La semaine du 4 au 10 octobre 2015
La Roumanie – solidaire dans la crise des réfugiés
Roxana Vasile, 10.10.2015, 15:13
La Roumanie – solidaire dans la crise des réfugiés
La Roumanie n’est pas confrontée à une crise des réfugiés. Cette année, le nombre de demandes d’asile n’a dépassé que de 44 les 900 enregistrées en 2014. Néanmoins, les autorités ont préparé un millier de places pour accueillir d’éventuels migrants. Pour ce qui est de l’assistance accordée à ceux qui fuient les guerres, la pauvreté ou les persécutions et cherchent refuge en Europe, la législation nationale doit être mise à jour, car la situation n’est pas satisfaisante. Le premier ministre Victor Ponta : Il y a une disposition de 2006, toujours en vigueur, qui alloue 3 lei (moins d’un euro) par jour et par réfugié politique pour les dépenses générales et 60 bani pour les frais personnels. Le Gouvernement, le ministère des Finances essayeront d’actualiser ces sommes car ces montants sont non seulement insuffisants mais aussi carrément insultants. Nous devons revoir également l’accès aux services de santé, vu l’introduction de la carte Vitale, l’accès à l’éducation, puisque les établissements scolaires et les universités de Roumanie demandent aux réfugiés de fournir des documents, sans tenir compte du fait que l’école, la mairie ou l’université de leur pays ont été détruites par des bombardements ; cela entrave l’accès à l’éducation. Il faut revoir aussi les places d’hébergement.
La Roumanie promet de la solidarité, a ajouté M. Ponta, précisant que son gouvernement soutiendrait à court et moyen terme l’octroi d’aides financières et logistique aux pays qui accueillent déjà des réfugiés, particulièrement la Turquie et la Jordanie.
La Roumanie et l’OTAN
Présent jeudi à la réunion du Conseil de l’Atlantique du Nord, qui a rassemblé les ministres de la défense de l’OTAN, le ministre roumain Mircea Duşa a demandé aux partenaires alliés de prendre des mesures concrètes pour consolider la sécurité en Mer Noire. Il a souligné le besoin d’assurer la présence navale de l’Alliance dans ce bassin maritime. Mircea Duşa : Nous avons précisé que la stratégie maritime et surtout la stratégie pour la Mer Noire sont très importantes pour nous. Nous avons également mis en exergue le fait que les capacités de découragement de l’OTAN ne devaient pas être régionales mais qu’elles devraient assurer la défense de tous les flancs de l’Alliance.
Le chef de la diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu, avait participé, à Séville, en Espagne, à la Conférence « 2015 Multinational Ballistic Missile Defence », organisée par l’Agence des Etats Unis pour la défense contre les missiles balistiques. A cette occasion, le ministre roumain a de nouveau rappelé que les éléments du bouclier anti-missile américains, installés sur la base militaire de Deveselu, dans le sud de la Roumanie, avaient une mission purement défensive. L’objectif est de consolider la défense collective, responsabilité fondamentale de l’OTAN, et de décourager toute attaque balistique. En visite à Bucarest, Frank Rose, adjoint au secrétaire d’Etat américain, a fait savoir que Washington, Bucarest et l’Alliance de l’Atlantique Nord ont des consultations pour s’assurer que la base militaire de Deveselu était bien protégée contre différents types de menaces, y compris terroristes.
Prisons de la CIA en Roumanie – nouvelle commission parlementaire
La Commission « Défense » du Sénat de Bucarest a demandé, lundi, à la structure dirigeante de la Chambre haute du Parlement de former une nouvelle commission parlementaire chargée de vérifier si la CIA avait eu des prisons illégales sur le territoire de la Roumanie. Le Bureau permanent du Sénat a aussi reçu la sollicitation de lever la classification « secret » pour les documents visant notre pays et contenus dans le rapport du Sénat des Etats Unis sur les techniques d’interrogatoire de la CIA. Cette sollicitation est le résultat d’une réunion des sénateurs roumains avec les membres de la Commission Libertés civiles, Justice et Affaires intérieures du Parlement européen, qui enquête sur les nouvelles informations qui placent la Roumanie parmi les pays soupçonnés d’avoir accueilli des centres de détention de la CIA. Une commission similaire a fonctionné au Sénat roumain entre 2006 et 2008, sans trouver de preuves de l’existence de telles prisons en Roumanie.
L’économie roumaine – dépassement des attentes
Le FMI a considérablement revu, ce mardi, ces estimations concernant l’évolution du PIB de la Roumanie cette année et l’année prochaine. Selon le dernier rapport « World Economic Outlook », celui-ci devrait augmenter de 3,4% en 2015 et de 3,9% en 2016, par rapport aux estimations du printemps dernier, de 2,7% et respectivement 2,9%. Dans son rapport sur la stabilité financière, la Banque nationale roumaine affirme qu’il n’y a pas de risques systémiques sérieux pour notre pays, malgré les incertitudes liées aux évolutions économiques extérieures et le danger d’un retour à des politiques économiques internes inadéquates. De l’avis du gouverneur de la Banque centrale, Mugur Isărescu, la dette publique de la Roumanie est soutenable, mais la hausse constante du poids de la dette publique dans la structure du PIB peut devenir dangereuse. En l’absence d’une stabilité financière, l’économie de marché ne peut pas avoir un fonctionnement correct et efficace, la relaxation fiscale se transforme en « duperie » – d’une part, on réduit les impôts, de l’autre on a l’imposition par l’inflation, la dépréciation de la monnaie et les arriérés.
L’affaire Volkswagen en Roumanie
L’Etat roumain envisage d’ouvrir une action en justice contre le groupe Volkswagen afin de récupérer le manque à gagner créé suite à la vente de plus de 100 mille voitures dont les émissions polluantes seraient supérieures à celles officielles. La ministre de l’environnement Graţiela Gavrilescu a précisé que la différence entre le timbre d’environnement payé par les propriétaires de véhicules VW et ce qu’ils auraient dû payer s’élève à plus de 30 millions d’euro. Les autorités roumaines affirment que cette taxe, payée à l’immatriculation de l’auto, était calculée selon la norme de pollution Euro 5 alors qu’en réalité le véhicule respectait la norme Euro 4. Les propriétaires ayant acheté une telle voiture n’auront pas à souffrir, a assuré Gratiela Gavrilescu. (trad. Ileana Taroi)