La semaine du 27 mai au 2 juin 2019
Le pape François visite la Roumanie
Bogdan Matei, 01.06.2019, 13:15
Le pape François visite la Roumanie
« Je suis heureux de me trouver dans votre pays, à un moment où la Roumanie exerce la présidence du Conseil de l’Union européenne », a déclaré le pape François, à son arrivée à Bucarest, à l’invitation du président Klaus Iohannis et de l’Eglise catholique de Roumanie. Le Souverain Pontife a salué les progrès enregistré par le pays durant les trois décennies post-communistes, mais il a aussi parlé d’un des coûts de la transition qu’est l’émigration de millions de Roumains et le dépeuplement des villages. Le pape a rendu un hommage aux fils et aux filles de la Roumanie, qui, par les sacrifices qu’ils fonts ; enrichissent, matériellement et spirituellement, leurs pays d’accueil. A son tour, le président Iohannis a exprimé sa joie de souhaiter, au nom des tous les Roumains, la bienvenue au Saint-Père. Il a remercié l’Eglise catholique pour l’hospitalité qu’elle offre à la diaspora roumaine d’Europe occidentale. Le chef de l’Etat roumain a aussi évoqué la présence à Bucarest du pape Jean-Paul II, en 1999, lorsque la Roumanie était devenue le premier pays majoritairement orthodoxe jamais visité par un Souverain pontife. A Bucarest, le pape François s’est également entretenu avec la première ministre Viorica Dăncilă, avec le patriarche Daniel et les membres du Synode de l’Eglise orthodoxe roumaine. Le voyage apostolique en Roumanie du chef de l’Eglise catholique, placé sous la devise « Cheminons ensemble ! », inclut des déplacements au sanctuaire marial de Şumuleu Ciuc (au centre de la Roumanie, une zone à population majoritaire d’ethnie hongroise), à Iaşi (la plus grande ville de l’est du pays où vit une nombreuse communauté de confession romaine-catholique) et à Blaj (au centre de la Roumanie, ville capitale spirituelle des grecs-catholiques roumains, où sept évêques, morts en martyrs sous le régime communiste, seront béatifiés dimanche).
L’opposition remporte le scrutin européen
Par leur vote de dimanche 26 mai, les électeurs roumains envoient au Parlement européen des représentants de 6 formations politiques, indiquent les résultats partiels communiqués par le Bureau électoral central de Bucarest. Le Parti national libéral, principale force de lopposition de droite, a obtenu le plus grand score — près de 27% des suffrages exprimés. Il est suivi par le Parti social-démocrate principale composante de la coalition au pouvoir, avec 22,5%, et par lAlliance 2020 Union Sauvez la Roumanie – PLUS, avec 22,4%. Les trois autres formations politiques sont le parti PRO România (de l’ancien premier ministre social-démocrate Victor Ponta) qui a été voté par 6,6% des électeurs et lUnion démocrate des Magyars de Roumanie (représentante de la minorité magyare) et le Parti du Mouvement Populaire (de l’ancien président Traian Basescu). Ces deux dernières formations politiques ont réussi à franchir le seuil électoral de 5%. Pour sa part, lAlliance des libéraux et des démocrates, partenaire des sociaux-démocrates dans la coalition gouvernementale, na pas réussi à atteindre le seuil électoral de 5%. Ceci étant, Les Libéraux enverront 10 députés au Parlement Européens, les Sociaux-démocrates et l’Alliance 2020 — 8 députés chacun, alors trois autres partis auront, chacun, 3 représentants. Parmi les politiciens qui représenteront la Roumanie au sein Législatif communautaire figurent des personnages importants de la scène politique roumaine, tels l’ancien président Traian Basescu, les anciens premiers ministres Dacian Cioloş (PLUS) et Victor Ponta, s’y ajoute l’ancienne commissaire européenne au Développement régional Corina Cretu. Notons aussi que la participation de lélectorat a enregistré un record pour un scrutin européen, se situant à 49%. Tout un scandale a éclaté à nouveau autour de l’organisation du vote pour les Roumains vivant à l’étranger. Des centaines de personnes ont attendu pendant des heures devant les bureaux de vote sans avoir eu la chance d’exprimer leur option. La diaspora a dénoncé la mauvaise organisation du scrutin par le ministère des AE de Bucarest, qui a été aussi sévèrement critiqué par la presse, par l’opposition et par le chef de l’Etat, Klaus Iohannis.
