La semaine du 28 mars au 02 avril 2016
Les renseignements roumains au rapport
Florentin Căpitănescu, 02.04.2016, 13:00
Les renseignements roumains au rapport
Selon le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, le Service roumain de renseignement intérieur (SRI) est un partenaire respecté et crédible au sein de la communauté des renseignements euro-atlantiques, et grâce auquel la Roumanie s’avère un fournisseur de sécurité dans la région. Lors de la présentation du bilan 2015 du Service, le président roumain s’est félicité entre autres de la contribution de cette institution dans la lutte contre la corruption et contre les réseaux d’évasion fiscale et de crime organisé. Le Service roumain de renseignement intérieur a pleinement rempli sa mission, se montrant efficace et sérieux, a conclu Klaus Iohannis.
A son tour, le chef du SRI, Eduard Hellvig, a déclaré que l’année dernière environ 350 personnes à risque terroriste avaient été expulsées ou s’étaient vu refuser l’entrée en Roumanie. Parmi les défis de son institution, Eduard Hellvig a mentionné la vague de migrants, l’agressivité de la Russie, l’instabilité de l’Ukraine et le manque de prédictibilité de la situation en République de Moldova voisine. Le manque de transparence du service est un des aspects qu’il faut toujours remédier, a encore avoué Eduard Hellvig.
Par ailleurs, le Service roumain de renseignement intérieur est en train d’examiner, aux côtés de ses partenaires occidentaux, la manière dont les cartes prépayées de téléphonie mobile achetées en Roumanie sont utilisées dans des zones où sont actives des organisations terroristes. Le SRI soutient ouvertement l’idée que les titulaires des cartes prépayées achetées en Roumanie dévoilent leur identité au moment de l’achat. Et pour cause : des informations récentes indiqueraient le fait que des menaces auraient été lancées depuis de telles cartes contre des infrastructures de transport dun pays communautaire. Après les récents attentats de Bruxelles, le premier ministre roumain Dacian Ciolos avait affirmé que des cartes prépayées de Roumanie avaient été utilisées pour préparer certains attentats dans l’UE.
Notons que la Roumanie est un des rares pays communautaires où lon peut toujours acheter des cartes téléphoniques prépayées sans fournir ses données personnelles.
Cinq mois depuis la tragédie de la discothèque Colectiv
Familles, amis et survivants ont commémoré les 64 victimes de l’incendie de la discothèque Colectiv de Bucarest, 5 mois après la tragédie. En même temps, le Corps de contrôle du premier ministre a rédigé un rapport sur la manière dont a été menée l’intervention d’urgence la nuit de l’incendie, constatant plusieurs irrégularités. Néanmoins, le Département pour les situations d’urgence a estimé que plusieurs données du rapport gouvernemental n’étaient pas conformes aux informations existantes et qu’elles contrevenaient même aux différents actes normatifs réglementant des procédures nationales ou internationales du domaine. A l’issue de son entretien avec les représentants du Corps de contrôle du premier ministre, le chef du Département pour les situations d’urgence, Raed Arafat, a déclaré qu’il pourrait éventuellement déposer son mandat si le premier ministre l’exigeait. Entre temps, le Tribunal de Bucarest a décidé que les 3 patrons de la discothèque Colectiv soient placés sous contrôle judiciaire durant l’enquête dont ils font l’objet. Antérieurement, ils avaient été assignés à domicile.
Condamnation d’un nouveau tortionnaire communiste
Commandant du camp de travail de Periprava (dans le sud-est de la Roumanie) entre 1958 et 1963, Ion Ficior a été condamné à 20 ans de prison ferme pour crimes contre l’humanité. Cette décision de la Cour d’Appel Bucarest n’est pourtant pas définitive. Ion Ficior a été traduit en justice en 2014, sous l’accusation d’avoir introduit et coordonné un régime de détention répressif, abusif et inhumain contre les détenus politiques à l’époque où il était chef du camp de travail.
Ceux-ci n’ont pas bénéficié d’assistance médicale, ni de médicaments, ni de nourriture, ni de chauffage, ils avaient été soumis à de nombreuses punitions, à la torture physique et mentale. Selon les procureurs, le régime imposé par Ion Ficior ne garantissait même pas les conditions minimales de survie à long terme, même si les peines de prison dépassaient les 10 ans. Plus d’une centaine de détenus auraient perdu la vie dans ces conditions.
La Cour d’Appel a décidé aussi qu’Ion Ficior soit dégradé et obligé à payer, aux côtés de l’Etat roumain, 300.000 euros de dédommagements. Rappelons-le, dans un cas similaire, l’ancien commandant du pénitentiaire de Râmnicu Sarat, (sud-est), Alexandru Visinescu, a reçu une peine définitive de 20 ans de prison ferme, ayant été trouvé coupable d’infractions similaires.
Rapport sur la compétitivité
La chambre américaine de commerce de Roumanie a présenté à Bucarest son 2e Rapport sur la Compétitivité. Parmi les domaines nécessitant une intervention immédiate figurent le vieillissement de la population, la santé, l’infrastructure, la fuite des cerveaux, la recherche, l’agriculture, l’éducation et la cohérence des politiques publiques, lit-on dans le rapport. Selon le document, la lutte anti-corruption, l’inflation et la législation réglementant le travail sont les secteurs ayant connu une évolution positive depuis le premier rapport sur la compétitivité du pays, publié en 2011. S’y ajoute un bon taux de connexion de la population au réseau Internet.
Le rapport reconnaît donc la croissance de l’économie roumaine dans les classements mondiaux de la compétitivité, tout en signalant l’existence d’un grand décalage par rapport à la moyenne de l’UE. Présent au lancement du rapport, le vice premier ministre roumain Costin Borc a affirmé que les documents de ce genre aidaient le gouvernement de Bucarest à améliorer son activité.
Gala 2016 des prix Gopo
Récompensé en 2015 du prix de la mise en scène au festival de Berlin, le film « Aferim ! », du réalisateur roumain Radu Jude, a décroché pas moins de 12 distinctions au Gala des Prix Gopo de Bucarest, qui récompensent l’excellence dans le cinéma roumain. «Aferim !» a remporté donc toutes les catégories où il a été nommé, dont le prix du meilleur film, celui du meilleur réalisateur et du meilleur rôle principal. Ce dernier a été attribué à l’acteur Teodor Corban. Ioana Flora a été désignée meilleure actrice dans un rôle principal pour son jeu dans le film « Chez papa ». Enfin le prix du meilleur début a été remporté par Nicolae Constantin, pour sa prestation dans le film «Le monde m’appartient » (« Lumea e a mea »), du réalisateur Nicolae Constantin Tănase. (Trad. Valentina Beleavski)