La semaine du 26 février au 3 mars 2018
La demande du ministre roumain de la Justice visant à révoquer de ses fonctions la cheffe du Parquet anticorruption a reçu l’avis négatif du Conseil supérieur de la magistrature.
România Internațional, 03.03.2018, 13:59
La demande du ministre roumain de la Justice, Tudorel Toader, visant à révoquer de ses fonctions la cheffe de la Direction nationale anticorruption, Laura Codruţa Kövesi, a reçu mardi, l’avis négatif des procureurs du Conseil supérieur de la magistrature. Durant son audition au Conseil supérieur de la magistrature, Mme Kovesi a déclaré que toutes les accusations formulées par le ministre de la Justice étaient infondées. Elle a précisé que, sous son mandat, la Direction nationale anticorruption a obtenu les meilleurs résultats depuis sa création. Le ministre Toader a reproché à Mme Kövesi d’avoir fait preuve d’excès d’autorité dans ses relations avec les procureurs de la DNA, de s’être impliquée dans des dossiers instruits par l’institution et de ne pas avoir procédé à des vérifications dans le cas de certains procureurs soupçonnés d’abus. Tudorel Toader a ajouté que la cheffe de la DNA avait défié l’autorité du parlement et avait contesté des décisions de la Cour Constitutionnelle. L’avis du Conseil est consultatif, puisque ce sera au président roumain, Klaus Iohannis, d’adopter la décision finale. Dans un premier temps, celui-ci avait déclaré qu’il n’y avait pas de raisons pour révoquer la procureure en chef de la Direction nationale anticorruption. Mme Kovesi s’est vu défendre par le procureur général de la Roumanie, Augustin Lazar et par la plupart des procureurs anticorruption. Des protestations ont eu lieu presque quotidiennement à Bucarest et dans les principales villes de Roumanie contre la décision du ministre de la Justice de révoquer de ses fonctions Laura Codruta Kovesi.
Le rapport de la DNA sur 2017
La procureure en chef du Parquet national anticorruption, Laura Codruta Kovesi, a présenté, mercredi dernier, le bilan de l’institution qu’elle dirige pour l’année dernière. Elle a souligné que 2017 avait été une année difficile parce que la lutte contre la corruption avait été très contestée. Il y a eu des tentatives de modifier la législation dans le sens de décriminaliser certains faits, d’éliminer certains instruments légaux d’investigation ou de modifier le statut du procureur, a affirmé Mme Kövesi. Elle a rappelé que l’institution qu’elle dirige avait critiqué ces modifications de manière transparente et avec des arguments à l’appui. Près d’un millier de mis en examen ont été traduits en justice, et en vertu des réquisitoires de la DNA, les juridictions en ont condamné plus de 700, ces jugements étant définitifs. 12% ont été acquittés, dont un quart suite à la décision de la Cour constitutionnelle par laquelle l’abus de fonctions a été limité uniquement à la violation de la loi. Selon le président Klaus Iohannis, les chiffres attestent l’efficacité des procureurs anticorruption et contredisent le rapport en vertu duquel le ministre de la Justice a demandé la révocation de Mme Kövesi.
La visite à Bucarest du premier vice président de la Commission européenne
La modification des lois de la Justice roumaine et la poursuite de la lutte anticorruption ont dominé les pourparlers que le premier vice- président de la Commission Européenne, Frans Timmermans a eus jeudi, à Bucarest, avec les responsables roumains. A l’issue des discussions avec le chef de l’Etat roumain, les présidents des deux chambres du Parlement, la première ministre, la procureure en chef de la DNA et le ministre de la Justice, Frans Timmermans a fait part de ses conclusions dans une conférence de presse. Selon le responsable européen, il n’y aucun doute quant à l’indépendance de la justice roumaine. Pourtant, les attaques publiques du dernier temps portent atteinte à l’image du pays. Et lui d’ajouter que Bruxelles ne saurait décider de la levée de son Mécanisme de coopération et de vérification avant que Bucarest ne réponde à toutes ses obligations assumées au moment de son adhésion européenne.
Visite à Chisinau du premier – ministre roumain
La première – ministre de Roumanie, Viorica Dăncilă, s’est rendue mardi en République de Moldova, pour sa première visite bilatérale depuis sa prise de fonctions, une visite ciblée sur la coopération économique. Aux côtés de son homologue moldave Pavel Filip, Mme Dăncilă a participé à la réunion inaugurale de l’Association des investisseurs de Roumanie en République de Moldova et au Forum de l’Eurorégion Siret-Prut-Dniestr. Elle a déclaré que la Roumanie souhaite accroître la présence de ses investissements dans le pays voisin. Les deux premiers-ministres ont passé en revue le stade et les perspectives de la coopération économique bilatérale, un accent particulier étant mis sur le commerce et l’énergie. La Roumanie, principal partenaire de la République de Moldova pour ce qui est des échanges commerciaux, occupe aussi la première place parmi les investisseurs dans ce pays, a déclaré le chef du cabinet de Chisinau, Pavel Filip. Selon lui, les échanges commerciaux bilatéraux se sont montés en 2017 à 1,3 miliards de dollars. Pendant sa visite à Chisinau, la cheffe de l’Exécutif de Bucarest, Viorica Dăncilă, s’est également entretenue avec le président du Parlement moldave, Andrian Candu. L’occasion de réaffirmer l’appui constant et ferme de la Roumanie aux aspirations européennes de la République de Moldova.
Le grand froid et les tempêtes de neige paralysent la Roumanie
Le rude hiver qui s’est emparé de la Roumanie continue de faire sentir ses effets, notamment dans le sud et l’est du pays, y compris dans la capitale. Les chutes de neige abondantes ont perturbé le trafic routier sur l’ensemble du pays. Deux autoroutes dans le sud du territoire ont été temporairement fermées à la circulation. La Société nationale des chemins de fer a annulé une centaine de trains, tandis que d’autres ont enregistré des retards. Les quatre ports roumains à la Mer noire, à savoir Constanţa Nord, Constanţa Sud Agigea, Midia et Mangalia, ont été fermés. La vague de froid a poussé les autorités à décider de la fermeture des écoles et des maternelles à Bucarest et dans 11 comtés du sud et du sud-est du pays. (Andrea Bojoi)