La semaine du 31 mars au 06 avril 2025
Coup d’envoi de la campagne électorale pour les élections présidentielles roumaines / Réactions après l'introduction de taxes à l'importation par Washington / La Roumanie représentée par son chef de la diplomatie, Emil Hurezeanu, à la réunion des ministres des affaires étrangères des pays alliés / La motion simple contre le ministre de l'intérieur Cătălin Predoiu a été rejetée / La Roumanie progresse dans son processus d’adhésion à l’OCDE

Corina Cristea, 06.04.2025, 10:00
La campagne électorale pour les élections présidentielles de mai a commencé
La campagne officielle pour l’élection présidentielle en Roumanie, prévue le 4 mai prochain, est désormais lancée. Durant les 30 jours à venir, les candidats tenteront de rallier les suffrages des électeurs. Parmi les 11 prétendants à la fonction suprême, quatre se présentent en tant qu’indépendants : Nicușor Dan, Victor Ponta, Daniel Funeriu et John-Ion Banu-Muscel. Les sept autres bénéficient du soutien de formations politiques ou d’alliances : Elena Lasconi, Lavinia Șandru, George Simion, Crin Antonescu, Cristian Terheș, Sebastian Constantin Popescu et Silviu Predoiu.
Dans un souci de transparence et de lutte contre la désinformation, l’Autorité électorale permanente a instauré un cadre réglementaire plus strict et publié un guide destiné à encadrer les discours sur les réseaux sociaux. En cas de second tour, la campagne électorale débutera dès la validation des résultats du premier tour par la Cour constitutionnelle et prendra fin le 17 mai à 7 heures.
Ce scrutin présidentiel survient dans un contexte politique troublé. Le 6 décembre dernier, la Cour constitutionnelle a invalidé l’élection présidentielle, le jour même où le vote dans la diaspora pour le second tour, initialement prévu le 8 décembre, venait de débuter.
Réactions après l’introduction de taxes à l’importation par Washington
Les nouvelles barrières tarifaires instaurées par les États-Unis à l’encontre de l’ensemble de leurs partenaires commerciaux risquent d’affecter de manière disproportionnée les économies européennes, y compris celle de la Roumanie. Bien que les exportations roumaines à destination des États-Unis ne représentent que 2 % du total national, l’impact pourrait s’avérer significatif en raison de l’interconnexion étroite de l’économie roumaine avec d’autres pays européens fortement dépendants du marché américain. Face à cette situation, le gouvernement de Bucarest a dépêché deux émissaires à Washington afin d’engager un dialogue avec l’administration Trump. Lors de l’ouverture du conseil des ministres jeudi, le Premier ministre Marcel Ciolacu a assuré que l’exécutif préparait un ensemble de mesures de soutien aux secteurs touchés, précisant que ces aides d’État seraient conçues pour être « aussi efficaces et simples à appliquer que possible », afin d’être mises en œuvre sans délai. La Roumanie figure parmi les nations bénéficiant d’un excédent commercial avec les États-Unis, avec des exportations totalisant 2,2 milliards d’euros l’an dernier. L’annonce de ces nouveaux droits de douane par le président Donald Trump a suscité une levée de boucliers tant chez les partenaires traditionnels des États-Unis que chez leurs rivaux commerciaux. Les analystes redoutent une aggravation des tensions commerciales, susceptible d’entraîner une flambée des prix et de freiner la croissance économique mondiale. L’augmentation des investissements dans la défense a occupé une place centrale lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays alliés à Bruxelles, où la Roumanie était représentée par son chef de la diplomatie, Emil Hurezeanu. Cette rencontre visait à préparer le prochain sommet de l’OTAN, prévu en juin à La Haye, et à aborder les enjeux sécuritaires les plus pressants.
La Roumanie était représentée à la réunion des ministres des affaires étrangères des pays alliés par le chef de la diplomatie, Emil Hurezeanu.
Un message clair a été porté par le secrétaire d’État américain, Marco Rubio : « Les États-Unis n’abandonneront pas l’OTAN ». Il a dénoncé comme une « hystérie internationale injustifiée » les spéculations sur un désengagement américain au sein de l’Alliance, tout en réitérant l’exigence de Washington que les alliés portent leurs dépenses de défense à 5 % de leur PIB. Les discussions ont également inclus une réunion du Conseil OTAN-Ukraine, réaffirmant l’engagement des Alliés à fournir à Kiev un soutien maximal pour renforcer sa position face à Moscou et œuvrer à une paix durable. À la veille de cette rencontre de deux jours, le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a salué les efforts de l’Alliance en faveur d’un règlement « juste et durable » du conflit en Ukraine. Il a également mis en avant l’engagement financier des Alliés, qui ont promis plus de 20 milliards d’euros d’aide à la sécurité depuis le début de l’année.
La motion simple contre le ministre de l’intérieur Cătălin Predoiu est rejetée
À Bucarest, la motion de censure déposée à la Chambre des députés contre le ministre de l’Intérieur, Cătălin Predoiu, par les partis souverainistes AUR et POT a été rejetée mercredi. Le texte avait également reçu le soutien des autres formations d’opposition, USR et S.O.S. Roumanie. Lors des débats, les initiateurs de la motion ont accusé le ministre d’avoir transformé son ministère en un instrument de répression politique. Des accusations fermement rejetées par Cătălin Predoiu, qui a dénoncé des affirmations infondées, dénuées de tout appui factuel. Le ministre a insisté sur la gravité de telles allégations visant une institution essentielle de l’État roumain. Il a par ailleurs souligné que la confiance des citoyens dans la police nationale s’était renforcée ces dernières années, atteignant aujourd’hui près de 55 %.
La Roumanie en route vers l’OCDE
La Roumanie progresse à un rythme soutenu dans le processus d’adhésion à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et devrait satisfaire à l’ensemble des évaluations techniques requises d’ici une année. C’est ce qu’a annoncé Matthias Cormann, secrétaire général de l’OCDE, dans un message vidéo diffusé lors d’une conférence réunissant de hauts responsables roumains. Depuis sa demande officielle d’adhésion, il y a un an et demi, Bucarest a déjà rempli 12 des critères exigés, soit près de la moitié des objectifs nécessaires pour rejoindre l’organisation. Le gouvernement roumain vise une intégration complète à l’OCDE d’ici l’année prochaine, confirmant ainsi son engagement à renforcer ses standards économiques et institutionnels en conformité avec ceux des pays membres.