La semaine du 6 au 12 juillet
Face à une recrudescence des cas de contamination au nouveau coronavirus, les autorités roumaines lancent un appel à la responsabilité citoyenne
Leyla Cheamil, 11.07.2020, 00:02
Face à une recrudescence des cas de contamination au nouveau coronavirus, les autorités roumaines lancent un appel à la responsabilité citoyenne
Suite à la hausse alarmante du nombre de cas de contamination au nouveau coronavirus, le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, a appelé jeudi toutes les institutions fondamentales de l’Etat à collaborer étroitement afin de protéger la vie et la santé des Roumains. « Le virus est réel, il n’a pas de couleur politique, ne peut pas être interdit par la loi et ne disparait pas si on nie son existence », a fait savoir le leader roumain. Suite à la multiplication inquiétante du nombre de cas de Covid, le premier ministre Ludovic Orban a appelé à la mobilisation générale les autorités responsables de vérifier le respect des restrictions. Les médecins ont affirmé que cette recrudescence des cas est une conséquence directe du non-respect des mesures de protection, c’est pourquoi le chef du cabinet de Bucarest a demandé des sanctions drastiques pour tous ceux qui les ignorent.
Les médecins soulignent de nouveau les trois règles d’or à faire respecter par la population : le port du masque, la distanciation sociale et l’hygiène des mains. Entre temps, les parlementaires roumains ont débattu et voté dernièrement un projet de loi adopté antérieurement par le gouvernement et portant sur la mise en place d’un paquet de mesures sanitaires en cas de risque épidémiologique élevé. Le social- démocrate Nicusor Halici, à la tête de la Commission juridique de la Chambre des députés, a affirmé que le projet devait être harmonisé avec la décision de la Cour constitutionnelle et répondre au contexte présent et futur et aux situations de risque potentiel. Le député libéral Ioan Cupsa a précisé à son tour que l’adoption d’un tel projet de loi marquait un moment de solidarité au sein du Parlement. La Roumanie a besoin d’une classe politique responsable, a déclaré pour sa part le député USR Ionut Mosteanu, en affirmant que les sociaux-démocrates aussi bien que les libéraux devraient faire des efforts pour l’électorat, non seulement remporter ses voix.
Le projet de loi a bénéficié également du soutien des parlementaires de l’Union démocrate magyare de Roumanie et du Parti du Mouvement populaire. Présent aux débats, le secrétaire d’Etat au ministère des l’Intérieur, Raed Arafat, a affirmé que le principal but de ce projet d’acte normatif était de mieux protéger la communauté, et de permettre la mise en place des mesures sanitaires de prévention et de lutte contre le risque épidémiologique et biologique. Aux termes du nouveau document, le consentement des personnes contaminées est nécessaire avant d’appliquer des soins médicaux, tandis que la quarantaine dans des espaces spécialement aménagés par les autorités se fera seulement si les personnes concernées affirment ne pas pouvoir s’auto-isoler correctement à domicile. Par ailleurs, le détachement des médecins pendant l’état d’alerte sera permis, tout comme la contestation des mesures de quarantaine et de confinement.
Rappelons-le, lundi, le Gouvernement a adopté un projet pour mettre en place une série de mesures sanitaires en cas de risque épidémiologique et biologique après que la Cour constitutionnelle eut déclaré inconstitutionnels les textes de loi sur la quarantaine et l’hospitalisation obligatoire. La Cour a motivé sa décision en affirmant que ces documents manquaient de clarté et de prédictibilité, avaient un caractère d’incertitude et étaient difficiles à anticiper ; en plus, ils ne garantissaient pas le respect de certains droits et libertés fondamentales. Selon la Cour, la mise en place, en Roumanie, de la quarantaine par ordonnance d’urgence prive les citoyens de liberté et limite leurs droits fondamentaux.
L’économie roumaine se contractera de 6% cette année, avant une reprise à partir de l’année prochaine, estime la Commission européenne
L’économie roumaine pourrait connaître une contraction de 6% cette année avant une croissance positive, en 2021, avec une progression estimée à 4%, affirme la Commission européenne dans ses Prévisions économiques d’été rendues publiques mardi dernier. Les risques à l’adresse des perspectives de croissance économique pourraient, toutefois, être revus de manière défavorable. Si une deuxième vague pandémique frappe la Roumanie ou un de ses principaux partenaires commerciaux, le redressement économique risque d’être retardé. A tout cela s’ajoute la manière dont les autorités locales arrivent à gérer les craintes quant à la trajectoire fiscale d’avant la pandémie qui risque de porter atteinte à la confiance des investisseurs, en débouchant sur des coûts de financement plus élevés et sur une croissance ralentie. Quant au taux d’inflation, il devrait se monter à 2,5% en 2020 et à 2,8% en 2021, suite au redressement de la demande. Selon les nouvelles prévisions, l’économie européenne connaîtra une plongée supérieure à 8% cette année, avant un redressement partiel l’année prochaine. Le commissaire européen chargé de l’Economie, Paolo Gentiloni, a affirmé que l’un des problèmes majeurs, c’est l’incertitude pour l’avenir, causée par le coronavirus. Et lui d’ajouter que la réponse politique fournie partout en Europe a contribué à atténuer le choc pour les citoyens, mais la situation continue à provoquer des divergences, des inégalités et une insécurité croissante.
La Roumanie dénonce les conditions de concurrence déloyale du nouveau paquet Mobilité
Selon les autorités roumaines, une partie des normes du Paquet mobilité 1, adopté mercredi par le Parlement européen après des négociations avec les autres institutions européennes, sont discriminatoires pour les entreprises de transport de Roumanie. La Commission européenne a annoncé des études d’impact relatives aux prévisions, mais le paquet entrera bientôt en vigueur, après sa publication au Journal officiel de l’Union. La commissaire européenne aux Transports, la Roumaine Adina Valean, a déclaré que les autorités roumaines avaient le droit d’attaquer les dispositions qui portent atteinte aux objectifs du Pacte vert et à la concurrence sur le marché unique. La Roumanie et d’autres pays tels la Lettonie, la Lituanie, la Pologne ou la Hongrie ont affirmé qu’aux termes des normes révisées, leurs transporteurs nationaux seront discriminés par rapport à ceux d’Europe centrale et occidentale. Les nouvelles règles obligent les camions, même vides, à retourner au centre opérationnel de l’entreprise toutes les huit semaines. (trad. Ioana Stancescu)