La semaine du 4 au 9 janvier
La réunion informelle des ministres JAI à Bucarest
Roxana Vasile, 09.02.2019, 13:39
La réunion informelle des ministres JAI à Bucarest
Bucarest a accueilli cette semaine, en tant que capitale du pays qui assure la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne, la réunion informelle des ministres de la Justice et de l’Intérieur (JAI) des Etats membres de l’UE. Parmi les sujets abordés, jeudi, par les ministres de l’Intérieur ont figuré les mesures sur le moyen et le long terme visant la gestion de la migration, la coopération policière et la lutte contre le terrorisme. L’occasion pour la ministre roumaine de tutelle, Carmen Dan, de déclarer que la solution au problème de la migration résidait dans la solidarité des Etats membres et qu’il fallait la chercher avant tout dans les pays d’origine des migrants. A son tour, le commissaire européen chargé de la Migration, Dimitris Avramopoulos, a mis en exergue la nécessité de parvenir à des engagements temporaires au sujet du débarquement des migrants et de prendre des mesures afin de mieux protéger et gérer les frontières extérieures de l’UE. Pour cela, a-t-il précisé, il faudrait consolider lAgence européenne de garde-frontières et de garde-côtes FRONTEX.
La réunion JAI a continué vendredi avec la rencontre des ministres de la Justice, qui se sont penchés entre autres sur des thèmes tels la coopération judiciaire en matière civile et commerciale, la cybercriminalité et les éventuels accords internationaux en la matière, le Parquet européen, que la présidence roumaine du Conseil de l’UE souhaiterait voir devenir fonctionnel à partir de l’année prochaine. Le Parquet européen sera une institution indépendante et décentralisée, habilitée à rechercher, poursuivre et renvoyer devant la justice les auteurs dinfractions portant atteinte au budget de lUE.
La première-ministre Viorica Dăncilă à Bruxelles
La politique de cohésion est la priorité de la Roumanie pendant son mandat à la tête du Conseil de l’UE. Sur le plan intérieur, l’Etat de droit est respecté et la lutte anticorruption est essentielle. Tout aussi importants sont les droits et les libertés dont les Roumains devraient jouir comme tout autre citoyen européen. C’est ce qu’a déclaré la première ministre roumaine, Viorica Dăncilă, qui a participé, mercredi et jeudi, à la session plénière du Conseil européen des régions, à Bruxelles, où elle a aussi eu des entretiens avec des responsables communautaires. La cheffe du cabinet de Bucarest a par ailleurs réaffirmé que la Romanie remplissait, depuis 2011 déjà, les critères techniques requis pour son entrée dans l’espace Schengen, mais que la décision, retardée, était de nature politique. Les discussions de Viorica Dăncilă avec le premier-vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, et avec le président du Conseil européen, Donald Tusk, ont été ciblées sur l’avenir de l’Europe et sur la consolidation du projet européen. Se référant au Brexit, elle a déclaré que la présidence roumaine du Conseil de l’UE se pencherait sur la question des droits des citoyens après la sortie du Royaume-Uni de l’Union.
Toujours à Bruxelles, Mme Dăncilă a été présente à la conférence organisée par la Roumanie sur la lutte contre l’antisémitisme et la nécessité de protéger les communautés juives d’Europe. L’événement a réuni des représentants des communautés juives d’Europe et des Etats-Unis.
Le budget de l’Etat roumain pour 2019
Après son retour de Bruxelles, la première ministre roumaine, Viorica Dăncilă, a présidé, vendredi, la réunion de son Cabinet, pendant laquelle a été approuvé le projet de budget 2019. Le document prévoit des hausses importantes des fonds destinés aux investissements, à la Santé et à l’Education. La Défense continue de bénéficier de 2% du PIB, conformément aux engagements pris auprès de l’OTAN. Le document prévoit aussi les sommes nécessaires pour une nouvelle majoration des retraites et des salaires dans le secteur public, ainsi que des enveloppes conséquentes pour les communautés locales. Les recettes budgétaires s’élèvent à 33,4% du PIB, mais ce poids devrait augmenter grâce aux contributions sociales, à la TVA, aux accises et aux impôts, car les dépenses représentent 35,9% du PIB. L’opposition de droite a critiqué la coalition au pouvoir, formée par le Parti social-démocrate et l’Alliance des libéraux et des démocrates, pour le retard inacceptable qu’elle a pris pour établir le budget 2019. Ce dernier repose sur un PIB qui devrait dépasser, en première, la barre des 1.000 milliards de lei (soit environ 212 milliards d’euros), sur une croissance économique estimée à 5,5%, un taux d’inflation moyen annuel de 2,8% et sur un déficit budgétaire de 2,55%. Le projet de budget sera soumis au Parlement.
Nouvelle offensive de la Russie
Le ministre roumain des Affaires étrangères, Teodor Meleşcanu, entend recevoir des explications de la part de Moscou, qui a demandé, jeudi, aux Etats-Unis de renoncer à la base militaire de Deveselu, dans le sud de la Roumanie, composante du bouclier antimissile de l’OTAN. C’est là la condition que pose la Russie pour son retour dans le Traité sur les Forces nucléiares à portée intermédiare. Les Etats-Unis et la Russie ont suspendu leur obligation de respecter le traité conclu en 1987, après s’être mutuellement accusés de violation de ses dispositions. Moscou soutient que les lanceurs installés sur la base de Deveselu peuvent être utilisés aussi pour des missiles de moyenne portée Tomahawk, interdits par le Traité sur les armes nucléaires de portée intermédiaire. Le chef de la diplomatie roumaine, Teodor Meleşcanu, a réaffirmé que le système antimissile de Deveselu avait un caractère purement défensif et rappelé que les missiles Tomahawk ne figuraient plus, depuis une année, parmi les équipements de l’armée américaine. En réalité, a-t-il souligné, la Russie est en quête de nouveaux arguments pour justifier la violation des dispositions du Traité. Dans un récent communiqué officiel, l’OTAN mentionne qu’en décembre dernier, au bout de près de six ans de discussions avec Moscou, les Alliés ont constaté que la Russie avait développé et déployé un système de missiles qui contrevient au Traité en question et menace la sécurité euro – atlantique. (Trad. : Mariana Tudose)