La semaine du 27 mars au 1er avril
Visite officielle à Bucarest de l’héritier de la Couronne britannique
Corina Cristea, 01.04.2017, 12:45
Visite officielle à Bucarest de l’héritier de la Couronne britannique
Le jour même où le Brexit a été déclenché par l’activation par le gouvernement de Londres de l’article 50 du Traité de l’UE, le prince Charles de Galles faisait une visite officielle en Roumanie. « Tout ce que j’ai fait pendant les 20 dernières années depuis que je visite périodiquement la Roumanie a visé à aider les Roumains à prendre conscience de l’unicité de leur culture, de la valeur de leur héritage architectural et surtout de leur potentiel dans le monde d’aujourd’hui. Je me souviens à quel point j’étais touché d’apprendre combien les Roumains ont souffert durant le régime communiste et de voir les destructions commises à l’époque au niveau humain et culturel ». C’est ce qu’a déclaré le Prince Charles à la fin de la cérémonie durant laquelle il s’est vu décerner la Grand-Croix de l’Ordre national «L’Etoile de Roumanie». Le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, a également apprécié l’implication du prince de Galles dans des activités caritatives en Roumanie, mais aussi sa contribution dans la promotion de l’image de la Roumanie à travers le monde. Klaus Iohannis.
« L’implication de Votre Altesse Royale dans de nombreux projets de réhabilitation des villages, dans la promotion des produits du terroir, dans des actions de formation des jeunes aux métiers traditionnels constitue une contribution de valeur au développement d’un style de vie dans lequel la nature, la tradition et l’homme moderne peuvent coexister harmonieusement. Nous sommes également reconnaissants à Votre Altesse Royale parce que chaque fois que vous mentionnez la Roumanie et les Roumains, vous exprimez votre admiration pour les richesses spirituelles et culturelles roumaines ».
La deuxième visite officielle de l’héritier de la Couronne britannique en Roumanie a également inclus des entretiens avec le premier ministre roumain Sorin Grindeanu, notamment sur le développement du Partenariat stratégique entre la Roumanie et le Royaume-Uni, fondé sur une coopération économique intensifiée dans la sphère de la sécurité et sur des liens économiques renforcés. Le prince Charles a également rencontré des membres de la famille royale roumaine. Rappelons également que le prince de Galles fait de nombreuses visites privées en Roumanie où il détient plusieurs propriétés et des fondations actives dans la protection du patrimoine culturel du pays.
Congrès du PPE à Malte
La Roumanie ne soutient pas l’idée d’une UE des cercles concentriques d’intégration, ni une Europe à plusieurs vitesses, qui pourrait approfondir les divisions sociales et économiques entre les Etats membres. Cette déclaration a été faite jeudi par le président roumain Klaus Iohannis, dans son discours au Congrès du Parti Populaire Européen tenu à Malte. L’occasion pour le chef de l’Etat roumain d’affirmer aussi que l’Union se trouve actuellement à un tournant, face à des crises complexes d’une intensité sans précédent. Les attaques terroristes, la migration, le nationalisme, le populisme, le Brexit et, plus que jamais, la flambée de l’euroscepticisme — autant de défis majeurs pour l’UE, a insisté Klaus Iohannis. « Mon espoir est que ce Congrès organisé à Malte — pays qui détient la présidence tournante de l’Union — renforcera la cohésion au niveau du bloc communautaire », a encore affirmé le président roumain.
Les autorités de Bucarest ont annoncé que le principal objectif de la Roumanie dans le cadre des négociations pour le Brexit est le respect des droits des ressortissants roumains qui travaillent et qui étudient au Royaume-Uni. Leur nombre s’élève à 250 mille, selon les estimations les plus récentes.
Les procureurs en chef du Parquet général et du Parquet national anticorruption restent à leurs fonctions
Après l’évaluation de l’activité du procureur général de la Roumanie, Augustin Lazăr, et de la procureure en chef du Parquet national anticorruption (la DNA), Laura Codruţa Kövesi, le ministre de la Justice, Tudorel Toader, a décidé qu’il n’était pas opportun de les révoquer. Le ministre a déclaré avoir réalisé l’évaluation des chefs des deux parquets sans ingérence ni pression de la part de personne d’étranger au ministère. Citant la décision de la Cour constitutionnelle, il a expliqué, que la DNA s’était arrogée des compétences qu’elle n’a pas lorsqu’elle a commencé à enquêter sur la manière dont a été promu le décret d’urgence 13 – longuement blâmé — par lequel le gouvernement PSD-ALDE de Bucarest a essayé d’alléger la législation pénale anticorruption.
Par leur décision, les magistrats de la Cour Constitutionnelle ont rétabli l’équilibre entre les pouvoirs de l’Etat, a déclaré le ministre soulignant qu’il faut suivre de près l’activité des procureurs. Tudorel Toader : « Ce que nous estimons opportun, dans l’esprit des exigences de l’Etat de droit, c’est la nécessité de mettre en place un suivi attentif d’une obligation de rapporter relative à l’activité des procureurs de la DNA, de la Direction pour l’investigation des infractions de crime organisé et de terrorisme (DIICOT), du Parquet près la Haute Cour, autorité que le ministre de la Justice doit exercer et, je le répète, je l’exercerai, sans ingérences dans l’indépendance du procureur », a déclaré le ministre roumain de la Justice.
Etant donné sa position déclarée de supporter des efforts que font les procureurs pour lutter contre la corruption, le président Klaus Iohannis affirme qu’il est satisfait de l’activité du procureur général de la Roumanie et la procureure en chef du Parquet national anticorruption. Le chef de l’Etat ne partage pas l’opinion du ministre de la Justice au sujet des dérapages présumés de la DNA, mais ne conteste pas non plus le droit de ce dernier de procéder à un suivi de l’activité des parquets. Klaus Iohannis: « Je m’attends effectivement que Monsieur le ministre soutienne le ministère Public, le procureur général, le procureur en chef de la DNA, le procureur en chef de la DIICOT, pour qu’ils remplissent mieux leurs missions. Si le ministère de la Justice et le ministère Public travaillent ensemble dans ce que nous avons appelé une coopération loyale, les choses ne peuvent qu’aller dans le bon sens, à la différence de ce qui s’est passé en début d’année, lorsque le ministère de la Justice et le ministère Public ont eu des positions divergentes à l’égard du décret d’urgence 13. »
Le premier ministre Sorin Grindeanu a précisé, dans un communiqué, qu’il a demandé à être informé en permanence au sujet des résultats du suivi continuel de l’activité des procureurs et a donné des assurances que le gouvernement est fermement engagé dans la lutte contre la corruption. (trad. : Alex Diaconescu)