La semaine du 5 au 11 août 2019
L’enquête sur les crimes de Caracal se poursuit
Daniela Budu, 10.08.2019, 13:17
L’enquête sur les crimes de Caracal se poursuit
Les enquêteurs roumains ont continué, cette semaine aussi, les fouilles au logement de Caracal (sud) de Gheorghe Dincă, celui qui a déclaré, après avoir été retenu voici deux semaines, avoir tué deux adolescentes de 15 et 18 ans. Plusieurs personnes ont été auditionnées et des perquisitions informatiques ont été pratiquées sur certains supports de stockage. Toute une série de manquements inexcusables dans l’action des autorités dans l’affaire Caracal ont déjà mené à des destitutions ou à des démissions au sommet des hiérarchies. La Section pour procureurs du Conseil supérieur de la magistrature a demandé à l’Inspection judiciaire de procéder à des vérifications à la DIICOT (la Direction d’investigation des infractions de criminalité organisée et de terrorisme) et aux parquets près les tribunaux. En cause — l’instruction des dossiers pénaux ayant pour objet le trafic de personnes et de mineurs et aussi les infractions de privation de liberté et d’homicide, enquêtées dans le contexte des saisines relatives aux disparitions de personnes. Dans ce contexte, le secrétaire d’Etat au ministère de l’Intérieur, Raed Arafat, a annoncé, mercredi, plusieurs mesures censées réformer le service d’urgence 112. Dans une déclaration à la presse, il a précisé que sur le court terme, la législation doit être améliorée, tandis que sur le moyen et le long terme, la formation de spécialistes dans le système 112 et la multiplication des centres de formation est visée. D’autre part, la première ministre Viorica Dăncilă a annoncé une tolérance zéro pour l’absence d’humanisme et de respect à l’égard du citoyen. Elle a déclaré que le gouvernement ferait passer une ordonnance d’urgence afin de rendre les peines plus sévères, jusqu’à la prison à vie, pour les criminels, les violeurs et les pédophiles. A son tour, le ministre de la Défense par intérim, Mihai Fifor, a affirmé qu’il s’est proposé de réformer le ministère qu’il dirige et a promis de faire tout son possible pour lutter contre la criminalité en Roumanie. Le cabinet de Bucarest a examiné, en première lecture, le projet de loi portant recherche des personnes portées disparues. Le projet prévoit la possibilité que la personne disparue soit localisée sans ouvrir de dossier pénal au préalable et de créer, à la Police, l’unité centrale « Personnes disparues » et le dispatch d’urgence « Disparition de mineurs ».
Collectif budgétaire reporté
Le gouvernement de Bucarest a ajourné d’une semaine l’adoption du premier collectif budgétaire de 2019. Le projet prévoyait la diminution des enveloppes budgétaires des ministères des Transports, des Fonds européens, du Milieu d’affaires, de l’Agriculture et du Développement rural, de la Recherche et de l’Innovation, de l’Education nationale, ainsi du Secrétariat général du gouvernement. Le ministère des Finances toucherait plus d’argent — dont une partie importante constitue la contribution de la Roumanie au budget de l’UE — ainsi que le ministère de l’Environnement, celui du Travail, le Service roumain de renseignements et le ministère du Développement régional. Selon le gouvernement, le projet de collectif budgétaire aurait assuré les montants nécessaires pour le paiement des retraites et des salaires, mais aussi pour finaliser le processus de restitution des différentes taxes de pollution pour les véhicules désavouées par la Commission européenne. L’opposition critique les coupes budgétaires prévues par le cabinet de Bucarest dans plusieurs domaines clé, ainsi que la baisse des fonds destinés aux investissements. Plusieurs associations, coalitions et syndicats ont aussi exprimé leur mécontentement quant au projet de collectif budgétaire. Néanmoins, dans ce contexte, le ministre des Finances, Eugen Teodorovici, soutient que le collectif ne suppose pas la diminution des enveloppes des ministères et quil s’agit dun collectif positif. D’un autre côté, la Banque nationale de Roumanie a maintenu à 4,2% sa prévision de l’inflation pour fin 2019 et a avancé un taux de 3,4% pour la fin de l’année prochaine. Lors de la présentation du rapport trimestriel sur linflation, le gouverneur de la Banque centrale roumaine, Mugur Isărescu, a expliqué que les deux facteurs qui influaient la hausse des prix était l’augmentation des salaires et l’accumulation de l’excès de demande. Il a précisé que la Banque centrale allait agir pour maîtriser ces facteurs, en prenant soin de ne pas affecter le marché du crédit. D’un autre côté, il faudrait que les autres autorités étatiques adoptent aussi des mesures afin de réduire les déficits du compte courant, ainsi que le déficit fiscal budgétaire, a encore affirmé le chef de la Banque centrale. Selon le gouverneur, la bonne approche, serait d’arrêter de creuser les déficits et dajuster progressivement ces déséquilibres.
Rencontre Iohannis — Trump à la Maison Blanche
Le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, sera reçu à la Maison Blanche par le président des Etats-Unis, Donald Trump, le 20 août prochain. L’annonce a été faite mardi, conjointement par Bucarest et Washington. Le communiqué de la Maison Blanche souligne que le président Trump sera ravi de célébrer aux côtés de son homologue roumain les 30 ans écoulés depuis la chute du communisme en Roumanie et les 15 ans d’adhésion du pays à l’OTAN. Le communiqué américain précise que les deux leaders discuteront de la meilleure approche des défis sécuritaires communs et des moyens de développer des partenariats bilatéraux équitables dans les domaines du commerce et de l’énergie. Selon l’Administration présidentielle de Bucarest, l’entrevue entre les deux chefs d’Etat sera l’occasion de parler du renforcement et du développement du partenariat stratégique reliant les deux pays. Klaus Iohannis mettra en avant à cette occasion la position de la Roumanie en tant que partenaire stratégique solide et allié responsable et digne de confiance des Etats-Unis. Le président roumain soulignera, durant sa visite à Washington, qu’une des priorités de la politique étrangère de la Roumanie, c’est de renforcer la relation transatlantique et la sécurité de l’espace euro-atlantique.
(Trad. Ligia Mihăiescu et Elena Diaconu)