La semaine du 26 au 31 octobre 2015
La loi du vote par correspondance finalement adoptée
Roxana Vasile, 31.10.2015, 13:15
La loi du vote par correspondance finalement adoptée
Les citoyens roumains résidant à l’étranger pourront voter dorénavant par correspondance, mais seulement aux futures élections parlementaires. La Chambre des députés de Bucarest a adopté mercredi une loi en ce sens. Une telle mesure s’imposait depuis une année déjà après que, lors du scrutin présidentiel de 2014, plusieurs milliers de ressortissants roumains avaient dû attendre des heures et des heures devant les ambassades et les consulats sans pour autant parvenir à exercer leur droit de vote. Les sociaux-démocrates, au pouvoir, affirment que la nouvelle loi récemment votée n’est qu’un projet-pilote qui, en fonction de ce qui se passera aux futures élections parlementaires de l’automne prochain, pourrait ou non se voir mettre en place pour les élections présidentielles et euro-parlementaires aussi.
Liviu Dragnea, leader du PSD, déclare: « Les procédures diffèrent d’un type de scrutin à l’autre et on n’a pas voulu invoquer de problèmes supplémentaires pour reporter de nouveau le vote d’aujourd’hui. Vous allez voir que tous ceux qui disent que ces dispositions légales ne seront pas mises en place au moment du futur scrutin présidentiel soit se trompent, soit se proposent de compromettre le succès que l’on a tous remporté. »
Bien que mécontent du fait que ladite loi se limite aux seules élections pour le Sénat et la Chambre des députés, le PNL a quand même voté favorablement pour le texte, en espérant qu’il finira par s’appliquer à tous les types de scrutin.
Le député libéral Mihai Voicu affirme: « On a fait un premier pas dans la bonne direction, en adoptant la loi du vote par correspondance dans le cas des élections parlementaires. Pour l’instant, c’est tout ce que l’on a réussi à faire avec l’actuelle majorité parlementaire. Espérons qu’une autre majorité parlementaire en place lors du scrutin de l’année prochaine s’occupera de mettre en place le vote par correspondance pour tous les types de scrutins. »
Poursuite de l’offensive contre la corruption
Gheorghe Nichita, maire suspendu de Iasi, la ville la plus importante dans l’est de la Roumanie, et Tiberiu Urdăreanu, président d’un grand groupe de compagnies, UTI, ont été retenus, jeudi soir, pour corruption passive, et respectivement active. Selon le Parquet national anticorruption, Gheorghe Nichita est accusé de prise illégale d’intérêts qu’il aurait prétendu et reçu pour l’attribution, en faveur des compagnies UTI, d’un marché public de l’équivalent de 12 millions d’euros financé de fonds européens. Le contrat vise à fluidiser le trafic routier et piéton, ainsi qu’à réduire le niveau de pollution dans la ville. D’autre part, à peine sortie du dépôt et se trouvant sous contrôle judiciaire, l’ancienne ministre du Développement, Elena Udrea, est, de nouveau, questionnée par le Parquet national anticorruption dans une nouvelle affaire. Mme Udrea, actuellement députée, est accusée d’avoir touché presque 4 millions de dollars de pots-de-vin du temps où elle était ministre, une somme offerte par un homme d’affaires en échange de l’attribution d’un contrat préférentiel. Les élus parlementaires de Bucarest ont avalisé cette semaine les poursuites pénales et la mesure de rétention d’Elena Udrea, mais ont rejeté son arrestation préventive.
Mesures et performances économiques
Le gouvernement de Bucarest a donné son feu vert, mardi, à plusieurs changements opérés dans le Code fiscal, dont la réduction de la TVA sur l’eau, la modification de la taxation des micro-entreprises, l’exemption d’impôt pour les écoles du système pré-universitaire et la diminution de limpôt sur les dividendes de 16% à 5%. Le milieu des affaires sest félicité de cette dernière mesure, qui devrait sappliquer à partir du 1er janvier 2016 aux dividendes distribués aux personnes privées et morales, de même quaux dividendes touchés en Roumanie par les non-résidents.
Et toujours cette semaine, le gouvernement roumain a adopté le nouveau paquet législatif sur les marchés publics, harmonisé avec les normes européennes les plus récentes en la matière, et qui vise surtout lamélioration de linfrastructure. Le Parlement de Bucarest doit lexaminer en procédure durgence. La Roumanie na jamais eu une meilleure position macro-économique, suite aux programmes dassistance financière convenus avec les bailleurs de fonds étrangers, estime Carmen Mărcuş, spécialiste des politiques économiques auprès de la Délégation de la Commission européenne à Bucarest. A noter également quen matière de milieu des affaires, la Roumanie arrive 37e dans un classement de 189 pays, élaboré par la Banque Mondiale. La Roumanie monte ainsi 11 places, devant des pays tels lItalie, la Hongrie, la Croatie ou la Grèce.
La République de Moldova, dépourvue de gouvernement
Le président roumain, Klaus Iohannis, a pris acte de la destitution, jeudi, du gouvernement tripartite, qui se déclarait pro-occidental, de la République de Moldova et a souligné que la création très vite d’un exécutif stable était nécessaire, vu que le parcours européen de l’Etat roumanophone devait se poursuivre. Selon le président Iohannis, la Roumanie réaffirme son souhait d’accorder à la République de Moldova voisine tout son appui à cet effet.
Quant au chef de la diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu, il a fait valoir que : « Il est extrêmement important que l’ensemble de la classe politique de Chişinău, surtout les partis pro-européens pour lesquels les citoyens de la République de Moldova ont voté en novembre dernier, vote qui aurait été reconfirmé par l’option pro-européenne aux élections locales de juin dernier, comprennent qu’il y a un besoin de stabilité, qu’une coalition pro-européenne est nécessaire et une réforme dans l’esprit européen aussi. »
Le gouvernement moldave dirigé par le libéral-démocrate Valeriu Streleţ a été destitué par le Parlement suite à une motion de censure de l’opposition socialiste et communiste pro-russe. Même les membres du Parti démocrate, qui faisait partie de la coalition au pouvoir, ont voté en faveur de la motion ; comme les initiateurs de la motion, ils accusent Valeriu Streleţ d’incompétence et de corruption. Il a affirmé que par cette motion, la gauche tente de déstabiliser la république et de la détourner de sa visée d’intégrer l’UE. (trad.: Ligia Mihăiescu, Ioana Stăncescu, Andrei Popov)