La semaine du 27 juin au 2 juillet
Sommet européen sans la Grande Bretagne
Roxana Vasile, 02.07.2016, 13:00
Sommet européen sans la Grande Bretagne
Réunis pour la première fois sans le Royaume-Uni après plus de 40 ans, les dirigeants de l’Union européenne ont convenu qu’ils n’engageraient aucune sorte de négociation tant que Londres nactive pas la clause de sortie de l’UE, l’article 50 du Traité de Lisbonne. Une fois ce moment venu, la séparation sannonce douloureuse pour la Grande Bretagne qui risque de se voir infliger des conditions sévères visant laccès de ses citoyens au marché unique. A lheure où lon parle, un nombre important de ressortissants européens, y compris des Roumains, vivent et travaillent en Grande Bretagne. Or, à quelques jours du référendum qui a vu 52% des Britanniques opter pour le Brexit, les Européens ont averti que le Royaume-Uni ne pourrait pas conserver sans contreparties les avantages du marché unique.
Présent à la réunion de Bruxelles, le chef de lÉtat roumain, Klaus Iohannis, a réitéré les intentions de Bucarest de protéger ses citoyens dans les négociations avec Londres : « Le Royaume-Uni observera la libre circulation des personnes et les droits des travailleurs européens. Cest un aspect confirmé par le premier ministre Cameron lui-même. Du coup, je voudrais rassurer la communauté roumaine de Grande Bretagne et lui dire que Bucarest se propose de défendre ses intérêts dans les futures pourparlers avec Londres».
Le président Klaus Iohannis a invité le premier ministre, Dacian Ciolos, et le gouverneur de la Banque Nationale de Roumanie, Mugur Isărescu, aux côtés des leaders des partis parlementaires à un nouveau round de négociations, lundi, au sujet du Brexit. Ce sera loccasion pour le chef de lEtat de proposer la création dun groupe de travail ayant pour mission dévaluer limpact sur la Roumanie de la décision de la Grande Bretagne de quitter lUE et didentifier les mesures qui simposent, ainsi que les opportunités pour la Roumanie. Un premier round de négociations à eu lieu à Bucarest le 24 juin.
Limpact du Brexit sur la monnaie roumaine
En Roumanie, limpact monétaire, plutôt émotionnel, du vote des Britanniques en faveur de la sortie de lUE, a été négligeable – a déclaré jeudi le gouverneur de la Banque centrale de Bucarest, Mugur Isărescu: « Les changements enregistrés sur les marchés monétaires et des devises de Roumanie ont été moindres – je dirais même imperceptibles – par rapport à ceux enregistrés ailleurs ».
Le gouverneur Mugur Isărescu a précisé pourtant que, selon la théorie et la pratique économique, lincertitude paralyse parfois, à posteriori, les actions des acteurs des marchés financiers. Ce nest pas sûr que, sur le long terme, limpact naugmente pas, selon Mugur Isărescu et, dans ce cas, la Banque centrale abordera différemment le problème: « La dominante est lincertitude et nous ne sommes pas les seuls à en être touchés, elle se fait jour partout en Europe et dans le monde. Ce qui est relativement nouveau, cest quen réponse à cette incertitude, notre approche devient beaucoup plus pragmatique. Nous voyons de quelle façon évoluent les choses et nous agissons avec les moyens dont nous disposons. Tout larsenal de la Banque centrale est prêt à être utilisé à cette fin. »
Inaugurantion dun commandement de lOTAN à Bucarest
A Bucarest a été officiellement inauguré et mis en fonction vendredi le Quartier général de division Multinational du Sud-Est de lAlliance nord-atlantique. Loccasion pour le président roumain Klaus Iohannis de déclarer que la Roumanie resterait un allié crédible de lOTAN et un pilier de sécurité et de stabilité dans sa région. A part ce commandement, à Bucarest fonctionne aussi lUnité dintégration des Forces de lOTAN, qui viennent compléter cinq autre structures similaires du flanc est de lAlliance, se trouvant en Bulgarie, en Pologne, en Estonie, en Lettonie et en Lituanie. Les structures de commandement allié de Roumanie jouent un rôle majeur pour lamélioration des capacités de lOTAN à répondre avec succès aux défis sécuritaires présents et à venir. Elles facilitent le déploiement des forces alliées dans la région au soutien de la défense collective, en assurant des connexions vitales entres les forces nationales et celles de lOTAN, a encore précisé le président roumain.
La Roumanie condamne lattentat dIstanbul
Le président roumain Klaus Iohannis et le gouvernement de Bucarest ont fermement condamné lattaque terroriste perpétrée en début de semaine à laéroport Atatürk dIstanbul, qui a fait une quarantaine de morts et plus de 260 blessés. Le porte-parole du gouvernement, Liviu Iolu: « Le premier ministre, Dacian Cioloş, a transmis à son homologue turc un message de condoléances, où il condamne lattaque et souligne la nécessité de rester unis et fermes dans nos efforts communs de lutte contre de tels actes terroristes ».
Lunité de réaction rapide de la cellule de crise du ministère roumain des Affaires étrangères a également été activée, tandis que lambassade de Roumanie à Ankara et le Consulat général roumain dIstanbul restent en contact avec les autorités turques, pour accorder lassistance consulaire spécialisée aux éventuels Roumains se trouvant en difficulté.
Mesures contre la bureaucratie
Problème préoccupant pour la société roumaine, la bureaucratie est sous la loupe du gouvernement technocrate de Bucarest. Un arrêté durgence adopté mardi introduit pour la première fois en Roumanie, la possibilité de payer certaines taxes par carte bancaire – une mesure populaire, qui pourrait éliminer les files dattente aux guichets. La taxe-timbre payé pour se procurer un document – tel la carte didentité – a été abrogée et les copies pourront être envoyées par e-mail. On ne sera pas obligé non plus de légaliser les documents didentité, la procédure «conforme à loriginal» suffira. En même temps, les certificats de casier judiciaire, exigés aux Roumains pour différentes procédures, seront transmis par une procédure inter-institutionnelle, les citoyens n’étant plus appelés aux guichets pour les obtenir. (trad. : Valentina Beleavski, Dominique)