La semaine du 31 mars au 5 avril 2014
Accise controversée
Mihai Pelin, 05.04.2014, 13:01
Accise controversée
A compter du 1er avril, une accise controversée de 7 centimes d’euro par litre de carburant est appliquée en Roumanie, et qui entraîne une hausse moyenne de 0,4 lei par litre du prix de l’essence, du gazole et du kérosène. Les transporteurs routiers se verront restituer 4 sur les 7 centimes, a précisé le premier ministre Victor Ponta. La mesure vise les transporteurs de marchandises, de personnes, mais aussi la Poste roumaine. Cet argent sera remboursé chaque trimestre sur présentation d’une facture pour le carburant acheté. La mesure mécontente pourtant les transporteurs ferroviaires. Ils contestent l’accise appliquée aux carburants, qu’ils considèrent discriminatoire. Le président Traian Băsescu estime, quant à lui, que cette taxe est abusive et profondément nocive pour l’économie et la population. En revanche, la chef de la mission du FMI pour la Roumanie, Andrea Schaechter, trouve que le programme économique agréé avec les autorités roumaines est sur la bonne voie.
Majoration des prix
D’autres majorations, en vigueur depuis le 1er avril, concernent le tabac et le gaz naturel. Selon le calendrier relatif à l’élimination des prix réglementés, le tarif du gaz augmente de 2% pour les ménages et de 5% pour les consommateurs industriels. Les cigarettes reviendront elles aussi plus cher, les fumeurs devant payer 0,5 lei supplémentaires par paquet. De l’avis des spécialistes, cette mesure vise à rapprocher le prix des cigarettes bon marché de celui des cigarettes de première classe. En échange, la facture pour la téléphonie mobile diminuera. Conséquence: on paiera moins cher les conversations menées sur des réseaux téléphoniques différents, du fait de la diminution des coûts d’interconnexion. Les nouveaux tarifs ont un caractère obligatoire pour tous les 46 opérateurs de téléphonie fixe et les 6 fournisseurs de services de téléphonie mobile de Roumanie. Autre bonne nouvelle : les autorités de Bucarest n’envisagent pas d’accroître le prix de l’électricité. Les analystes estiment que les tarifs dans ce secteur devraient même baisser, en raison de la concurrence des différents fournisseurs.
Elections parlementaires
Le Bureau Electoral Central a repoussé les demandes d’inscription aux élections parlementaires du 25 mai prochain déposées par plusieurs partis politiques et candidats indépendants. La décision la plus dure concerne le Parti de la Grande Roumanie (nationaliste-populiste, extraparlementaire), qui s’est vu rejeter aussi bien la liste avancée par Corneliu Vadim Tudor, que celle dressée par Gheorghe Funar, au nom des deux camps qui se disputent actuellement la direction du parti. Parmi le candidatures rejetées, celle de l’indépendant Mircea Diaconu, comédien très connu des Roumains, a suscité un vif émoi. Quant aux listes de candidature déposées par les partis parlementaires, elles ont été toutes admises par le Bureau Electoral Central. Il s’agit des partis au pouvoir, à savoir l’Alliance de gauche Parti Social-Démocrate – Parti Conservateur-Union Nationale pour le Progrès de la Roumanie et l’Union Démocratique des Magyars de Roumanie, des formations politiques d’opposition, le PNL et le PDL, mais aussi du Parti Populaire – Dan Diaconescu (populiste, parlementaire). Parmi les partis non parlementaires dont les listes ont été acceptées par le Bureau Electoral Central, on retrouve aussi le Mouvement Populaire et la Force Civique (pro-présidentiels), mais aussi le Parti National Paysan Chrétien et Démocrate (premier parti de Roumanie à avoir été admis dans le Parti Populaire Européen). Ont également été admises les candidatures de certains indépendants, dont celle de l’ancienne championne mondiale de gymnastique sportive, Corina Ungureanu.
10e anniversaire de l’adhésion de la Roumanie à l’OTAN
Le Parlement de Bucarest s’est réuni mardi en séance solennelle consacrée au 10e anniversaire de l’intégration de la Roumanie à l’OTAN. Y ont participé le chef de l’Etat, Traian Basescu, et les anciens chefs de l’Etat, Ion Iliescu et Emil Constantinescu. Durant les 10 ans d’appartenance à l’Alliance nord-atlantique, près de 40 mille militaires roumains ont participé à des missions de maintien de la paix dans les Balkans Occidentaux, en Afghanistan, en Irak et dans le nord de l’Afrique. 26 militaires roumains ont perdu la vie sur les théâtres d’opérations et 140 ont été blessés. Le 29 mars 2004, Bucarest déposait les instruments de ratification de l’adhésion au siège du Département d’Etat des Etats-Unis, pays dépositaire du Traité de l’Alliance de l’Atlantique Nord. Le 2 avril 2004, le drapeau de la Roumanie était hissé au siège de l’OTAN, à Bruxelles, lors d’une cérémonie officielle.
L’OTAN réexamine ses relations avec Moscou
L’OTAN a décidé de suspendre toute la coopération pratique militaire et civile avec la Russie, suite à l’intervention militaire russe en Ukraine et à la violation par Moscou de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de cette ancienne république soviétique. L’Alliance a annoncé qu’elle réexaminerait ses relations avec Moscou à l’occasion de la prochaine réunion au niveau des ministres des Affaires étrangères, prévue en juin. Le secrétaire général de l’Alliance, Anders Fogh Rasmussen, a accusé la Russie d’avoir « violé chaque principe des engagements internationaux qu’elle avait pris, et tout premièrement celui de ne pas envahir d’autres pays ». Pour détendre la situation, la Russie a annoncé un « retrait progressif » de ses troupes massées à la frontière commune avec l’Ukraine, mais elle continue de maintenir sa pression sur Kiev. Le géant énergétique russe Gazprom a accru le tarif du gaz livré à l’Ukraine, dont les dettes dépasseraient les 2 milliards de dollars, selon Gazprom. L’UE et les Etats Unis ont dénoncé l’utilisation de l’énergie comme « arme politique ou instrument d’agression » et ont averti la Russie au sujet des conséquences économiques de sa politique de déstabilisation de l’Ukraine. (Trad.: Ligia Mihaiescu, Mariana Tudose, Alexandra Pop)