La semaine du 31 janvier au 5 février 2022
Daniela Budu, 05.02.2022, 07:03
L’état
d’alerte a été prolongé en Roumanie
Les
autorités de Bucarest ont prolongé l’état d’alerte pour une
nouvelle période de 30 jours, à partir du 7 février. La vaste
majorité des restrictions visant à limiter la contamination au
coronavirus restent donc valables. Changement notable : l’accès
aux supermarchés situés dans les centres commerciaux sera permis
aussi aux personnes ne disposant pas d’un pass sanitaire. Il s’agit
de personnes non vaccinées, qui n’ont pas eu la maladie par le passé
ou bien qui n’ont pas fait un test de dépistage de l’infection au
virus SARS-CoV-2. Pour sa part, le ministère de la Santé a changé
les règles relatives à l’isolement des malades de Covid-19. En
effet, les personnes infectées non vaccinées sont tenues de
s’isoler pour une période de 7 jours, contre 10 jusqu’à présent,
alors que pour les personnes vaccinées, la période d’isolement a
été réduite de 7 à 5 jours seulement. Par ailleurs, la Roumanie a
enregistré mardi son plus grand nombre de nouveaux cas d’infection
depuis le début de la pandémie de Covid : 40 000
contaminations dépistées en 24 heures. Heureusement, malgré ces
chiffres record, aucun département du pays n’a atteint un taux
d’occupation de 75 % des lits destinés aux malades de Covid. C’est
pourquoi, selon les règles en vigueur dans le pays, les écoles et
les maternelles continueront leur activité en présentiel, même si
le nombre des enfants infectés est supérieur à celui des
précédentes vagues de la pandémie. Côté pass sanitaire, en
Roumanie il est valable aussi dans le cas des personnes ayant fait le
schéma initial de vaccination il y a plus de neuf mois. Pour les
voyageurs qui entrent en Roumanie, ce document est valable uniquement
s’il fait état de la dose booster au cas où le schéma complet de
vaccination a été fait il y a plus de 9 mois. La Roumanie vient
donc de s’aligner aux règlements européens, valables depuis le 1er
février. Les personnes non vaccinées, qui n’ont pas fait la maladie
et qui ne présentent pas le résultat négatif d’un test de
dépistage de la Covid seront placées en quarantaine pendant 5 jours
dès leur arrivée en Roumanie.
Nouvelle
session parlementaire à Bucarest
Le
Parlement roumain a marqué jeudi dans le cadre d’une réunion
solennelle le 15e
anniversaire de l’adhésion de la Roumanie à l’UE. Les discours des
élus ont visé la situation actuelle dans le monde et les défis
sécuritaires, le besoin de solidarité et d’unité entre les États
communautaires ainsi que l’actualité du projet européen. Le premier
ministre Nicolae Ciucă a souligné que la stabilité, la prospérité
et la sécurité de la Roumanie étaient garanties par son statut de
membre de l’UE et de l’OTAN. Nicolae Ciucă : « L’unité
et la solidarité européenne et transatlantique constituent l’unique
option viable pour pouvoir gérer efficacement les défis actuels et
mettre à profit les opportunités », a déclaré le Premier
ministre roumain. Les représentants des groupes parlementaires ont
souligné que l’adhésion de la Roumanie à l’UE avait constitué un
des événements les plus importants de l’histoire de ce pays. Le
président du Sénat, Florin Cîţu, a déclaré que « par les
réformes qu’elle a assumées, la Roumanie est devenue un acteur
européen, à même d’assurer la continuité dans ses efforts visant
la stabilité et la prédictibilité du système fiscal ».
Selon le président de la Chambre des députés, Marcel Ciolacu, 15
ans après l’adhésion à l’UE, la Roumanie avait besoin « d’un
nouvel agenda, censé assurer le développement du pays et
l’utilisation des opportunités disponibles au niveau européen
dans l’intérêt des Roumains ». Mardi, le Sénat et la Chambre
des députés de Bucarest ont commencé la première session
parlementaire de cette année. A l’agenda figurent des décisions
concernant des projets importants tels le plafonnement des prix de
l’électricité et du gaz et la compensation des factures pour les
consommateurs domestiques. La loi des exploitations offshore, qui
devrait débloquer l’extraction du gaz en mer Noire, figure également
sur la table des sénateurs et députés roumains.
