La semaine du 7 au 13 mai 2018
Le 9 Mai et ses 3 significations pour la Roumanie
România Internațional, 12.05.2018, 13:30
Le 9 Mai est trois fois symbolique pour les Roumains. C’est d’abord la date de l’indépendance d’Etat de la Roumanie, proclamée en 1877, la victoire de la coalition des Nations unies sur l’Allemagne nazie et de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Enfin, le 9 mai, c’est aussi la Journée de l’Europe. Dans le cadre d’une réception tenue mercredi, le président Klaus Iohannis a déploré le fait qu’à Bucarest, certains politiciens mettent en question le rôle et l’importance de l’Union, ignorent les bénéfices de l’appartenance à ce projet et suggèrent que la Roumanie aurait un sort meilleur en dehors de la famille européenne. Dans un communiqué, la première ministre Viorica Dancila affirme à son tour que la Roumanie croit au projet européen et agit pour le soutenir et le développer. Le niveau de vie de Roumains a progressé constamment depuis l’adhésion du pays à l’espace communautaire, il y a 11 ans, souligne pour sa part Angela Cristea, cheffe de la représentation de la Commission européenne à Bucarest. Néanmoins, la Roumanie doit poursuivre ses efforts pour faire lever le Mécanisme de coopération et de vérification par lequel Bruxelles surveille la situation de la justice roumaine.
Accord entre le gouvernement et les syndicats du secteur sanitaire
Après plusieurs protestations spontanées dans les établissements hospitaliers du pays, maints rounds de négociations entre le gouvernement et les syndicats du secteur et une grève d’avertissement de deux heures, le personnel sanitaire a décidé de renoncer à la grève générale prévue le 11 mai. Aux termes de l’accord signé par les représentants des syndicats et ceux de l’Exécutif, tous les employés dont les revenus nets ont baissé par rapport au mois de février devraient recevoir des compensations financières. La ministre de la Santé, Sorina Pintea, a fait savoir que le gouvernement allait procéder à une nouvelle modification de la loi des salaires dans le secteur public. Ces modifications ne concerneront que la manière doctroyer les compléments de rémunération, a déclaré la ministre de lEmploi, Lia Olguţa Vasilescu. Elle a également précisé que le service de garde hospitalier effectué par les médecins et les infirmiers ne sera plus concerné par le plafonnement à 30% des suppléments de salaire. Toutefois, de lavis des analystes, cet accord nest pas à même de guérir les maladies chroniques dont souffre le système sanitaire roumain: établissements hospitaliers vieux, équipements vétustes, pénurie de médicaments parfois vitaux pour le traitement des patients, personnel médical insuffisant ou manquant dintérêt et des fois même hostile à légard des patients.
Disputes entre le rpésident et lexécutif au sujet des résultats financiers
Le président roumain Klaus Iohannis a demandé à nouveau, lundi, la démission de la première ministre sociale-démocrate, Viorica Dancila, invoquant cette fois – ci ce qu’il appelle « la série de contre-performances de l’actuel Exécutif ». Après la publication de l’exécution budgétaire au premier trimestre de l’année en cours, le président a affirmé que le budget national était soumis à une énorme pression, sur fond de croissance des dépenses totales et estimé que l’évolution des finances publiques étaient « tout à fait insatisfaisante ». Il a sévèrement critiqué la coalition gouvernementale au pouvoir, précisant qu’elle avait négligé des investissements importants et qu’elle n’avait pas réussi à traduire par une hausse des revenus la croissance économique du pays, qui s’est élevée à 7% en 2017. Klaus Iohannis: “Au bout de près d’une année et demie de gouvernance sociale-démocrate et cette phase extrêmement discutable des sois-disant hausses salariales, on ne voit ni auto-routes, ni écoles, ni hôpitaux. Au fait, le Parti social-démocrate met en gage l’avenir du pays. Il augmente les salaires et les pensions de retraite, tout en négligeant les investissements importants dans l’infrastructure ou d’autres qui s’avèrent nécessaires” .
