La semaine du 3 au 9 septembre 2018
Le collectif budgétaire approuvé sans l’avis du CSAT
România Internațional, 08.09.2018, 13:43
Le collectif budgétaire approuvé sans l’avis du CSAT
A Bucarest, l’Exécutif de gauche a approuvé mercredi, par décret d’urgence, le collectif budgétaire, en l’absence de l’avis du Conseil suprême de défense du pays et sur fond d’une dispute politique avec le président Klaus Iohannis. Mardi, celui-ci a suspendu une réunion du CSAT, vu que ses membres ont échoué dans leurs efforts de parvenir à un accord pour donner leur aval à ce projet. M. Iohannis a appelé l’Exécutif à présenter un nouveau collectif budgétaire qui ne prévoie pas la diminution des fonds destinés à certaines institutions ayant des attributions dans le domaine de la sécurité nationale. Selon le président, l’Exécutif a un agenda parallèle qui ne correspond pas aux intérêts des citoyens. Il l’accuse le cabinet Dancila de vouloir éloigner l’attention de l’opinion publique des problèmes sensibles qu’il n’est pas capable de résoudre. Par conséquent, Klaus Iohannis a demandé à l’Avocat du peuple (l’équivalent du Défenseur des droits) de saisir la Cour Constitutionnelle pour que celle-ci vérifie si – oui ou non – le décret d’urgence approuvant le collectif budgétaire est conforme aux exigences constitutionnelles. Par ailleurs, M. Iohannis a accusé la première ministre, Viorica Dancila, d’avoir créé un précédent dangereux, en ignorant son invitation au dialogue en marge du collectif budgétaire. Prévue pour jeudi dernier, l’entrevue entre le chef de l’Etat et son premier ministre a été remplacée par une autre entre les ministres des Finances, Eugen Teodorovici et celui de la Justice, Tudorel Toader et deux conseillers présidentiels. Le gouvernement a motivé l’absence de Mme Dancila en affirmant que celle-ci faisait une visite en Espagne.
La première ministre de Roumanie visite l’Espagne
En visite en Espagne, la première ministre roumaine, Viorica Dăncilă a eu une entrevue avec son homologue espagnol, Pedro Sanchez. L’occasion pour les deux responsables de saluer la coopération excellente dans le domaine économique entre leurs deux pays, notamment l’évolution positive des échanges commerciaux, chiffrés à 4 milliards d’euros environ et le volume des investissements espagnols en Roumanie. Dancila et Sanchez ont signé jeudi à Madrid des accords de coopération bilatérale dans les domaines de la Défense et de l’Administration publique. La cheffe du gouvernement de Bucarest a tenu à remercier les autorités espagnoles pour leur attitude constructive envers la communauté roumaine d’Espagne forte de 870 mille personnes, soit la plus grande communauté étrangère d’Espagne. Les discussions ont porté aussi sur la problématique de la double citoyenneté à l’intention des ressortissants roumains que Madrid refuse pour l’instant d’accepter. Précisons aussi que la visite de la première ministre en Espagne n’a pas comporté de rencontre avec les représentants de la communauté roumaine. Une partie d’entre eux ont protesté affichant des slogans anti-gouvernementaux, mécontents des violences survenues lors de la manifestation dite de la diaspora du 10 août dernier à Bucarest.
La proposition pour la direction de la DNA
C’est Mme Adina Florea, procureure au Parquet près la Cour d’appel de Constanta, que le ministre de la Justice, Tudorel Toader a choisi parmi les six candidats en lice pour le fauteuil de chef de la Direction nationale anticorruption resté vacant après la révocation de Laura Codruta Kövesi. Sur l’ensemble de ses objectifs, tels qu’ils apparaissent dans son dossier de candidature, notons l’examen des solutions d’acquittement définitif, la diminution du nombre des anciens dossiers et un plus de transparence des activités de la Direction. Une fois obtenu l’avis du Conseil supérieur de la Magistrature, ce sera au chef de l’Etat d’accepter ou pas la proposition du ministre Toader. Le poste de procureur en chef du Parquet anticorruption est vacant depuis juillet dernier, lorsque sa titulaire, Laura Codruta Kovesi a été révoquée par le chef de l’Etat.
La peste porcine africaine sévit en Roumanie
L’Autorité sanitaire vétérinaire de Roumanie s’est vu octroyer quelque 30 millions d’euros de plus suite au collectif budgétaire opéré par le gouvernement. L’argent sera utilisé pour éradiquer la peste porcine africaine. Selon l’institution, jusqu’ici, les dossiers de 3000 fermes individuelles et industrielles ont été examinés et moins de 200 en ont été dédommagées. La valeur totale des dédommagements dépasse les 10 millions d’euros, qui seront couverts du budget de l’Autorité sanitaire vétérinaire de Roumanie et à l’aide des fonds européens approuvés en ce sens par la Commission Européenne. Quelque 830 foyers de peste porcine africaine ont été confirmés en Roumanie depuis le début de l’épidémie, selon les plus récentes données fournies par l’Autorité Sanitaire Vétérinaire. Ces deux derniers mois, 190 localités de 11 départements du nord-ouest et du sud-est du pays ont été concernées et plus de 160.000 cochons ont été scarifiés jusqu’ici. Précisons que la peste porcine africaine est une maladie virale des porcines domestiques et sauvages, avec une évolution rapide et un taux de mortalité de 100% pour les animaux infectés. Pour sa part, le Parquet Général est en train de vérifier la manière dont les autorités ont géré cette crise. Une demande avancée aussi par le président Klaus Iohannis. (trad. Ioana Stancescu, Valentina Beleavski)