Renforcement
de la présence militaire américaine en Roumanie
Un
millier de soldats américains devraient arriver prochainement en
Roumanie depuis l’Allemagne, alors que quelque 2 000 seront déployés
depuis les États-Unis en Pologne et en Allemagne. Selon le
Pentagone, il s’agit de missions temporaires, censées consolider la
défense des alliés européens dans le contexte des relations
tendues avec la Russie, qui vient de déployer des forces
impressionnantes à la frontière avec l’Ukraine. Pour ce qui est des
forces américaines déployés en Roumanie, il s’agit d’un bataillon
d’attaque et d’une unité d’infanterie à même d’intervenir dans les
plus brefs des délais. Ces unités dont la principale
caractéristique est la flexibilité s’ajouteront aux quelque 900
militaires américains présents constamment en Roumanie et aux
structures déployées périodiquement durant les exercices
militaires déroulés en commun. Les autorités de Bucarest ont salué
l’initiative des États-Unis et précisé qu’elle jouait un rôle
important de dissuasion de toute évolution négative de la situation
sécuritaire dans la région, contribuant au renforcement des
capacités défensives de l’armée. D’ailleurs, le chef de l’État,
Klaus Iohannis, a récemment marqué son soutien au renforcement de
la présence militaire de l’OTAN et notamment américaine en Roumanie
et en mer Noire. Pour sa part, la Russie a qualifié de destructive
la décision du Pentagone de déployer des troupes supplémentaires
en Europe de l’Est. Aux yeux du Kremlin, il s’agit d’une mesure
injustifiée, qui ne fait qu’escalader les tensions militaires et
réduire la possibilité d’une décision politique.
Réunion
B9 à Bucarest
La
capitale roumaine a accueilli jeudi un nouveau round de consultations
du Format B9 au sujet de la situation sécuritaire inquiétante à
proximité de l’Ukraine et dans la région de la mer Noire. Pour
rappel, le Format Bucarest 9 ou B9 est une organisation fondée en
2015 à l’initiative de la Roumanie et de la Pologne qui réunit
aussi les pays baltes – Lituanie, Lettonie et Estonie -, la
République Tchèque, la Slovaquie, la Hongrie et la Bulgarie, soit
tous les États du flanc est de l’Organisation de l’Atlantique Nord.
Le chef de la diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu, a souligné, entre
autres, qu’il fallait trouver un équilibre entre les capacités
militaires du nord et du sud du flanc oriental de l’OTAN : « La
présence alliée sur le flanc est de l’Alliance, y compris dans le
sud, là où se trouve la Roumanie, est inférieure de beaucoup à
l’actuelle présence russe à proximité de l’Ukraine et en mer
Noire. En aucun cas on ne pourrait parler d’un déploiement de forces
alliées à même de constituer une provocation pour la Russie »,
a déclaré le chef de la diplomatie roumaine. Invité spécial à la
réunion, le ministre français de l’Europe et des Affaires
étrangères, Jean-Yves Le Drian, a expliqué que la présence
française et américaine en Roumanie étaient parfaitement
complémentaires et que selon la France, le renforcement de la
capacité défensive et dissuasive pouvait mener à une désescalade
de la situation. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères,
Dmytro Kuleba, a également participé aux consultations. D’ailleurs,
sur la toile de fond du 30e
anniversaire des relations diplomatiques entre Bucarest et Kiev et de
la situation sécuritaire dans la région, le président Klaus
Iohannis s’est entretenu par téléphone avec son homologue
ukrainien, Volodymyr Zelensky. Les deux hommes ont évoqué la crise
actuelle et les initiatives des autorités de Kiev visant à
renforcer la coopération avec les pays de la région, mais aussi la
mise en œuvre par l’Ukraine de sa stratégie de rapprochement de
l’UE.