlvăr. D’ailleurs, celui-ci a fait cette semaine une visite dans les Balkans de l’Ouest au début d’une nouvelle rotation d’une grande partie des détachements militaires roumains déployés à Priştina, au Kosovo, et à Sarajevo, en Bosnie et Herzégovine. Le début du mandat de la Roumanie au commandement de la mission EUFOR constitue une reconnaissance du professionnalisme et de l’engagement des militaires roumains pour cette importante mission, a affirmé le ministre roumain à Sarajevo, où il a rencontré les équipes de commandement des structures de l’UE et de l’OTAN ainsi que les militaires roumains qui réalisent des missions en Bosnie Herzégovine. A Priștina, Angel Tîlvăr a assuré que la Roumanie était prête à honorer ses obligations pour le maintien de la sécurité dans les Balkans de l’Ouest. Il a rencontré l’équipe de commandement de l’opération de l’OTAN de maintien de la paix KFOR, à laquelle la Roumanie contribue de manière significative ainsi que les militaires roumains en mission sur ce théâtre d’opérations. Également dans le contexte de la sécurité dans la région, la ministre roumaine des Affaires Etrangères, Luminiţa Odobescu, a participé mercredi au Sommet Ukraine – Europe du sud-est à Dubrovnik, évènement dans le cadre duquel les Etats participants ont adopté une déclaration commune sur « l’engagement collectif de soutien pluridimensionnel à l’Ukraine. »
Décisions économiques et changements législatifs à Bucarest
Le gouvernement roumain a décidé de permettre les importations d’œufs et de viande de poulet d’Ukraine, uniquement si ces produits respectent les normes de l’Union européenne. Cette décision intervient alors que les éleveurs roumains de volailles ont fait savoir aux autorités que de tels produits à bas prix provenant du pays voisin avait pénétré sur le marché roumain, même s’ils ne remplissent pas les normes de l’UE. L’exécutif de Bucarest a également adopté deux mesures visant à soutenir les producteurs agricoles autochtones touchés par la sécheresse : des compensations financières et la suspension du remboursement des crédits actuels et restants jusqu’en août 2025. Par ailleurs, cette semaine également, le Parlement de Bucarest a durci les peines pour les personnes accusées de traite d’être humain sur toile de fond d’une hausse de la criminalité dans ce domaine. C’est pourquoi la Chambre des députés a adopté en tant que chambre décisionnelle un projet législatif qui punit d’une peine allant de 7 à 15 ans de prison ferme tous ceux qui déterminent, facilitent ou profitent de la prostitution pratiquée par une ou plusieurs mineures. Qui plus est, l’Etat accordera de l’assistance juridique gratuite ainsi que des compensations financières aux victimes d’abus.
Sommet du Patrimoine culturel européen à Bucarest.
La Capitale roumaine, Bucarest, a accueilli du 6 au 8 octobre le Sommet Européen du Patrimoine culturel, l’événement consacré au patrimoine culturel le plus important de toute l’UE. Un autre événement du domaine culturel que la ville de Bucarest a accueilli a été la remise des prix « Europa Nostra 2024 ». Les spécialistes du secteur ont évoqué les politiques de financement et les projets de restauration et de protection du patrimoine. Une soixantaine d’organisations non-gouvernementales et professionnelles ont signé un mémorandum de protection du patrimoine culturel roumain. Le document prévoit cinq mesures urgentes pour améliorer le cadre légal et pour mettre en valeur le patrimoine.