La semaine du 5 au 11 septembre 2022
Mihai Pelin, 11.09.2022, 12:41
Une page de l’histoire se tourne
La classe politique roumaine se joint
à l’ensemble de la communauté internationale pour exprimer sa peine suite au
décès de la Reine Elisabeth 2, qui s’est éteinte jeudi soir à l’âge de 96 ans.
Son règne, qui a duré plus de 70 ans, le plus long de l’histoire anglaise, a
marqué le destin de plusieurs générations de sujets, ainsi que notre Histoire à
tous. Monarque constitutionnel, elle a régné sans gouverné, et a connu tout au
long de sa vie 15 premiers ministres britanniques différents, du légendaire W. Churchil
à la récente Liz Truss, ainsi que 14 présidents américains, de Harry Truman à
Joe Biden. Toujours tendues, les relations entre Londres et Moscou ont été,
tout au long de ses 70 ans de règne, gérées depuis le Kremlin par toute une
série de dirigeants soviétiques et post-soviétiques, allant du tyran
Bolchévique Joseph Staline au président imprévisible V. Poutine. Le décès de la
Reine Elizabeth 2 marque la fin d’une ère. Son fils aîné monte sur le trône à
l’âge de 73 ans, sous le nom de Charles III. La presse roumaine qualifie le roi
Charles III de grand ami de la Roumanie, où le roi s’est régulièrement rendu au
cours des vingt dernières années. Fasciné par les traditions du sud de la
Transylvanie, aussi bien roumaines que saxonnes, le nouveau monarque britannique a largement
contribué à leur conservation et leur popularisation. Il est d’ailleurs
propriétaire des plusieurs maisons et terrains dans la région.
Nouvelle année scolaire, mêmes problèmes
Près de trois millions d’écoliers et de lycéens de Roumanie
sont de retour aujourd’hui dans les bancs des écoles. La nouvelle année scolaire propose plusieurs nouveautés,
décidées par le ministère de l’Education nationale. Les deux semestres seront
remplacés par cinq modules d’enseignement, qui alterneront avec cinq périodes
de vacances. Les évaluations de fin de semestre ne seront plus obligatoires et
les moyennes semestrielles à chaque matière seront remplacées par une seule moyenne
annuelle. Une autre modification adoptée cette année vise l’élimination des
règles gérant le processus d’élimination des élèves des écoles, vu que
l’enseignement primaire et secondaire est obligatoire en Roumanie. Cette
mesure demeure valable dans le cas de l’enseignement supérieur, qui est
facultatif. Ces nouveautés ne constituent qu’une partie du paquet de réformes
promues par Sorin Cîmpeanu, ministre libéral de l’éducation du gouvernement de
la coalition composée par le Parti social démocrate, le Parti national libéral
et l’Union démocrate magyare de Roumanie. Ce dernier est contesté par les
professionnels du système, des académiciens jusqu’aux enseignants des petites
villes et des présidents des universités jusqu’aux associations d’élèves. Des
pétitions qui lui demandent la démission ont réuni assez rapidement des
dizaines de milliers de signatures. A
cause de la pauvreté, 35% des adolescents ne se permettent pas de s’acheter
toutes les fournitures scolaires et les livres qui leur sont nécessaires. Un parent
sur dix est obligé à retirer au moins un enfant de l’école, temporairement ou
définitivement, afin de pouvoir boucler ses fins de mois. La moitié des
enseignants affirment être découragés par le manque d’implication des parents
dans l’éducation de leurs enfants. 65% d’entre eux exigent l’allocation de
fonds supplémentaires pour les laboratoires scolaires et pour les espaces
consacrés aux activités sportives.
Blue Air dans le rouge
5 millions de lei, soit un million d’Euros, c’est le budget
alloué par le gouvernement de Bucarest pour couvrir les dépenses du
rapatriement avec l’aide de la compagnie aérienne nationale Tarom des Roumains qui
étaient bloqués à l’étranger suite à la décision de mardi de la compagnie low
cost Blue Air de suspendre temporairement ses vols. Une somme qui devra être
intégralement récupéré par l’opérateur, a précisé le Premier ministre Nicolae
Ciuca. Près de 3000 voyageurs ont fait appel aux services consulaires pour
obtenir l’appui de l’Etat roumain. Le ministère des Transport a mobilisé la
compagnie aérienne nationale Tarom afin de pouvoir rapatrier ceux qui le
souhaitaient. Blue Air a décidé la suspension de ses vols jusqu’au lundi 12
septembre suite à la décision de l’Administration du fond de l’environnement du
gouvernement roumain de bloquer ses comptes à cause d’une dette s’élevant a
plus de 28 millions de lei. Selon Blue Air, la suspension des vols pendant
une semaine implique l’annulation de plus de 400 vols, totalisant 54 000
billets d’avion. L’institution a sanctionné la compagnie a plusieurs reprises
cette année, provoquant ainsi l’annulation de nombreux vols.
La motion contre Virgil
Popescu enfin rejetée
Le parti d’opposition Union Sauvez la Roumanie a critiqué l’activité du
ministre de l’Energie, Virgil Popescu contre lequel il avait annoncé une motion
simple. Motion qui a été rejetée par le Chambre des députés de Bucarest. Le
dirigeant du parti USR, Cătălin Drulă, estime que les mesures de
plafonnement et de compensation du prix du gaz et de l’électricité mettent en
difficulté les entreprises roumaines, menacent des milliers d’emplois et
affaiblissent la sécurité énergétique de la Roumanie, le tout dans un contexte
international difficile. « Popescu manque d’énergie dans son ministère
depuis trois ans », a-t-il ajouté avec sarcasme. Le Ministre en question a
rejeté toute accusation et a qualifié la démarche de l’USR de populiste. Il
soutient que le nouveau mécanisme permettra d’éviter la spéculation dans le
domaine.
Pourparlers au sommet roumano-
hongrois
En visite
officielle à Bucarest, la cheffe de l’Etat hongrois, Katalin Novac a assuré du
soutien de son pays aux efforts déployés par la Roumanie pour intégrer l’Espace
Schengen. Nous sommes voisins et souhaitons apaiser les tensions, non pas les
amplifier, a affirmé la présidente hongroise. Et elle d’avouer que même si la
Roumanie et la Hongrie ne partagent toujours les mêmes opinions, l’important est
de pouvoir dialoguer et s’écouter réciproquement. Pour sa part, le chef de
l’Etat roumain a fait part de la disponibilité des autorités de Bucarest de
collaborer avec celles de l’Etat voisin. La Roumanie respecte les droits de
toutes les minorités nationales qui ont des représentants au Parlement, a
précisé Klaus Iohannis. Concentrée dans le centre et l’ouest du pays, la
minorité magyare de Roumanie recense quelque 1 million 200.000 personnes, soit
6% de la population roumaine. L’UDMR a fait partie depuis 1996 et jusqu’à
présent dans de nombreux gouvernements de coalition, aussi bien de gauche ou de
droite.