En réplique, l’Exécutif affirme que les paramètres économiques du pays sur le premier trimestre de 2018 enregistrent une hausse par rapport à la même époque de 2017. Le vice premier-ministre, Viorel Ştefan, a quant à lui, déclaré que les recettes du budget de l’Etat ont augmenté de près de 12%, tandis que les investissements ont doublé, par comparaison avec la période similaire de l’année dernière.
Le Gala de lUNITER
Les metteurs en scène Mihai Măniuţiu et Yuri Kordonski et les comédiens Mariana Mihuţ et Victor Rebengiuc sont les grands gagnants du Gala des Prix de l’UNITER, Union théâtrale de Roumanie. En 2018, l’événement a eu lieu dans la ville transylvanienne d’Alba Iulia (centre) — lieu symbolique de la Grande Union des provinces historiques roumaines d’il y a un siècle. Rambuku du Norvégien Jon Fosse, adapté par Anca Măniuţiu et mis en scène par Mihai Măniuţiu, a été déclaré le meilleur spectacle de 2017. Le gagnant à la catégorie meilleure mise en scène a été le Russe Yuri Kordonsky, pour le spectacle L’Incroyable et triste histoire de la candide Erendira et de sa grand-mère diabolique, de Gabriel Garcia Marquez. Les grands comédiens Victor Rebengiuc et Mariana Mihuţ ont été récompensés pour leurs rôles du spectacle Le Roi se meurt, d’Eugène Ionesco, mis en scène par Andrei et Andreea Grosu, respectivement Bérenger Ier et la Reine Marguerite. La Songe d’une nuit d’hiver de Tudor Muşatescu a été sacré meilleur spectacle de théâtre de télévision. Le meilleur spectacle de théâtre radiophonique a été considéré Ovide, l’exilé du Pont Euxin, une production de Radio Roumanie d’après un scénario d’Emil Boroghină. Le prix de la meilleure pièce roumaine de l’année 2017 a été accordé à Daniel Oltean pour la pièce 50 secondes. L’UNITER a décerné son prix d’excellence au comédien Horaţiu Mălăele.
Audition du ministre roumain des Affaires étrangères au parlement au sujet du déménagement de l’ambassade d’Israël
Le mémorandum concernant le déménagement de l’ambassade de Roumanie d’Israël, de Tel Aviv à Jérusalem, a été discuté au gouvernement le mois dernier et envoyé à la Présidence à peine après son approbation par l’Exécutif, a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Teodor Meleşcanu. Il a été auditionné, mercredi, par la Commission de politique étrangère de la Chambre des députés au sujet du mémorandum, qui a donné lieu à un conflit entre le président et le gouvernement. Selon la loi, le chef de l’Etat est le seul qui peut décider de muter une ambassade d’une ville à une autre, et Klaus Iohannis s’est montré mécontent de ce que des affirmations sur ce sujet se soient fait jour dans l’espace public, comme si la décision avait été prise. M Meleşcanu a affirmé que le document n’était pas classé secret, mais qu’il comprenait des informations non publiques et c’est pourquoi il avait un caractère confidentiel. Teodor Meleşcanu:
« Notre préoccupation, c’est de procéder à une analyse aussi sérieuse que possible au sujet des implications juridiques, politiques, économiques et autres d’un déménagement de l’ambassade de Roumanie à Jérusalem et de fournir les arguments nécessaires aux décideurs politiques, qui sont le parlement, le président et le premier ministre, en vue de l’adoption d’une décision commune. »
M Meleşcanu a reconnu qu’il n’était pas exclu que les discussions sur le déménagement de l’ambassade affectent la candidature de la Roumanie en tant que membre non permanent au Conseil de sécurité entre 2020 et 2021.
Trad.: Ligia et Mariana