La semaine du 28 juin au 4 juillet
Le gouvernement roumain a survécu à la première motion de censure
Corina Cristea, 03.07.2021, 00:24
Le gouvernement de coalition de Bucarest dirigé par le libéral Florin Cîțu a passé cette semaine le test de sa première motion de censure initiée par le principal parti de lopposition, le Parti social-démocrate (PSD). Les sociaux-démocrates exprimaient ainsi leur mécontentement quant aux mesures appliquées par lExécutif dans des secteurs clé dactivité et à la manière dont le Plan national de relance et de résilience a été conçu. De lavis du PSD, par les mesures adoptées, lactuelle gouvernance ne respecte pas le droit des citoyens à léducation et à la santé, ni la loi fondamentale du pays et ne fait que promouvoir des politiques économiques qui entraînent la baisse du niveau de vie la population. La réplique du premier ministre libéral Florin Cîţu na pas tardé. A son avis, léconomie roumaine a réussi à surmonter la pire crise des 100 dernières années, alors que la coalition est forte et prête à continuer à gouverner, bien que le PSD ait boycotté au Parlement les réformes initiées par le gouvernement. Aux dires du premier ministre, les taux dintérêt ont baissé, les revenus des Roumains augmentent plus vite que le taux dinflation, ce qui se traduit par la hausse du pouvoir dachat. 201 parlementaires, sociaux-démocrates et membres du parti ultranationaliste AUR (Alliance pour lUnion des Roumains) ont voté en faveur de la motion. De leur côté, les parlementaires de la coalition au pouvoir sont restés dans la salle, mais nont pas exercé leur droit de vote.
En Roumanie, les fournisseurs délectricité et de gaz opèrent des changements
Les fournisseurs délectricité et de gaz de Roumanie ont supprimé à compter du 1er juillet, les réductions tarifaires pour les clients domestiques qui nont pas encore signé un contrat sur le marché libéralisé. Selon les données fournies par lAutorité nationale de régulation dans le domaine de lénergie, sur les près de 9 millions de consommateurs domestiques délectricité, plus de la moitié na pas signé un nouveau contrat avec les fournisseurs, autrement dit, ils détiennent un contrat de service universel, le plus cher du marché, ce qui se traduira par une majoration de 1 à 7 % de leurs factures. Pour ce qui du gaz, deux tiers des quatre millions de consommateurs nont pas signé de nouveau contrat sur le marché libéralisé et devront sattendre à une majoration des factures allant jusquà 25 %. Et puis, cest toujours à compter du 1er juillet que la Roumanie a mis en place un nouveau contrat-cadre réglementant les services de santé. Il comporte une série de nouveautés dont un paquet de prévention pour les personnes de plus de 40 ans qui inclut trois examens dévaluation des risques potentiels de santé et des interventions visant à les réduire. Les visites des médecins traitants chez les malades chroniques se multiplieront : une fois par mois au lieu de quatre fois par an, tout au plus. De nouveaux services médicaux seront dorénavant pris en charge par la Sécurité sociale.
En Roumanie, le certificat vert numérique est entré en vigueur le jeudi 1er juillet
A compter du 1er juillet, le certificat vert numérique est entré en vigueur dans lUE, donc en Roumanie aussi. Il atteste le fait que son titulaire est vacciné ou quil a été récemment malade de Covid-19 et a guéri ou bien quil détient un test négatif récent au coronavirus. Il permettra aux Européens de voyager plus facilement dun pays à lautre. Le document contient un code QR qui peut être scanné pour imprimer le certificat sur papier. On peut aussi le télécharger dans son téléphone portable, pour le scanner à la frontière à laide dun dispositif spécial. Le certificat est valable entre 24 heures dans le cas dun test rapide et un an, dans le cas des personnes complètement vaccinées. En Roumanie, le Service de télécommunications spéciales a créé une plate-forme internet sécurisée où lon peut obtenir son certificat : certificat-covid.gov.ro.Dautre part, sur la toile de fond de la baisse considérable des nouveaux cas de Covid en Roumanie, les autorités de Bucarest ont décidé de procéder à une nouvelle étape de relâchement des restrictions à compter du 1er juillet. Les fêtes foraines et les foires sont à nouveau autorisées, tandis que les hôtels, les maisons dhôtes et les salles de gym pourront fonctionner à pleine capacité. Désormais, les horaires des clubs, des restaurants et des cafés sont prolongés jusquà 2 heures du matin, mais seules les personnes vaccinées pourront se rendre dans les bars et les boîtes de nuit. Les événements privés pourront accueillir 100 personnes sils se déroulent à lintérieur et 150 dans le cas des ceux en plein air, avec la possibilité daller jusquà 300 si tous les participants détiennent un certificat de vaccination.
Le Parlement roumain a commémoré, en première, les victimes du pogrom de Iaşi
Le Parlement roumain a organisé cette semaine, pour la première fois dans son histoire, une réunion solennelle pour commémorer les victimes du pogrom de Iaşi, commis il y a 80 ans. Plus de 13 000 Juifs roumains ont été tués en juin et juillet 1941, massacre commandé par le régime fasciste du maréchal Ion Antonescu, allié du régime nazi allemand. La réunion sest déroulée en présence des membres du gouvernement, dun ancien chef de lEtat roumain, des représentants de la famille royale et de lEglise orthodoxe roumaine et dautres cultes religieux, des membres de la Fédération des communautés juives de Roumanie, de lArmée et de lAcadémie roumaine, appuyés par des survivants du pogrom. Parmi eux, Michael Cernea, 90 ans, qui a remémoré les événements tragiques de lété dil y a 80 ans :
« Je me souviens très bien de chaque instant de ce jour quand on ma chassé brutalement de la maison, moi et toute ma famille. On nous a rangés en file et on nous a conduits jusque dans la cour de la Police. On avait très peur et je dois vous dire que la peur de mourir pèse très lourd et continue à peser. Cest une peur qui paralyse et humilie. » Depuis la tribune du Parlement, lambassadeur israélien à Bucarest, David Saranga, a affirmé que malheureusement, le souvenir de ces trains de la mort persiste dans de nombreux pays européens à travers des manifestations de haine et dintolérance. Par leur geste, les autorités roumaines ont reconnu et assumé les événements dramatiques dil y a 80 ans. (Trad. Ioana Stancescu)