La semaine du 27 mai au 3 juin 2024
- Préparatifs intenses pour les élections. - Déficit budgétaire à la hausse. - La journée des Roumains du Monde. - Dernier match de la génération d’or du football roumain
Alex Diaconescu, 02.06.2024, 10:38
Préparatifs intenses pour les élections
Cette année, la Roumanie organise tous les quatre types de scrutins électoraux. Cette véritable valse électorale débutera le 9 juin prochain par les élections locales et européennes, qui ont été regroupées pour la première fois. Plus de 200 000 personnes aspirent à l’opportunité d’occuper un poste de maire, de conseiller municipal ou départemental, de président de conseil départemental ou d’eurodéputé. Le candidat le plus jeune a 23 ans, tandis que le plus âgé a 100 ans, a fait savoir mardi Toni Greblă, le président de l’Autorité électorale permanente de Roumanie lors d’une conférence de presse. Côté procédure, les électeurs recevront 5 bulletins de vote et pourront exprimer leur choix jusqu’à 22 heures, heure locale. Dans des conditions spéciales le processus de vote peut être prolongé jusqu’à minuit. Somme toute il y a 3 186 postes de maire sur l’ensemble du pays. Quant aux élections au Parlement européen, la compétition est acerbe, étant donné que l’on recense 14 candidats par siège : la Roumanie aura 33 députés européens, tout comme dans le mandat actuel. Tous les Roumains âgés de plus de 18 ans le jour des élections ont le droit de voter. Le registre électoral compte 18 025 324 personnes, dont 942 730 Roumains résidant à l’étranger. Dans le pays, près de 19 000 bureaux de vote seront ouverts, et 915 bureaux de vote – à l’étranger, soit un nombre record. La plupart de ces 915 bureaux seront organisés dans les pays où la présence des citoyens roumains est plus importante. Il y aura 150 bureaux de vote en Italie, 147 en Espagne, 104 bureaux de vote en Grande-Bretagne, 87 en Allemagne, 67 bureaux de vote en France et dans la Principauté de Monaco, 52 en République de Moldavie et 45 bureaux de vote aux États-Unis. Pour l’élection locale, il est possible de voter uniquement en Roumanie et uniquement dans la localité de résidence de l’électeur. En revanche, pour l’élection européenne, il est possible de voter n’importe où, en Roumanie ou à l’étranger.
Déficit budgétaire à la hausse
Le déficit budgétaire de la Roumanie a atteint les 3,24 % du PIB au cours des 4 premiers mois de cette année. Selon les données publiées cette semaine par le ministère des Finances, le budget d’État a enregistré des recettes d’environ 183 milliards de lei (environ 37 milliards d’euros), mais les dépenses ont atteint environ 240 milliards (environ 48 milliards d’euros), soit plus de 57 milliards de lei de plus. Selon le ministère des Finances, en avril dernier, le déficit a été influencé par le paiement anticipé des pensions de retraite avant le week-end prolongé du 1er mai et des Pâques orthoxes. En termes de pourcentage du PIB, cette année, les dépenses ont augmenté de 2 % par rapport à la même période de 2023, a encore précisé le ministère. A noter aussi qu’en 2024, le budget de la Roumanie est basé sur un déficit de 5 % du PIB, en baisse par rapport à l’année précédente. Par ailleurs, les Roumains ont contracté davantage de crédits cette année, plus précisément 70 % de plus par rapport à la même période de 2023, à comparer les chiffres du mois de mars des deux années. De même, au cours des 12 derniers mois, les crédits offerts à la population ont augmenté de plus de 8 %, selon la Banque nationale. Cette tendance à la hausse du crédit est normale à mesure que l’inflation diminue et, avec elle, les taux d’intérêt.
La journée des Roumains du Monde
Le président roumain Klaus Iohannis a appelé à la sauvegarde l’identité, de la langue et des traditions roumaines, dans un message rendu public à l’occasion de la Fête des Roumains du Mondé célébrée depuis 2015, chaque dernier dimanche du mois de mai. Le chef de l’Etat a souligné que la diaspora devrait rester une voix puissante entendue tant à Bucarest que dans d’autres Capitales du Monde. Le gouvernement continuera à soutenir les Roumains qui habitent au-delà des frontières nationales a également déclaré le premier ministre Marcel Ciolacu, qui a annoncé entre autres qu’au mois de juillet, un accord serait signé pour que les Roumains d’Espagne puissent bénéficier de la double nationalité. Il a également exprimé conviction que la Roumanie adhérerait complètement à l’espace Schengen de libre circulation européenne avant la fin de l’année.
Enfin, la ministre des Affaires Etrangères, Luminiţa Odobescu, a rappelé que la prospérité et la sécurité des citoyens roumains vivant à l’étranger, ainsi que le dialogue permanent avec la diaspora devraient être des priorités de la diplomatie roumaine. La Journée des Roumains de partout a été marquée par des événements accueillis par d’importantes institutions de culture de Bucarest, dans le cadre du Festival « Ici-là », qui a réuni plus de 500 Roumains de la diaspora et des communautés roumaines historiques. Cette fête s’inscrit dans les efforts de l’Etat roumain de soutenir les communautés de Roumains qui habitent au-delà des frontières nationales.
Dernier match de la génération d’or du football roumain
La génération d’or du football roumain a fait ses adieux le samedi 25 mai, lors d’un dernier match sur l’Arène Nationale de Bucarest, devant un nombre record de spectateurs : près de 55 000. Petits et grands, les Roumains ont afflué sur le plus grand stade de la capitale pour voir jouer une dernière fois les joueurs qui ont fait la fierté du football roumain en enregistrant les meilleurs résultats de l’histoire de l’équipe nationale. Sur le terrain : Gheorghe Hagi, Gheorghe Popescu, Florin Raducioiu, Dan Petrescu et bien d’autres footballeurs roumains connus du monde entier.
Cette génération a fait ses débuts à l’époque communiste, qui l’a appris la résilience face aux privations, avant d’exploser carrément après la Révolution de décembre ’89, lorsque, libérée de l’interdiction de se faire transférer à l’étranger, elle a pu montrer son talent au sein de grands clubs de foot d’Europe.
La plus grande performance des tricolores roumains a été lors de la Coupe du monde des Etats-Unis, en ’94. Entraînée par Anghel Iordanescu, la sélection nationale, qui réunissait à l’époque les plus grands noms du foot roumain, était arrivée dans les quarts de finale après avoir éliminé dans les 8e de finale l’Argentine, vice-championne du monde à l’époque, par 3 buts à 2. Dans les quarts de finale, ils ont fini par s’incliner devant la Suède, sur un score de 4 à 5, aux tirs aux buts.
Trois décennies plus tard, ils se sont tous réunis, samedi, à Bucarest, sur l’Arène nationale, devant un public nombreux et très fier d’eux, pour un dernier jeu de ce que fut la Génération d’or du football roumain. Leurs adversaires – les World Stars, comme on les a appelés, soit plusieurs joueurs internationaux connus, sélectionnés par le portugais Jose Mourinho. Victoire pour la Roumanie, avec 3 buts à 2. A la fin du match, Jose Mourinho a conclu : « Ces gars ont écrit l’histoire pour leur pays. 30 ans plus tard, leur pays ne les a pas oubliés, leur pays leur a remercié ».