Les Roumains ont dit « Non » à la corruption en votant « Oui » au référendum sur la justice
Le même jour avec le scrutin européen, les Roumains ont également été appelés à se prononcer sur le référendum en matière de Justice convoqué par le président Klaus Iohannis. Ils devaient répondre si, oui ou non, ils sont daccord avec linterdiction de lamnistie et de la grâce pour des faits de corruption ; et si, oui ou non, ils sont daccord avec linterdiction des ordonnances gouvernementales durgence dans le domaine des délits de corruption et de lorganisation judiciaire, mise en relation avec lélargissement du droit de les attaquer à la Cour Constitutionnelle. Plus de 80% des personnes participant à la consultation populaire ont répondu « Oui » aux deux questions. Le taux de participation au référendum a dépassé les 41%, largement au-dessus des 30% requis pour quil soit valide. Le président Klaus Iohannis a déclaré lundi que les Roumains ont donné un vote pro-européen, dans un pays où « les voleurs et les infracteurs sont en prison ». Il a donc convoqué les partis aux consultations en vue de la modification de la législation conformément au référendum.
C’est la fin d’une ère au sein du PSD
Le lendemain de sa défaite essuyée au scrutin européen, le Parti social — démocrate, au pouvoir, a reçu un nouveau coup, cette fois-ci de la part de la justice : son leader, Liviu Dragnea, a été condamné définitivement à la prison ferme et incarcéré lundi soir. Troisième homme fort de l’Etat, en sa qualité de président de la Chambre des députes et deuxième plus important homme politique de par ses fonctions de chef du PSD, principale formation politique membre de la coalition au pouvoir, Liviu Dragnea a été condamné définitivement à trois ans et demi de prison ferme pour instigation à abus de fonction. Les juges ont en fait maintenu le verdict prononcé il y a près d’une année dans l’affaire des embauches fictives à la Direction d’assistance sociale et de protection de l’enfance de Teleorman (sud). A l’époque où il était président du Conseil départemental de Teleorman, Liviu Dragnea avait décidé de l’embauche et du maintien illégal en fonction de deux employées de la Direction d’assistance sociale. Celles-ci ne s’étaient pas présentées au travail et n’avaient accompli aucune des activités inscrites dans leurs contrats de travail respectifs. De fait, elles déroulaient une activité professionnelle au siège local du Parti social-démocrate. Antérieurement, le leader social-démocrate avait déjà reçu une condamnation avec sursis pour fraude électorale dans le dossier du référendum de 2012 qui visait à démettre l’ancien président Traian Băsescu.
Suite à l’incarcération de Liviu Dragnea, la première ministre a assumé la direction par intérim du PSD dans l’attente du congrès extraordinaire qui décidera de la future direction du parti. Considéré comme une fidèle de Dragnea, Mme Dancila a toutefois ramené à la tête du parti plusieurs contestataires de celui-ci. Enfin, la Chambre des Députés a élu son nouveau président, en la personne du social-démocrate Marcel Ciolacu.
Fin de saison pour le football roumain
Fondé et dirigé par l’ancien footballeur international roumain Gheorghe Hagi, le club de foot Viitorul Constanţa a remporté, pour la première fois, la Coupe de Roumanie, grâce à la victoire obtenue après prolongations devant le club Astra Giurgiu, au score de 2 à 1. Le CFR Cluj a été sacré champion de Roumanie, pour la cinquième fois dans l’histoire du club et pour la deuxième fois de suite. Le podium national a été complété, dans l’ordre, le FCSB (ex Steaua Bucarest) et par Viitorul Constanţa.
(Trad.: Valentina Beleavski, Ileana Ţăroi)