La semaine du 27 février au 04 mars 2017
Réactions au scénario concernant une Europe à deux vitesses
Corina Cristea, 04.03.2017, 13:25
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a présenté, ce mercredi, 5 possibles scénarios au sujet de l’avenir de l’Union après le Brexit. Le document – un Livre blanc – fait une analyse des éventuelles évolutions de l’UE sur les dix prochaines années, depuis l’impact des nouvelles technologies sur la vie de la société et sur les emplois aux interrogations liées à la mondialisation, à la situation sécuritaire et à la montée des populismes. Les cinq scénarios vont de limiter le marché unique européen jusqu’à une Europe fédéralisée. Parmi ces scénarios figure aussi l’option d’une Europe à plusieurs vitesses, dans laquelle certains Etats membres se développeraient de manière plus rapide, sans que le reste du bloc communautaire soit tenu de suivre le même rythme.
L’option a déjà provoqué de l’inquiétude dans l’Est, y compris en Roumanie. Bucarest rejette une Union européenne à plusieurs vitesses – c’est le message des autorités, selon lesquelles une intégration différenciée peut approfondir les décalages économiques et sociaux entre les Etats membres. L’eurodéputé social-démocrate roumain Victor Boştinaru a demandé un débat politique au niveau national en marge du concept d’une UE à plusieurs vitesses. Le sujet a été abordé aussi par le président roumain Klaus Iohannis à la rencontre avec le premier ministre maltais, Joseph Muscat, dont le pays détient la présidence tournante de l’UE. Le chef de l’Etat roumain s’est prononcé fermement contre l’idée d’une Europe à plusieurs vitesses, affirmant que de telles formules de reconfiguration de l’Union pourraient mener au démantèlement du projet européen. Tant le président que le premier ministre roumain, Sorin Grindeanu, ont souligné dans leurs discussions avec le chef du gouvernement maltais la nécessité d’avoir une position unitaire au niveau communautaire en ce qui concerne le maintien du marché intérieur et des droits des citoyens européens en Grande Bretagne, après le Brexit. Les premiers ministres roumain et maltais se sont également penchés sur les préparatifs de la reprise par la Roumanie de la présidence tournante de l’UE, au premier semestre 2019.
Attirer des fonds européens, priorité majeure du gouvernement Grindeanu
La priorité majeure du gouvernement roumain, c’est d’attirer 5,2 milliards d’euros de fonds européens d’ici la fin de l’année, a fait savoir Sevil Shhaideh, ministre du Développement régional et vice-premier ministre. Bucarest a perdu 3,5 milliards d’euros, somme qu’il aurait pu utiliser entre 2007 et 2013. Par ailleurs, la Roumanie n’a absorbé jusqu’ici que 1% des près de 30 milliards d’euros qui lui sont alloués pour la période 2014-2020, alors qu’à l’échelle européenne le taux d’absorption pour le même calendrier financier est de 3%. A Varsovie, où elle a participé à la réunion des ministres responsables de la politique de cohésion des pays du Groupe de Visegrád (Pologne, République tchèque, Hongrie, Slovaquie) plus Bulgarie, Croatie, Roumanie et Slovénie, la ministre roumaine pour les Fonds européens, Rovana Plumb, a affirmé, que la politique de cohésion devait demeurer le principal pilier d’investissements au niveau de l’UE après 2020. L’officiel a ajouté qu’une politique de cohésion forte et efficace engendrerait une croissance intelligente, durable et favorable à l’inclusion dans toutes les régions d’Europe.
Enquête sur le principe deux poids, deux mesures concernant la qualité des denrées alimentaires vendues en Europe de l’Est et en Europe Occidentale
Les autorités roumaines vérifieront la possibilité que les produits alimentaires commercialisés en Europe de l’Est soient inférieurs du point de vue de la qualité à ceux vendus en Occident, a fait savoir le ministre roumain de l’Agriculture Petre Daea. Cette décision intervient alors que les gouvernements de plusieurs pays d’Europe de l’Est accusent les producteurs alimentaires d’utiliser dans les produits commercialisés en Europe centrale et Orientale des ingrédients moins chers, même si le prix que paie le consommateur est le même. La législation européenne n’interdit pas cette pratique, l’UE demande aux fabricants d’indiquer clairement sur l’emballage tous les ingrédients utilisés. Pour leur part, les producteurs affirment que les différences de composition sont données par les goûts locaux. Les leaders des pays du groupe de Visegrad – République Tchèque, Hongrie, Pologne et Slovaquie souhaitent que l’UE prenne des mesures contre les producteurs qui utilisent des ingrédients de qualité inférieure dans les produits vendus dans des pays plus pauvres.
Viste du ministre roumain des Affaires étrangères, Teodor Meleşcanu, à Budapest
Le ministre roumain des affaires étrangères, Teodor Melescanu, s’est entretenu, lundi, à Budapest, avec son homologue hongrois, Péter Szijjártó. Dans une conférence de presse commune, le chef de la diplomatie roumaine a déclaré que la relation entre la Roumanie et la Hongrie voisine devait devenir un modèle à suivre par d’autres Etats de la région. Teodor Melescanu a fait savoir que Bucarest et Budapest envisageaient une réunion commune de leurs deux gouvernements, qui devrait être précédée par une session de la Commission mixte de coopération. A son tour, Péter Szijjártó a précisé que la relation entre la Roumanie et la Hongrie avait besoin de dialogue et il a exprimé son espoir que des thèmes bilatéraux sensibles, tels la situation des minorités ethniques, trouvent une solution. La visite du ministre roumain des Affaires étrangères, Teodor Melescanu, à Budapest, a également inclus un entretien avec le premier ministre, Viktor Orban, la participation à la réunion annuelle de la diplomatie hongroise où il s’est adressé aux participants, une première pour un chef de la diplomatie roumaine et une rencontre avec des représentants de la communauté roumaine.