La semaine du 3 au 9 janvier 2022
Eugen Coroianu, 08.01.2022, 08:19
La cinquième vague de la pandémie en Roumanie
En
Roumanie, le nombre d’infections au coronavirus a commencé à grimper rapidement
en cette première semaine de l’année, et les pouvoirs publics tentent de faire
face à la situation. Cette hausse est considérée le résultat de la
prolifération du variant Omicron, beaucoup plus transmissible, qui ravage déjà
une grande partie de l’Europe et d’autres régions du monde. Le cabinet de
Bucarest a prolongé l’état d’alerte et a pris des mesures visant à limiter la
pandémie de Covid-19 et ses effets. Ainsi, dans les espaces fermés et ouverts,
il sera obligatoire de porter le masque. Les masques de protection doivent
être, désormais, de type médical ou FFP2, qui offrent une protection accrue, et
non pas textiles – inefficaces devant Omicron. Le système de restrictions en
fonction du taux d’incidence cumulé sur 14 jours revient dans l’actualité. La
participation du public à des activités est autorisée à hauteur de 50 % de la
capacité maximum de l’espace disponible, dans les départements et les localités
où le taux d’incidence des cas d’infection sur 14 jours est inférieur ou égal à
1 cas par mille habitants. En cas de taux d’incidence plus élevé, le public
peut participer à des activités à hauteur de 30 % de la capacité des espaces. Il
a encore été décidé de créer des centres spéciaux d’évaluation des patients
atteints de Covid-19, de manière à ne pas surcharger les hôpitaux. La
vaccination piétine, en dépit des appels répétés des médecins. La Roumanie demeure
avant-dernière à ce chapitre de l’UE, et ne dépasse que la Bulgarie voisine.
15 années d’appartenance à
l’UE
Cela fait 15 ans que la Roumanie est devenue
officiellement membre de l’UE. A l’occasion, le président Klaus Iohannis a affirmé que le cheminement européen
demeure de manière légitime la seule option de prospérité, de stabilité et de
développement du pays à long terme. Le succès de l’adhésion à l’Union est
confirmé tant par le maintien d’un ample soutien des Roumains pour l’Union que
par le bien-être apporté en ces 15 années d’appartenance à l’espace
communautaire, note aussi le premier ministre Nicolae Ciucă. Il a rappelé que
plusieurs dizaines de milliards de fonds européens sont arrivés en Roumanie et
continuent d’arriver, contribuant à des investissements qui accroissent le
niveau et la qualité de vie des Roumains. La Roumanie a réussi à
accroître son PIB par habitant de 39 % du pouvoir d’achat de la moyenne de l’UE
avant l’admission à 59 % neuf ans après. Selon les prévisions, cette année, le
PIB par habitant pourrait arriver à 66,3 % du PIB moyen de l’Union. La liberté
de circulation, y compris des biens, a fourni un immense marché aux compagnies
et aux produits roumains, et actuellement, près de 80 % des exportations de la
Roumanie sont destinées à l’UE.
Majoration des revenus, mais
aussi des prix
A compter du 1er janvier, en Roumanie -
majoration du salaire minimum, du point de retraite et des indemnités sociales.
Les allocations familiales sont également majorées. Toutefois, le niveau des
accises croît aussi, pour presque toutes les catégories de produits, y compris
les carburants, la bière et les spiritueux, avec les cigarettes pour seule
exception. Pour les 3,7 millions de consommateurs qui n’ont pas encore un
contrat sur le marché libre, les tarifs de l’électricité connaissent une hausse
de 50 à 90 %, selon le fournisseur, mais la population ne paiera pas maintenant
des factures plus élevées parce qu’elles sont plafonnées et compensées par le
budget de l’Etat jusqu’au 31 mars prochain.
Nouvel ajournement dans un procès controversé
La Cour d’appel de Bucarest a reporté
de deux nouveaux mois le prononcé de l’arrêt définitif dans le dossier de
l’incendie qui a ravagé la discothèque « Colectiv » – une des plus grandes
tragédies de l’histoire de la Roumanie en temps de paix. La tragédie qui a tué
65 personnes et blessé 200 autres. Le premier ministre de l’époque, Victor
Ponta, a démissionné, tout comme le maire du 4e arrondissement
de la capitale. La tragédie a provoqué la colère des Roumains qui sont sortis
dans les rues pour crier « la corruption tue ». Une enquête pénale a
été lancée et des arrestations ont été faites. Les procureurs ont demandé
des peines maximales fermes pour l’ancien maire du 4e arrondissement de la
Capitale, Cristian Popescu-Piedone, pour des fonctionnaires de la mairie, pour
les patrons du club, deux pompiers, deux pyrotechniciens et les représentants
d’une société pyrotechnique. Les débats dans le dossier ont été finalisés
l’année dernière, mais les juges ont reporté le prononcé, attendu avec émotion
et intérêt dans l’espace public roumain.
Retour en classe
Les
collégiens, les lycéens, y compris des lycées professionnels, et les étudiants post-bac
de Roumanie ont repris les cours lundi, après les vacances d’hiver, en dépit d’une
situation épidémiologique dégradée. Les vacances d’hiver se poursuivent
pourtant pour les écoliers des maternelles et du primaire qui retourneront à
l’école le 10 janvier. Le premier semestre devra s’achever le 14 janvier alors
que le second commencera juste après, le 17 janvier. Les prochaines vacances, à
Pâques, sont prévues du 15 avril au 1er mai. Par ailleurs, les critères
d’octroi des bourses du mérite ont été modifiés, le seuil minimum passant de la
moyenne de 8,50/10 à 9,50/10. Estimation est faite que plus de 700 000 élèves
perdront ce stimulant financier.
La Roumanie appelle à la Justice
européenne
Cette
semaine, la Roumanie a saisi la Cour de Justice de l’UE pour demander la suspension
de la législation régissant les transports routiers du soi-disant « Paquet
de mobilité » qui sera appliqué à commencer par le mois prochain. Selon
les nouvelles règles, les transporteurs de fret de l’UE seront obligés à faire
rentrer leurs poids-lourds au centre d’opérations tous les deux mois. En fait,
si une compagnie immatriculée en Roumanie décide de dérouler des opérations de
transport de marchandises dans le centre et l’ouest de l’Europe, ses véhicules
doivent absolument rentrer tous les deux mois, même sans marchandise à bord, ce
qui ne fait qu’augmenter les coûts opérationnels.