La semaine du 27 janvier au 1er février
La Roumanie sous les effets de l’hiver
Corina Cristea, 01.02.2014, 13:39
La Roumanie sous les effets de l’hiver
La Roumanie a été confrontée cette semaine aux effets du blizzard et aux températures glaciales. En raison de cette situation, les autorités ont institué l’état d’alerte dans plusieurs départements de l’est et du sud-est du pays. Cela a permis d’y déployer des forces civiles et militaires supplémentaires afin d’aider à résoudre les problèmes provoquées par les intempéries. Selon l’inspection générale des situations d’urgence, des centaines de localités ont été ou sont toujours touchées par des chutes de neige massives et le vent fort. Les autoroutes et plusieurs routes nationales sont toujours fermées. Les classes ont été suspendus dans les écoles et les maternelles à Bucarest et dans plusieurs départements du sud-est. La vitesse des trains a été limitée sur plusieurs tronçons de voie ferrée, des centaines de trains ont été annulés et d’autres ont enregistré des retards importants.
Deux anciens ministres ont été condamnés dans des dossiers de corruption
L’ex-ministre roumain des transports, Relu Fenechiu a été définitivement condamné jeudi, par la Haute Cour de cassation et de justice, à cinq ans de prison ferme, dans une affaire de corruption. Relu Fenechiu, actuellement député libéral, a été accusé par le Parquet anti-corruption (DNA) d’avoir vendu, de 2002 à 2005, des transformateurs électriques et des interrupteurs usés au prix de produits neufs à une compagnie d’Etat, Electrica Moldova. Le préjudice total est estimé à environ 1,6 millions d’euros. Cinq ans de prison ferme, c’est aussi la peine dont a écopé Monica Iacob Ridzi, ex-ministre de la jeunesse et des sports entre 2008 et 2009, membre du cabinet du démocrate-libéral Emil Boc. Elle a été reconnue coupable d’abus dans un dossier relatif aux événements organisés à l’occasion de la Journée nationale de la Jeunesse en 2009. L’ex-responsable aurait attribué d’une manière illégale des contrats à des entreprises privées. Après le début de l’enquête, Iacob Ridzi aurait essayé de faire effacer des ordinateurs de son ministère plusieurs informations relatives à ce sujet. Dans son cas, le verdict n’est pas définitif.
Modifications dans la justice roumaine
Le président roumain, Traian Basescu a demandé au premier ministre, Victor Ponta, que son cabinet adopte un décret d’urgence pour modifier le nouveau Code de procédure pénale, qui devrait entrer en vigueur à la même date que le Code pénal, à savoir ce 1er février. Traian Basescu a précisé que certaines dispositions des textes, dont celle stipulant que l’utilisation des techniques d’écoute téléphonique ne saurait être autorisée qu’après la notification des délinquants présumés, risqueraient d’engendrer des dysfonctionnements du système judiciaire. En réplique, Victor Ponta a sollicité au président de la République d’assumer publiquement la responsabilité d’avoir lui-même promulgué les actes normatifs en question. Le premier ministre a également fait savoir que le ministre de la justice allait soumettre au gouvernement des propositions de modification, à débattre dans le courant de la semaine prochaine. Notons que la modification du Code pénal et de celui de Procédure pénale avait été sollicitée aussi par le Parquet National anti-corruption et le Conseil suprême de la magistrature. Les deux textes avaient été adoptés en 2009, par l’engagement de la responsabilité du cabinet du démocrate-libéral Emil Boc.
Les bailleurs de fonds internationaux poursuivent leur visite d’évaluation à Bucarest.
La délégation commune du FMI, de la Commission européenne et de la Banque Mondiale, en visite à Bucarest, afin d’évaluer l’accord de précaution conclu avec la Roumanie en 2013, a discuté cette semaine avec le premier ministre Victor Ponta, avec d’autres responsables roumains et avec les représentants des syndicats. Les discussions, qui auront lieu jusqu’au 5 février, visent les priorités des réformes économiques et le cadre législatif à impact sur l’économie. Le premier ministre a annoncé que le gouvernement ne pouvait pas renoncer à l’introduction d’une taxe de 7 centimes d’euro par litre de carburant. Il affirme que ce point de vue a également été transmis au président Traian Băsescu, qui s’y oppose. La mise en place de cette mesure pourrait être ajournée de 3 mois supplémentaires, jusqu’au 1er juillet, mais seulement pour le gazole, a précisé Ponta.
L’enquête sur les causes de l’accident d’avion des Monts Apuseni continue
L’enquête sur les causes à l’origine de l’accident d’un avion utilitaire produit le 20 janvier dans les Monts Apuseni continue. L’appareil, qui transportait une équipe de médecins spécialisés en transplantation d’organes, a fait un atterrissage d’urgence à 1.400 mètres d’altitude, dans une zone de montagne difficile d’accès. Toutes les sept personnes à bord de l’avion, deux pilotes et cinq médecins, avaient survécu à cette manœuvre très risquée, mais deux sont décédées avant l’arrivée des secouristes, six heures plus tard. Confronté aux critiques de ceux qui lui reprochaient la lenteur des actions de secours, mais aussi des déclarations maladroites, sur lesquelles il est revenu ultérieurement, le ministre de l’intérieur, le libéral Radu Stroe, a démissionné.
La situation reste tendue en Ukraine
Le ministère roumain des affaires étrangères a fait savoir qu’il suivait attentivement les évolutions en Ukraine et la situation de la communauté roumaine vivant notamment dans la partie ouest du pays voisin. Aucune situation à risque pour les ethniques roumains d’Ukraine n’est signalée actuellement, a encore précisé la diplomatie de Bucarest. Celle-ci plaide pour le dialogue comme moyen de réglementation de la crise et réaffirme son implication active dans les débats consacrés à l’Ukraine par les institutions européennes et euro-atlantiques. Kiev est confrontée à une crise politique sans précédent, déclenchée par le refus de l’administration Ianoukovitch de signer, en novembre dernier, les accords d’association avec l’UE, pour se rapprocher de Moscou. La patronne de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a demandé, quant à elle, l’arrêt des violences et des actions d’intimidation en Ukraine, exhortant le pouvoir et l’opposition à ouvrir un dialogue réel.( trad. : Mariana Tudose, Alex Diaconescu, Ileana Taroi)