La semaine du 26 août au 1er septembre 2024
Une année électorale complète/ La réforme des retraites dans le chaos/ Le déficit budgétaire au-delà des prévisions/ Canicule et sécheresse/ Deux bonnes nouvelles
Eugen Coroianu, 01.09.2024, 09:49
Une année électorale complète
Le gouvernement roumain a adopté le calendrier des élections présidentielles de cette année. Le premier tour est prévu le 24 novembre et le second, le 8 décembre. La semaine dernière, l’Exécutif a fixé aussi le calendrier des prochaines élections législatives qui auront lieu le 1er décembre, le jour même de la Fête nationale de la Roumanie. Cette année, la Roumanie a organisé déjà les élections euro-parlementaires et locales. Les candidats du PSD et du PNL, principaux partis au pouvoir en Roumanie, Marcel Ciolacu et respectivement Nicolae Ciuca sont crédités par les sondages d’opinion des meilleures chances d’entrer au deuxième tour des présidentielles, selon une enquête CURS menée du 6 au 22 août. Quant aux législatives, le PSD est en tête des préférences électorales, suivi par le PNL, partenaire de la coalition gouvernementale. L’actuelle coalition pourrait fonctionner à l’avenir aussi, opine le chef du gouvernement, Marcel Ciolacu, chef de file du PSD. A ses dires, le futur cabinet pourra recevoir son investiture avant Noël, le 23 décembre. Et Marcel Ciolacu d’ajouter que malgré les déclarations acides venues des deux côtés dans le contexte du lancement des candidatures pour le scrutin présidentiel, le gouvernement continuera à travailler sous la forme actuelle jusqu’aux éléctions générales. Le premier ministre a fait savoir que la seule cohabitation que son parti envisage est avec le PNL. Le responsable libéral, Nicolae Ciuca, a plaidé lui aussi pour la poursuite de l’actuelle gouvernance, quoi qu’il arrive au sein de la coalition.
La réforme des retraites dans le chaos
Cette semaine s’est déroulée dans le contexte des bouleversements provoqués par la nouvelle augmentation des retraites. Décidée afin de résoudre les iniquités du système, la revalorisation des pensions de retraite a provoqué le mécontentement des centaines de milliers de personnes qui se sont retrouvées avec moins d’argent qu’avant. Certaines catégories de retraités affirment que suite à la revalorisation, ils devront laisser couler pas mal d’années avant de bénéficier des sommes indexées. Effrayés, ils craignent une diminution de leurs revenus, malgré les déclarations ministérielles qui tentent de les convaincre qu’aucune retraite ne diminuera. Les seniors dénoncent aussi des calculs erronés. Ce qui est plus est, la nouvelle loi ne porte pas atteinte aux régimes spéciaux de retraite. Pour apaiser les tensions, à partir du 1er octobre, le seuil à partir duquel une retraite est frappée d’impôts passera de 2000 lei, soit 400 euros à 3000 lei, soit 600 euros, a fait savoir la ministre du Travail Simona Bucura-Oprescu. Reste à voir l’impact de cette revalorization des retraites sur le résultat des prochaines élections.
Le déficit budgétaire au-delà des prévisions
Le déficit budgétaire en Roumanie s’est élevé en juillet, à 4% du PIB, informe le Ministère roumain des Finances. Un examen de l’exécution budgétaire montre que l’Etat a enregistré dans l’intervalle janvier-juillet, plus de 331 milliards de lei de recettes, soit plus de 66 milliards d’euros, de 15% de plus que durant la même période de 2023. Les dépenses, elles, ont augmenté de plus de 23%, pour dépasser les 402 milliards de lei, soit plus de 80 milliards d’euros. Rappelons que le budget 2024 table sur un déficit de 5% du PIB. Par ailleurs, le ministre des Investissements et des Projets européens, Adrian Câciu, a annoncé que durant la construction budgétaire 2014-2020, la Roumanie a bénéficié de 24 milliards d’euros versés par le fonds de cohésion et son degré d’absorption fut de 99%.
Canicule et sécheresse
Les agriculteurs roumains dont les récoltes ont été détruites par la sécheresse se verront offrir des compensations de la part du gouvernement. Les mesures seront adoptées la semaine prochaine et visent le versement des fonds agricoles, parallèlement à la mise en place d’un mécanisme d’assurance pour les cultures d’automne et de printemps. Le ministre de l’Agriculture, Florin Barbu, a précisé que les cultivateurs roumains se verront allouer jusqu’à 600 euros pour chaque hectare compromis, ce qui permettra le déblocage des fonds pour les crédits réservés aux fermiers. Les fonds agricoles seront versés du budget national, auquel s’ajoute une enveloppe de 17 millions d’euros provenant du fond de capital risque européen. Par ailleurs, un schéma d’aide publique intitulée « Le crédit du fermier » sera supplémenté de 400 millions de lei, soit 80 millions d’euros. La sécheresse pépologique s’est installé en Roumanie dans plusieurs régions, conséquence d’un été particulièrement chaud et aride.
Deux bonnes nouvelles
La Roumanie a reçu officiellement l’avis positif de l’OCDE dans le domaine de la concurrence, un nouveau pas sur la voie de l’intégration à l’Organisation pour la coopération et le développement économique. Selon un communiqué du Conseil pour la Concurrence, l’avis a été émis lors de la finalisation d’un processus d’évaluation des activités déroulées par la Roumanie dans l’intervalle 2018-2022. Durant le processus d’évaluation, le Conseil a été tenu pour démontrer que sa manière d’agir respecte les exigences internationales et tient compte des recommandations. La Roumanie considère comme prioritaire son adhésion à l’OCDE, troisième grand objectif du pays après l’intégration à l’OTAN et l’UE. Par ailleurs, l’administration américaine de Washington devrait annoncer le 15 octobre une décision de levée des visas pour les Roumains souhaitant voyager aux Etats-Unis. La décision s’appliquerait à partir de l’année prochaine, informent des sources gouvernementales de Bucarest. (trad. Ioana Stancescu)