La semaine du 30 septembre au 5 octobre 2021
Crise au sein de la coalition au pouvoir à Bucarest
Eugen Coroianu, 04.09.2021, 11:53
Crise au sein de la coalition au pouvoir à Bucarest
Après plusieurs accrochages verbaux et défaillances de fonctionnement au plan local, la coalition de centre-droit, au pouvoir à Bucarest, a plongé, mercredi, dans une crise abrupte, suite à la destitution soudaine, décidée par le premier ministre libéral Florin Cîţu, du ministre de la justice Stelian Ion, de la part de l’USR PLUS. Selon le chef du gouvernement, sa décision fait suite au refus de l’ex ministre de donner son aval à un ample projet d’infrastructure, intitulé ‘Anghel Saligny’ et contenant, selon le même ex-ministre, de nombreux problèmes de constitutionnalité et de légalité. L’USR PLUS a par conséquent retiré son soutien politique au premier ministre, et a déposé, aux côtés des ultranationalistes de l’Alliance pour l’unité des Roumains, une motion de censure contre le gouvernement dont il fait partie, afin de provoquer le limogeage de Florin Cîţu. Le Parti national libéral a par la suite reconfirmé son soutien au premier ministre. L’UDMR, troisième composante de la coalition, affirme la nécessité de la mise en œuvre du projet mentionné et appelle au maintien de l’actuelle formule politique gouvernementale. Selon les analystes et certaines figures politiques, la crise gouvernementale contiendrait, en plus de la controverse relative au projet ‘Anghel Saligny’, des questions liées à la réforme de la justice et aux postes de direction de structures judiciaires importantes. Dans l’opposition, le PSD et l’AUR affirment que le gouvernement Cîţu doit partir. Le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, a signé les décrets de révocation du ministre de la justice et de désignation d’un titulaire par intérim du portefeuille en la personne de Lucian Bode, le ministre libéral de l’intérieur.
Politique automnale. Nouvelle session parlementaire à Bucarest
Le premier jour d’automne marque le début d’une nouvelle session du Parlement bicaméral de Bucarest. Pour la coalition au pouvoir, le projet de loi du consommateur vulnérable est sa principale priorité, annoncée par ses propres leaders avant le début de la crise actuelle. Déjà adopté par les sénateurs, le texte prévoit la possibilité que l’État aide les familles à bas revenus à payer les factures d’électricité et de gaz, qui risquent de s’envoler l’hiver prochain. Au Sénat, l’on s’attend à ce que les leaders de la coalition au pouvoir trouvent une solution pour supprimer la Section spéciale d’investigation des infractions de justice, autre source de mésentente au sein de la coalition. Également au Sénat, le PSD souhaite l’examen et l’adoption d’urgence du projet de loi « Fără penali în funcţii publice/Sans condamnés de justice à des postes importants de la fonction publique », un thème de prédilection du discours politique de la droite pendant des années. Le président Klaus Iohannis a déclaré que de nombreuses réformes n’avaient pas encore commencé et que des retards s’étaient accumulés au Parlement. Il a appelé les élus à montrer aux Roumains qu’ils les respectaient à travers leurs actions. Le chef de l’État a précisé que le Législatif ne s’attirait pas une trop grande confiance de la population, ‘un problème chronique, devenu aigu au fil des années, sur la toile de fond de l’écart entre les promesses de campagne électorale et les résultats de fin de mandat. C’est justement pour cela que le retour à l’agenda des citoyens devra être la ligne directrice de l’activité parlementaire durant l’actuelle session, a conclu le président Iohannis. Et lui de remarquer aussi le contexte national et international compliqué, toujours marqué par les effets de la pandémie de Covid-19.
Hausse constante des contaminations au coronavirus
En Roumanie, la situation épidémiologique empire d’un jour à l’autre, sur toile de fond de la propagation du variant Delta, qui est beaucoup plus contagieux. Vendredi, la Roumanie a franchi le seuil des 1500 contaminations dépistées en 24 h, alors que le bilan des décès ne cesse de s’alourdir, tout comme celui des malades en soins intensifs. Après un été sans trop de cas confirmés et sans trop de restrictions, la Roumanie est donc entrée dans la 4e vague de la pandémie de coronavirus. Toutefois, l’intérêt de la population pour la vaccination anti-Covid reste très faible. En fait, pour ce qui est de la vaccination au niveau de l’UE, la Roumanie se classe avant-dernière, devant la Bulgarie. Dans une tentative de stimuler les gens à se faire vacciner, le gouvernement a promis des tickets restaurant de 100 lei (25 euros) pour ceux qui se feront immuniser au schéma complet ainsi qu’une loterie de la vaccination avec des prix de nature financière. De leur côté, les spécialistes ne sont pas optimistes quant à l’évolution de la situation épidémiologique sur le court terme en Roumanie, alors que dans certaines zones du pays, le système sanitaire est déjà saturé.
Préparatifs pour la rentrée scolaire
Les établissements scolaires de Roumanie rouvriront leurs portes le 13 septembre prochain. Les responsables de Bucarest ont donc annoncé les normes selon lesquelles aura lieu la rentrée. À la différence de l’année dernière, les scénarios sont plus permissifs cette fois-ci : dans les localités où l’incidence des contaminations sur 14 jours est inférieure ou égale à 6 cas pour 1000 habitants, les cours des écoles, maternelles et des crèches se dérouleront dans les salles de classe, dans le respect de normes sanitaires. Evidemment, le port du masque de protection sera obligatoire. Au moment où le taux d’incidence dépasse les 6 cas par 1000 habitants, les classes seront dispensées en ligne et seules les crèches et les maternelles resteront ouvertes.
Le festival international de musique George Enescu bat son plein
La 25ème édition du Festival International George Enescu a débuté samedi dernier et se déroule à Bucarest et dans plusieurs villes de Roumanie. Elle marque les 140 ans écoulés depuis la naissance du plus grand compositeur roumain, George Enescu. L’édition 2021 « réunit les plus importants musiciens du moment, tout en promouvant l’idée des cultures européennes unies » a affirmé le directeur du festival, le chef d’orchestre russe, Vladimir Jurowski. Radio Roumanie est, aux côtés de la Télévision publique, coproducteur du Festival. Au total, 3500 artistes roumains et étrangers et 32 orchestres de 14 pays figurent à l’affiche. « Cette 25e édition du Festival nous rapproche de la société à laquelle nous étions habitués et dont nous avons été privés, une société des salles de spectacle et de concerts combles, une société de la confiance d’être ensemble pour célébrer la qualité », a affirmé le ministre roumain de la Culture, Bogdan Gheorghiu. (Trad. Ileana Ţăroi, Valentina Beleavski)