La semaine du 27 mars au 2 avril 2023
Les régimes spéciaux des retraites, un
thème difficile à l’agenda du pouvoir
Ştefan Stoica, 02.04.2023, 12:45
Les régimes spéciaux des retraites, un
thème difficile à l’agenda du pouvoir
Aucun politicien
roumain ne peut le contester : le plan national de relance et de
résilience, par le biais duquel la Roumanie reçoit des dizaines de milliards
d’euros en échange des réformes essentielles dans différents domaines est
l’étoile polaire de l’actuelle coalition gouvernementale. Et la réglementation
de l’épineuse question des régimes spéciaux des retraites, dont bénéficient
principalement les magistrats et les cadres des institutions en charge de la
sécurité nationale et qui ne reposent pas sur le principe de la contribution,
comme c’est le cas des autres pensions de retraites est un jalon du Plan
national de relance et de résilience. Un projet proposé par la coalition
gouvernementale constituée par le PSD, le PNL et l’UDMR à ce sujet a été voté
mercredi par les sénateurs roumains. Aux termes de celui-ci, aucune pension de
retraite ne dépassera plus le revenu obtenu durant la période d’activité et la
pension supplémentaire issue du régime spécial sera soumise à une imposition
supplémentaire. Un impôt de 15% sera appliqué aux pensions de retraite
supérieures à 1 200 euros. Ce qui plus est il sera interdit de cumuler
plusieurs pensions de retraites «spéciales » alors que dans le calcul des
pensions payées aux militaires, cinq critères qui produisent des bonus seront
éliminés. L’Union sauvez la Roumanie, d’opposition, critique le projet de loi
et soutient une formule radicale : la suppression de tout régime spécial
de retraite et l’application du principe de la contribution. Par ailleurs, les
représentants des militaires, des policiers et des surveillants pénitentiaires
ont demandé que l’élimination des retraites accordées aux militaires soit
retirée du Plan national de relance et de résilience pour que les retraites des
anciens militaires ne fassent pas l’objet d’ajustements qui leur soit
défavorables. Selon eux, une telle décision pourrait faire éloigner les jeunes
de la carrière militaire, si aucun avantage n’en découle plus.
Réglementer l’abus de fonction -
erreur ou calcul cynique?
Les sénateurs
roumains ont été les vedettes de cette semaine. Les élus de la coalition ont
adopté une modification au Code pénal, qui introduit un seuil pécuniaire de
250.000 lei, soit 50.000 euros, pour l’abus de fonction. Une modification qui
ressemble à s’y méprendre au fameux décret d’urgence 13 de 2017, l’acte
inaugural d’une démarche par laquelle le gouvernement de l’époque, contrôlé par
un Parti social-démocrate dirigé d’une main de fer par Liviu Dragnea, avait
essayé de neutraliser les efforts de réformer le système de justice du pays.
Des dizaines de milliers de gens étaient alors descendus dans la rue pour
manifester contre l’action du gouvernement, qui avait fini par retirer le
décret en question. Cette fois-ci, plusieurs centaines de personnes ont
manifesté à Bucarest, mercredi après le vote au Sénat, qu’ils ont accusé
d’encourager la corruption et les illégalités en Roumanie. Suite aux prises de
positions critiques, la coalition au pouvoir s’est ultérieurement ravisée, ses
leaders annonçant leur soutien à la proposition du ministère de la Justice de
baisser à 9.000 lei le seuil au-delà duquel l’abus de fonction et la négligence
professionnelle seront incriminés dans le Code pénal. Tout comme dans le cas
des retraites spéciales, les députés sont appelés à trancher sur cette loi, la
Chambre basse étant l’assemblée décisionnelle.
Le gouvernement approuve les
nouvelles lois de l’Education
Le gouvernement
a décidé : chaque lycée sera libre de concevoir ses propres testes
d’admission pour remplir 60% des places disponibles, le reste étant occupé au
terme de l’examen de Brevet. Quant au baccalauréat, celui-ci comportera une
épreuve supplémentaire issue d’un autre profil que de celui d’études. Ce sont
deux des prévisions stipulées par le nouveau paquet des lois de l’Education
nationale qui repose sur le projet « La Roumanie éduquée ». Initiée
par le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, le projet bénéficiera de plus de 3
milliards d’euros attribués via le Plan national de relance et de résilience.
Les nouvelles lois relatives à l’enseignement supérieur se proposent
principalement de combattre le décrochage à l’université et l’illettrisme
fonctionnel, deux des problèmes chroniques de l’Education nationale. Selon la
ministre roumaine de tutelle, Ligia Deca, le nouveau système sera ciblé sur
l’élève et sur les mesures censées stimuler son potentiel.
Le chef
du Conseil européen et le premier ministre, en visite en Roumanie
L’opposition de l’Autriche à l’adhésion roumaine à
l’Espace Schengen a provoqué une vague de frustration en Roumanie et alimenté
l’euroscepticisme, a fait savoir le président Klaus Iohannis, à l’issue des
pourparlers, de Bucarest, avec le président du Conseil européen, Charles
Michel. Celui-ci est venu encourager la Roumanie en l’assurant du soutien
européen quant à ses efforts de rejoindre l’Espace de libre circulation le plus
vite possible. L’UE sera un espace encore plus sûr si la Roumanie adhère à
Schengen, a déclaré le responsable de Bruxelles, tout en précisant que Bucarest
a répondu à tous les critères d’adhésion. Par ailleurs, le premier ministre
polonais, Mateusz Morawiecki s’est rendu lui aussi en Roumanie pour des
pourparlers avec les officiels roumains. Les deux parties se proposent
d’encourager leurs relations de sécurité et de défense, parallèlement à un
renforcement de leur coopération économique bilatérale. La Pologne est un des
partenaires commerciaux les plus importants de la Roumanie dans la
région. Le volume des échanges commerciaux roumano-polonais s’est chiffré
dernièrement à 11 milliards d’euros, soit un record économique.
Espoirs pour le football, certitudes pour le handball
La sélection de
football de Roumanie a vaincu celles d’Andorre et du Bélarus en ouverture de la
campagne de qualification à l’2024, et les supporters renouent avec l’espoir.
Le groupe dans lequel évolue la nationale roumaine est dominé par la Suisse,
qui a participé à la dernière Coupe du monde, au Qatar. Mais il y a des chances
pour que les tricolores (bleu-jaune-rouge) finissent à la deuxième place,
qualifiante, après les matchs contre le Kosovo et Israël. La dernière présence
de la Roumanie à un tournoi final de la compétition continentale remonte à
2016.
Coté handball
féminin, les championnes nationales de Rapid Bucarest ont eu raison des
Slovènes de Krim, ayant ainsi accédé en première aux quarts de finale de la
Ligue des champions, aux côtés des vice-championnes de CSM Bucarest, déjà
qualifiées pour cette phase de la compétition. Pour ce qui est des clubs, le
hand féminin roumain confirme ainsi son haut niveau international et sa force.