La semaine du 30 mars au 05 avril
Klaus Iohannis — bilan des 100 premiers jours de mandat
Mihai Pelin, 04.04.2015, 13:00
Klaus Iohannis — bilan des 100 premiers jours de mandat
Le président roumain, Klaus Iohannis, a passé en revue les points forts et les points faibles des 100 premiers jours de son mandat, lors dune conférence de presse surprise. « J’ai affirmé que je serais un président médiateur et intégrateur. Au bout de plusieurs années de conflit permanent, j’ai réuni autour de la table du dialogue les représentants des partis politiques, des institutions et de la société civile, pour débattre de différents sujets », a-t-il dit aux journalistes. Klaus Iohannis sest également félicité du fait que la Roumanie commence à nouveau à être considérée avec respect, comme un partenaire crédible, par les grands décideurs du monde. En outre, le plus grand mécontentement du président Klaus Iohannis reste la manière dont le Parlement bloque lactivité de la justice, tandis que plusieurs élus ont été mis à labri des poursuites pénales ou de larrestation par leurs collègues, qui avaient rejeté à plusieurs reprises les requêtes des procureurs.
Plusieurs figures marquantes des milieux politique et daffaires sont actuellement derrière les barreaux. Parmi eux, Ioan Niculae, le plus riche Roumain, selon le magazine Forbes. Cet homme daffaires a illégalement financé la campagne électorale du social-démocrate Mircea Geoana, lors de la présidentielle de 2009, dans une affaire où le chef du Conseil départementale de Braila, Gheorghe Bunea Stancu, a également été condamné. Plusieurs autres responsables ont été placés en détention provisoire: lex-ministre des Finances, le social-démocrate Darius Vâlcov, accusé de trafic dinfluence et de corruption, le maire de Constanta, toujours un social-démocrate, Radu Mazare, enquêté pour pots-de-vin ou encore lex-ministre du Développement, Elena Udrea, du parti du Mouvement populaire, pour abus de fonctions et corruption.
Nouveaux ministres roumains des Finances et des Fonds européens
Le social-démocrate Eugen Teodorovici (44 ans), ancien titulaire du portefeuille des Fonds européens, est le nouveau ministre roumain des Finances, en remplacement de Darius Vâlcov, sous enquête pour corruption. A la tête du ministère des Fonds européens se retrouve désormais Marius Nica (35 ans), ancien secrétaire général au ministère de lEmploi. Au sein de lUE, la Roumanie reste en queue de peloton avec 56% de taux dabsorption des fonds structurels, soit le seul pays avec un chiffre en dessous de 60% et avec 20% de moins que la moyenne communautaire.
Réunion à Bucarest du Commandement européen des Forces armées des Etats-Unis
Bucarest a accueilli la conférence des ministres de la Défense des pays dEurope centrale avec le Commandement européen des Forces armées des Etats-Unis. L’agenda a été notamment dominé par des problèmes de sécurité, la coopération entre les armées alliées au niveau régional et au sein de lOTAN, la lutte contre les menaces régionales et mondiales et le plan daction visant le renforcement des capacités opérationnelles de lAlliance. Par ailleurs, le gouvernement de Bucarest a voté un projet de loi autorisant les forces armées étrangères à stationner ou transiter le territoire roumain, tout comme à y dérouler des opérations militaires. Le Premier ministre Victor Ponta a précisé que le projet concerne seulement le personnel et larmement des commandements otaniens basés en Roumanie dans le contexte de nouveaux défis sécuritaires intervenus sur le flanc oriental.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, en visite à Bucarest
Le déploiement des troupes de lOTAN en Roumanie a été largement évoqué aussi par les présidents roumain, Klaus Iohannis, et turc, Recep Tayyip Erdogan, qui a fait une visite à Bucarest mercredi. « La Roumanie et la Turquie ont des objectifs communs et des intérêts mutuels », a affirmé le chef de lEtat roumain, mettant également exergue la participation dAnkara à la mise en place du futur Centre de commande de lAlliance atlantique en Roumanie. Klaus Iohannis a également rappelé que la Turquie est le plus grand partenaire commercial non communautaire de la Roumanie. Raison de plus pour Bucarest de réaffirmer son soutien à l’adhésion d’Ankara à l’Union européenne, selon le président roumain. A son tour, Recep Tayyip Erdogan a souligné la nécessité de renforcer les relations bilatérales, l’excellente coopération entre les deux pays au sein de l’OTAN et le fait que la Turquie tente de maintenir la paix dans la région de la mer Noire, de la Méditerranée, des Balkans et du Caucase.
Libéralisation du marché laitier européen
Le marché européen du lait sest libéralisé à compter du 1er avril. Ainsi, le régime des quotas laitiers dans lUnion européenne a été définitivement enterré le 31 mars. La disparition des quotas est vécue comme une menace pour les fermiers roumains qui craignent que les grands producteurs et transformateurs de lait ne s’emparent du marché. Le ministre roumain de l’Agriculture, Daniel Constantin, invite pourtant au calme. Selon lui, la diminution de la TVA aux produits alimentaires, laitiers compris, de 24 à 9%, aura des conséquences positives et entraînera la croissance de la consommation de lait. Par ailleurs, plus dun millier déleveurs de moutons et de bovins de plusieurs départements du pays se sont rassemblés jeudi devant le siège du gouvernement pour protester contre la libéralisation du marché laitier, mais aussi contre les retards enregistrés dans le versement des subventions et la bureaucratie excessive.
Le nouveau Code fiscal et de procédure fiscale soumis au débat du Parlement
Après le vote du gouvernement de la semaine dernière, le Code fiscal et celui de procédure fiscale sont actuellement soumis au débat du Parlement. Le chef du gouvernement, Victor Ponta, a exprimé son espoir que les nouveaux Codes soient adoptés d’ici la fin de la session parlementaire, le 30 juin, de sorte qu’ils puissent entrer en vigueur avant le 1er janvier 2016. Une TVA générale de 20% et de 9% dans le cas des produits alimentaires figurent en tête des dispositions des nouveaux Codes. S’y ajoutent une baisse de 3% de la contribution des salariés à la Sécurité sociale et de 2% pour les employeurs à partir de 2018. Pour ce qui est du taux d’imposition unique, celui-ci pourrait diminuer de 16% à 14% en 2019. Le Conseil fiscal a donné un avis négatif aux modifications, tandis que le FMI considère que la Roumanie n’a pas suffisamment d’espace pour une réduction des taxes avant qu’elle n’améliore les procédures de collecte et de gestion des recettes au budget de l’Etat. (trad.: Ioana Stancescu, Andrei Popov)