La semaine du 28 février au 06 mars 2022
L’Ukraine résiste à l’invasion russe
Eugen Coroianu, 05.03.2022, 09:28
L’Ukraine résiste à l’invasion russe
Le monde entier suit avec inquiétude la situation en Ukraine, où les troupes russes ont poursuivi leur offensive sur plusieurs fronts. De grandes villes du pays telles que Kharkiv, Kherson, Marioupol, mais aussi des villes plus petites, ont été attaquées et bombardées, et la situation sur le terrain est instable et confuse, selon les différentes sources. Des sirènes ont retenti à de nombreux endroits, et des images télévisées ou partagées sur les médias sociaux montrent la destruction de bâtiments et d’autres objectifs, de l’équipement militaire endommagé, des morts et des blessés. La capitale Kiev est également assiégée par les forces russes, des combats ont été livrés toute la semaine, des explosions se sont fait entendre, les gens se sont réfugiés dans des stations de métro et dans d’autres abris de peur des bombardements. Un incident extrêmement grave s’est produit à la centrale nucléaire d’Energodar à Zaporojie, où un incendie s’est déclaré vendredi suite aux bombardements russes. L’Ukraine a annoncé que l’incendie avait eu lieu dans un bâtiment de cinq étages situé près de la centrale, mais qu’il avait été éteint. L’Agence internationale de l’énergie atomique a cité les autorités locales de régulation dans le secteur nucléaire qui affirment que « l’équipement essentiel » n’a pas été affecté et que les niveaux de radiation sont inchangés. Le président américain Joe Biden s’est entretenu au téléphone avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky au sujet de la situation. Ce dernier a accusé Moscou de recourir à la « terreur nucléaire » et de vouloir répéter la catastrophe de Tchernobyl, rapporte l’AFP. La conclusion de la semaine, tirée par de nombreux spécialistes, est que les attaques russes se sont intensifiées, malgré deux séries de négociations de paix.
Les civils ukrainiens fuient la guerre vers les pays voisins
Un afflux impressionnant d’Ukrainiens, en particulier des femmes et des enfants, a pris d’assaut les frontières occidentales du pays, pour passer dans les pays voisins. D’énormes colonnes de voitures se sont formées aux postes-frontières, malgré les mesures de simplification prises par les États accueillant les réfugiés. Beaucoup d’entre eux ont abandonné leur véhicule et traversé la frontière à pied. Des images touchantes de mères avec des enfants, tirant de lourds bagages faits à la hâte, peuvent être vues sur les chaînes de télévision du monde entier. Les principaux pays de refuge sont la Pologne et la Roumanie. Une agréable surprise, si on peut s’exprimer ainsi vu les circonstances, a été la manière exceptionnelle dont les Roumains ont reçu les voisins ukrainiens.
La société civile, tout d’abord, et ultérieurement aussi les autorités, ont fourni aux réfugiés de la nourriture, de l’eau, des vêtements, des couvertures, des médicaments. Sur les réseaux sociaux, la mobilisation a été exemplaire ; des milliers de places d’hébergement ont été mises à leur disposition par des hôtels, des maisons d’hôtes et des particuliers. Les autorités centrales et locales ont également aménagé des espaces d’hébergement et ouvert des centres d’accueil et d’information spéciaux. Un effort humanitaire qui a impressionné, et la presse internationale a fait l’éloge des Roumains ! « La Roumanie a donné un exemple touchant au monde entier. Les gens ont ouvert les portes de leurs propres maisons aux réfugiés, ils ont organisé des missions de collecte de fonds sur les réseaux sociaux, la population roumaine est prête à accueillir les réfugiés.
La Roumanie non seulement accueille les réfugiés dans ses foyers, mais elle aide également la République de Moldova et fournit des générateurs d’électricité qui sont particulièrement importants pour ce pays. La Roumanie a fourni des médicaments à l’Ukraine. Vous êtes un exemple extraordinaire de solidarité au sein de l’Europe. Je vous remercie du fond du cœur pour votre exemple », a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en visite à Bucarest. Elle a également mentionné le Centre humanitaire, qui est en train de devenir opérationnel sur le territoire roumain pour soutenir l’Ukraine et qui jouera un rôle très important, vu que c’est une démarche à moyen terme.
La communauté internationale impose des sanctions à la Russie
L’Assemblée générale de l’ONU a adopté mercredi une résolution qui « demande à la Russie de cesser immédiatement l’usage de force contre l’Ukraine ». Le document a été voté par une majorité écrasante de 141 pays. Sur les 193 membres de l’Organisation, seuls cinq ont voté contre, 35 se sont abstenus, dont la Chine, Cuba, l’Inde et l’Afrique du Sud, et 12 ont décidé de ne pas participer au vote. Les cinq Etats qui ont voté contre ont été la Russie, le Belarus, la Corée du Nord, l’Erythrée et la Syrie. Le Parlement européen, en réunion spéciale, a « condamné dans les termes les plus fermes possibles l’invasion illégale de l’Ukraine par la Russie ». Les eurodéputés ont catégoriquement rejeté la rhétorique de Moscou qui évoque un possible recours aux armes de destruction massive et ont rappelé à la Russie ses engagements internationaux. Ils ont mis en garde contre les dangers d’une escalade nucléaire du conflit.
De nouvelles condamnations et appels à la paix sont venus aussi de la part de la majorité des capitales occidentales. De nouvelles sanctions économiques et financières contre la Russie ont été mises en place. Plusieurs milliers d’entreprises étrangères ont choisi de partir ou de geler leurs affaires dans ce pays ou tout simplement de ne plus y livrer des marchandises. D’autres sociétés, y compris de Roumanie, ont arrêté les importations et le commerce avec des produits d’origine russe. Les premiers effets des sanctions internationales bancaires sont déjà visibles en Russie, car le rouble a connu une véritable plongée. Les télévisions ont illustré d’immenses files d’attente aux bancomats russes, alors que les autorités locales ont des restrictions aux achats et transactions en devises étrangères.
Les efforts de l’OTAN pour renforcer le flanc est en Roumanie se sont poursuivis par le déploiement dans ce pays, cette semaine, des premières troupes françaises, mais aussi de plusieurs avions de combat allemands. Le Portugal et la Belgique ont également annoncé déployer des forces en Roumanie dans le cadre des efforts de dissuasion de l’OTAN. (Trad. : Ligia, Alex Diaconescu)