La semaine du 7 au 12 décembre 2015
David Cameron, en visite à Bucarest
Florentin Căpitănescu, 12.12.2015, 13:30
David Cameron, en visite à Bucarest
Le premier ministre britannique David Cameron a effectué cette semaine une visite officielle en Roumanie. Il s’est entretenu à Bucarest avec le président roumain Klaus Iohannis sur les manières à renforcer le partenariat stratégique bilatéral, le chef de l’Etat roumain estimant que la dimension militaire et de sécurité y jouaient un rôle majeur. Bucarest et Londres ont des relations bilatérales importantes et souhaitent renforcer et développer ce partenariat, a encore déclaré le président roumain Klaus Iohannis à l’issue de son entretien avec le premier ministre britannique. Pour sa part, David Cameron a rappelé que la Grande Bretagne et la Roumanie étaient partenaires au sein de l’UE et de l’OTAN et de bons partenaires d’affaires, les échanges commerciaux entre les deux pays se chiffrant l’année dernière à 3,5 milliards d’euros. Selon le premier ministre britannique, les Roumains ont une contribution importante au développement de la Grande Bretagne, dans des secteurs importants, tels que les finances, les sciences ou la médecine. Il a mentionné toutefois la pression que la libre circulation au sein de l’UE imposait à son pays. A son tour, le président roumain a souligné que la grande majorité des ressortissants roumains vivant au Royaume-Uni étaient très bien intégrés dans la société britannique et contribuaient, par les taxes et impôts qu’ils paient, à l’économie de ce pays. Une idée partagée par le premier ministre Dacian Ciolos, selon lequel « les Romains qui se rendent au Royaume-Uni le font pour travailler et s’acquittent de leurs obligations fiscales ».
Le budget d’Etat et de la sécurité sociale
Le budget d’Etat pour 2016 et celui de la sécurité sociale ont été un défi majeur cette semaine pour le nouveau cabinet de technocrates de Bucarest du premier ministre Dacian Ciolos. Si les partis parlementaires se sont dits satisfaits en général du projet de budget, les représentants de la société civile et plusieurs institutions, dont le Conseil Fiscal, n’ont pas caché leur mécontentement, dénonçant le fait d’avoir été consultés trop tard, ou le fait que les deux documents ne respectaient pas les règles fiscales. Dans la variante proposée par le gouvernement Ciolos, l’Education, la Santé, la Défense et le ministère de l’Intérieur recevront le plus d’argent l’année prochaine, alors que les budgets des ministères du Travail et des Transports seront réduits. Le document a été conçu conformément à un niveau maximal du déficit de 3% du PIB, tel qu’il est admis par l’UE, et à une croissance économique estimée à 4%. Les projets des deux budgets ont déjà été envoyés au Parlement, qui doit se prononcer là-dessus la semaine prochaine.
Décisions prises par le Conseil suprême de défense de la Roumanie.
Près de 1200 militaires et plus de 1500 gendarmes roumains prendront part, l’année prochaine, à des missions à l’étranger de l’OTAN, l’UE, l’OSCE et l’ONU. La décision a été prise jeudi à la réunion du Conseil suprême de défense de la Roumanie, qui a eu lieu sous la direction du chef de l’Etat, Klaus Iohannis. C’est la première réunion à laquelle ont également pris part des membres du cabinet technocrate dirigé par Dacian Cioloş. A l’occasion, ont été approuvés le Guide de la Stratégie nationale de défense du pays pour la période 2015-2019 et la Stratégie 2015-2019 du Service roumain de renseignements. Selon l’Administration présidentielle, les membres du Conseil ont constaté que les institutions roumaines responsables ont appliqué les sanctions internationales instituées, entre octobre 2014 et septembre 2015.
La lutte contre la corruption se poursuit
Ces derniers jours, la Direction nationale anticorruption (DNA) a prouvé une fois de plus que ce n’était pas par hasard qu’elle était devenue l’institution la plus crédible de l’ensemble de l’administration roumaine. Cette semaine les procureurs ont ouvert un nouveau dossier portant sur des restitutions frauduleuses de propriétés visant ce que l’on appelle «La mafia des rétrocessions » de Roumanie. Parmi les personnes impliquées mentionnons le directeur du journal Evenimentul zilei, Dan Andronic, le controversé homme d’affaires Remus Truică, ancien conseiller du premier ministre Adrian Nastase au début des années 2000. Les deux ont été retenus par les procureurs anticorruption, étant accusés d’avoir commis plusieurs faits de corruption et organisé un groupe criminel dans une affaire de restitutions illégales. Le préjudice provoqué a été estimé à 136 millions d’euros. Dans un autre dossier, la Haute Cour de Cassation et de Justice a décidé cette semaine que plusieurs hommes politiques soient placés sous contrôle judiciaire. Parmi eux – le libéral Ioan Oltean, un vétéran de la politique post-communiste, le député libéral Cătălin Teodorescu, ainsi que l’ancienne directrice de l’Autorité nationale chargée de la restitution des propriétés, Crinuta Dumitrean. Tous les trois font l’objet d’une enquête portant sur des dédommagements illégaux de plus de 20 millions d’euros accordés par l’Autorité mentionnée à un homme d’affaires.
Démographie à la baisse
En 2014 la population de la Roumanie a baissé en – dessous du seuil de 20 millions d’habitants, soit un niveau similaire à celui des années 1960. Selon l’Institut National de la Statistique, l’année dernière, la population de la Roumanie a baissé de 80.000 personnes auxquelles s’ajoutent 40.000 personnes qui ont émigré, un nombre équivalent à la disparition annuelle de deux petites villes. Selon le président de l’Institut national de la Statistique, Tudorel Andrei, si avant 2013, le nombre des habitants de la Roumanie baissait principalement en raison de la migration, ces dernières années c’est la baisse du taux de natalité qui a contribué largement à cette situation.