La semaine du 25 au 31 octobre 2020
Pandémie, deuxième vague
Ştefan Stoica, 31.10.2020, 13:03
Pandémie, deuxième vague
L’Europe est secouée par une deuxième vague de la pandémie de coronavirus et les leaders de l’UE promettent de mieux coordonner les efforts de l’endiguer. A l’issue d’un Conseil européen en visioconférence, la cheffe de la Commission européenne, Ursula van der Leyen a annoncé que l’exécutif communautaire financerait le transfert des malades de Covid 19 entre les Etats membres, afin d’alléger la pression sur les hôpitaux. Le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, a demandé davantage d’argent pour avoir accès à des sources d’approvisionnement en vaccins. Il a aussi plaidé en faveur d’une approche unitaire de tous les pays de l’UE, pour permettre entre autres la reconnaissance réciproque des résultats des tests. Entre temps, les États européens réimposent le confinement total ou partiel. Les autorités de Bucarest reconnaissent que la situation devient de plus en plus grave, mais affirment que pour l’instant la remise en place des restrictions sévères de ce printemps n’est pas envisagée. Des milliers de nouveaux cas sont rapportés chaque jour et une centaine de malades perdent chaque jour le combat contre le virus. Des centaines de localités, dont notamment la Capitale, sont désormais en zone rouge, ce qui implique le port obligatoire du masque de protection tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des espaces publics, le déroulement des cours exclusivement en ligne, la fermeture des restaurants, des bars, des boites de nuit et des salles de spectacle. Les unités de soins intensifs se confrontent déjà à une pression immense, ce qui a obligé les autorités à élargir les capacités existantes et à en créer de nouvelles. Dans le même but, le gouvernement a introduit de nouvelles réglementations concernant les malades qui ont des symptômes légers de Covid et ceux qui sont asymptomatiques. Ceux-ci seront désormais soignés à domicile. Ce qui plus est, le gouvernement embauchera sans concours 200 médecins ayant fini l’internat en soins intensifs, urgences, pneumologie, maladies infectieuses, épidémiologie et radiologie.
Cinq ans depuis l’incendie meurtrier du club Colectiv
Cinq ans se sont écoulés depuis le tragique incendie qui a ravagé la discothèque bucarestoise Colectiv, tuant 65 des jeunes qui s’y s’étaient rendus pour assister à un concert rock. 150 victimes ont toujours besoin de soins médicaux. La tragédie du club Colectiv est le résultat d’un enchaînement d’actions criminelles et l’attitude ultérieure de certains inculpés montre du cynisme, de la mauvaise foi et un manque de respect envers les souffrances des victimes, a motivé la première juridiction, qui a prononcé des sentences totalisant 115 années de prison dans cette affaire. Les personnes condamnées sont les patrons du club et de la société ayant organisé le spectacle pyrotechnique à l’origine de l’incendie, les pompiers qui vérifié les locaux et non en dernier lieu le maire du 4-e arrondissement de l’époque, où s’est produit le désastre, condamné, lui, pour abus de fonction. Aucun empêchement, ni de nature morale, ni même de nature législative ne s’est affiché devant ce dernier lorsqu’il s’est porté candidat à la mairie de l’arrondissement voisin, le 5e, lors du scrutin local du 27 septembre dernier. Ce qui plus est, il a même remporté les élections. Rappelons-le, en 2015, ce personnage avait démissionné de ses fonctions et promis de ne plus jamais faire de la politique. L’incompétence et la corruption administrative ont créé un cocktail létal dans le cas du club Colectiv. Les Roumains avaient bien compris cette réalité lorsqu’ils sont descendus par dizaines de milliers dans la rue, provoquant la démission du gouvernement social-démocrate de l’époque. Il faut toutefois remarquer les paroles prononcées par Monseigneur Ioan Robu, à l’époque chef de l’Eglise catholique de Roumanie et premier leader religieux à se rendre sur les lieux du désastre : « On devrait avoir tous honte, gouvernants, institutions de l’Etat, églises, pour n’avoir rien changé ces 25 dernières années. » « Je crois, disait-il que nous n’avons pas suffisamment œuvré, nous les églises, dans notre manière de penser, d’agir, parce que nous acceptons facilement la corruption, la mensonge, la roublardise comme si elles n’y étaient pour rien, mais vous voyez que ces circonstances peuvent s’avérer criminelles. »
Corruption au sommet
Ancien président libéral de la Chambre des députés de Bucarest, Bogdan Olteanu, a été condamné jeudi à cinq années de prison ferme pour trafic d’influence, dans une affaire où il est accusé d’avoir touché un million d’euros de la part d’un homme d’affaires controversé. La décision est définitive. Olteanu avait dirigé la Chambre basse du Législatif entre 2006 et 2008, et il a été nommé vice-gouverneur de la Banque nationale en 2009. C’est le troisième chef des députés roumains, après Adrian Nastase et Liviu Dragnea, à se voir mis derrière les barreaux pour corruption. Par ailleurs, les députés ont approuvé à une large majorité la demande du Parquet anticorruption d’approuver les déclenchement de poursuites pénales contre leur collègue, Nicolae Banicioiu, membre du parti Pro Romania, de gauche, pour trafic d’influence et corruption passive continue.
Le premier ministre roumain en visite à Paris
Les premiers ministres roumain et français, Ludovic Orban et Jean Castex, ont signé lundi, à Paris, à une nouvelle Feuille de route actualisée du Partenariat stratégique bilatéral entre les deux pays. Aux termex de ce document, la coopération roumano- française sera encore plus structurée, plus ambitieuse et plus en mesure de répondre aux défis associés à la crise provoquée par le coronavirus, ont fait savoir les deux chefs de gouvernement. La nouvelle Feuille de route trace les directions de la collaboration bilatérale pour les quatre années à venir dans des domaines clé tels l’énergie nucléaire, la défense, les télécommunications, l’agriculture ou la santé. La France se dit prête à s’impliquer dans le processus de renforcement des capacités roumaines de production de l’énergie nucléaire, après la signature par Bucarest et Washington d’un accord de construction de deux nouveaux réacteurs. Au cours de sa visite à Paris, le chef du Cabinet roumain a eu des discussions avec les présidents de l’Assemblée Nationale et du Sénat et a participé au Conseil de l’OCDE – l’Organisation pour la coopération et le développement économique. La Roumanie, ont précisé les représentants de l’OCDE, a atteint le niveau de performance requis pour démarrer les négociations d’adhésion à cette structure. Devenir membre de cette organisation constitue une étape stratégique pour notre pays, a affirmé le premier ministre roumain.